Dans le mille Emile (10)

[werner]

Bon la saison des meetings vient de se terminer, raison de plus pour parler de celui là, assez particuliers.


*************************** Le meeting ****************************


- Moi je vous le dis, elle aurait du être blonde cette na…
- TA GUEULE ! hurla le reste de l’équipage dans l’interphone, interrompant Raymond au fond de sa tourelle.

Werner se tourna vers la photographe.

- Bon tu la craches ta Valda, on va se faire descendre ?
- Euh si vous pouviez arrêter de faire gigoter l’avion quelques instants
- Gigoter, faire gigoter l’avion, n’importe quoi …

Il voyait les traceuses des obus de 20 mm du 109 frôler de prés l’aile droite du Lancaster. Marcel ne disait rien, concentré sur les commandes, le chien aux pieds de Werner aboyait, en rage, à qui mieux mieux. Le bruit assourdissant et terrifiant des canons résonnait dans tout l’appareil.

A cette altitude, un coup et on va au tapis direct pensa Werner, n’osant plus regarder l’aile droite.
Le Lancaster continuait ses zig zag à 100 pieds sol avec ce 109 collé aux basques.

La journée avait pourtant bien commencée, il faisait beau, visibilité parfaite et l’idée d’un meeting aérien même si elle lui avait paru incongrue au départ, n’était pas si mauvaise que ça.
Tout cela avait été décidé à l’Air Ministry quelques mois auparavant.
Organiser un grand meeting aérien afin de vendre des bons de guerre et récupérer de l’argent.
Une bonne idée, depuis la bataille d’Angleterre et ensuite le Blitz sur Londres la population s’était rendu compte de l’importance de cette nouvelle arme sans trop voir d’avions de prés.
Le choix du lieu et de la base avait été rapide, il était hors de question d’utiliser une base opérationnelle et l’Etat Major avait jeté son dévolu sur la Base école de Landshit on Avon.
Son chef, le Group Commander Handley avait été contacté, la base pouvait accueillir un public nombreux et disposait d’infrastructures importantes pour les avions supplémentaires.

Divers courriers avaient été envoyés sur différentes bases afin de présenter des avions ou des patrouilles. Bien que l’activité opérationnelle soit cruciale, la promesse de rentrée de fonds était tout aussi importante.

Après leurs derniers exploits ratés de Dambuster en Norvége, les deux équipages et leurs avions, le « Lady Pleyoud » et le « Melbourne Limoge », impliqués dans cette opération, avaient été désignés d’office.

- Et on va faire quoi ? »demanda Raymond
- Boarf juste un ou deux passages bas en formation avec les Kangourous, rien de bien transcendant. Après on plie et on rentre à la maison.
- Pffffffffff n’importe quoi, nous voila en train de jouer les danseuses pour la galerie
- C’est pour une bonne cause reprit Marcel le co-pilote, vendre des bons de guerre, c’est bien le moment non ?
- Ouaip et pourquoi pas accrocher une banderole publicitaire comme les zincs au dessus des plages ? brailla Maurice

Werner sourit, l’épisode du Tiger Moth mettant l’anarchie lors du mariage de la fille du Group Commander Handley lui revint en mémoire.
Handley serait surement ravi de le revoir.

- WAAAAAAARANT OFFICER hurla le Group Commander Handley du fond de son bureau.
- Sir Yes Sir répondit l’adjudant en rentrant précipitamment.
Handley tenait à la main la liste des avions et équipages prévue pour le meeting.

- DITES MOI QUE JE REVE, NON QUE JE CAUCHEMARDE hurlait-il
- Sir ?
- IL EST LA, ILS SONT LA, ILS NE SONT PAS ENCORE MORTS.
- Qui donc Sir ?
- MAIS WERNER, SA SMALA, SA MENAGERIE ABRUTIIIIIIIII.

Handley écumait de rage, son visage apoplexique tournait au rouge cramoisi.

- MAIS PERSONNE N’A ENCORE EU L’IDEE DE LES DESCENDRE ?
- Euh … non sir, il faut croire, balbutiait l’adjudant.
- Bon reprenons la liste des présentations en vol dit Handley en essayant de se calmer.
Quelques parachutistes en ouverture … bien, ça occupe.
4 Spits de Bigging Hill, ça, ça va
2 Hurricanes, c’est bon
les UWrong ??? sur Tiger Moth, qu’est ce que c’est ça ? dit Handley en levant la tête vers l’adjudant.
- Il s’agit d’une patrouille d’acrobatie, Sir, un des avions fait une démonstration, il parait que même les pilotes défient la gravité…
- Mouais, c’est tout dire, bon passons. Alors la suite, la PatMar avec un Walrus, ceux là si on leur mettait dessous tout ce qu’il picolent, ils n’auraient pas besoin de chercher de plan d’eau pour se poser.
Qui d’autre … Ah … 4 Blenheim, ça vole encore ? Il en reste ? Ils ne se sont pas tous fait descendre ?
- Euh … vraisemblablement non Sir.
- Bon et eux, enfin lui, Werner, ce pilotaillon de troisiéme zone, ce moins que rien avec son équipage de branquignols …
Handley recommençait à s’énerver et à s’agiter.
- … ils viennent à deux zincs, des Australiens en plus.
- Sir, les deux équipages de Dambusters.
- Et on ne peut pas faire une démonstration de nos canons antiaériens ? On n’a pas deux ou trois Bofors de 40 mm qui trainent ? On pourrait leur tirer dessus accidentellement.
- Impossible Sir, vous le savez bien nous sommes une base d’entrainement, toute la DCA est mobilisée sur les bases opérationnelles.
- Bon tant pis, soupira-t-il, vous mettrez les pompiers en alerte renforcée surtout lors de leur passage.
Rompez ! dit Handley en posant la liste sur son bureau.
- Euh Sir, encore une chose reprit l’adjudant, et la photographe ?
- Quelle photographe ?
- L’Air Ministry envoie des journalistes pour avoir une couverture de la presse maximum, il y a une photographe. Elle veut faire aussi des photos aériennes.
- Et bien faites la monter avec les autres bras cassés, ça lui fera les pieds, si elle s’en sort elle pourra raconter ça à ses petits enfants.
- Bien Sir.

…

- Comment ça un journaliste ? demanda Raymond, on a déjà donné il me semble avec l’autre abruti.

En effet songea Werner, un vol avait été houleux jusqu’à l’atterrissage sur le ventre où le chat avait failli être blessé.
- Pas un journaliste, une photographe, …
- Et une gonzesse en plus ? manquait plus que ça
- Maurice, ta gueule, de toute façon, c’est un ordre. On la foutera devant et elle s’occupera du chien dit Werner en mettant un point final aux ronchonnements divers.
Le grand jour était arrivé. Les paras avait sauté et atterris sur les cibles déclenchant les applaudissements nourris de la foule. Les 4 Spits avaient fait plusieurs passages à basse altitude dans un bruit assourdissant. Le programme s’écoulait doucement sous les yeux émerveillés du public.
Le Group Commander Handley attendait avec impatience la prestation de Werner, qui allait clore cette journée en se demandant quelle catastrophe allait bien arriver.

La photographe, gentille petite brune, s’était présenté à l’équipage une petite demi-heure avant le décollage.

« Dis donc, tu retireras ta chasuble jaune citron avant de monter, brailla Raymond, t’es pas à Medrano ici »

La photographe n’était guère convaincue en voyant la ménagerie s’agiter autour d’elle. Le chat était sur l’épaule de Riné et le gros chien gris lui sentait les pieds en remuant la queue.

Enfin, c’était au tour du Bomber Command et de ses deux Lancaster. Dés le décollage Werner et Marcel s’étaient collés dans l’aile des Aussies et n’en bougeaient plus.

Les deux appareils avaient repris un peu d’altitude avant de refaire un deuxième passage bas au dessus de la piste.

- Dites donc, grésilla la voix de Maurice à travers l’interphone depuis la tourelle arrière, y’a d’autres zincs après nous ?
- Normalement non, répondit Marcel le copilote, on est les derniers, on clôt le meeting.
- C’est quoi alors les deux points noirs que je vois arriver dans nos six heures ? Des jaloux qu’on a oublié d’inviter ?
- Surprenant, reprit Marcel en se retournant pour essayer d’apercevoir les deux intrus.
- On est armé ? demanda Werner, inquiet.
- Je veux mon neveu répliqua Maurice, on aurait pas l’air con avec nos pétoires sans munitions.
- Les kangourous aussi ?
- Je pense pas répondit doucement Marcel en regardant Werner. On allait à un meeting … Quelque chose ne va pas ?
- Non, … rien juste un mauvais pressentiment.

Le chien remonta du poste du bombardier avec la photographe aux basques.

- C’est bizarre, il grogne votre chien, qu’est ce qui …
- ATTENTION TOUT LE MONDE ! cria Werner dans l’interphone, il y a un problème.
Bon, derrière, tu vois quelque chose oui ou merde ?
- Euh … Ben non, pas grand-chose pour l’instant …… 109 ! hurla Maurice DEUX 109 !

Werner poussa immédiatement les manettes de gaz en grand et donna un coup de palonnier rompant la formation avec le « Melbourne Limoge ». L’appareil fit un bond dans un grondement sourd et parti en glissade sur la droite

- Meeeeeeeeerde grommela Werner entre ses dent, peuvent pas nous lâcher la grappe.
- Ils ont l’autonomie pour venir jusqu’ici ? demanda Marcel
- La preuve, banane !

Maurice commença à tirer.

- Meeeeeeeeeerde hurla-t-il On peut pas voler plus bas ? S’il nous passe dessous on est mort.
- Voler plus bas, faut creuser répliqua Werner, si je descends plus on va tondre avec les hélices. Démerdes toi.
- J’voudrai t’y voir, il est pile dans l’axe, je le vois à peine, il va nous allumer !
- L’autre, l’autre, où est l’autre ? Hurla Marcel
- Sur les Kangourous, à 9 h

Les premières traçantes encadraient le Lancaster que Marcel et Werner secouaient dans tous les sens.

La photographe agrippée aux montants du cockpit hurla à l’encontre de Werner.

- Je vais déclencher le flash de l’appareil, ça va l’éblouir, ça nous laissera du répit et …
- Mais c’est du n’importe quoi, moi je vous le dis, elle aurait du être blonde cette na… »
- TA GUEULE ! hurla le reste de l’équipage dans l’interphone, interrompant Raymond au fond de sa tourelle.

Werner se tourna vers la photographe.
- Bon tu la craches ta Valda, on va se faire descendre ?
- Euh, si vous pouviez arrêter de faire gigoter l’avion quelques instants … »
- Gigoter, faire gigoter l’avion, n’importe quoi …

La photographe régla le flash à l’intensité maximale, s’arcbouta, ferma les yeux et déclencha. Elle senti l’éclair éblouissant à travers ses paupières fermées.

Le pilote du 109, surpris, croyant à l’explosion du bombardier tira par reflexe sur le manche, découvrant son ventre aux balles de Maurice.

Il tira une longue rafale au ventre blanc du 109 parti en ressource juste devant lui.

- Tient, prends ça fumier ! Tu fais moins le malin.

Les impacts crépitaient sur le ventre de l’appareil, une fumée blanche apparue qui devint noire presqu’aussitôt. Maurice, crispé sur la détente, hurlait.

Le Messerschmitt remonta et parti en glissade sur la droite suivit d’un lourd panache de fumée.

- Je l’ai eu, je l’ai eu ce fumier, il ne fera plus chier personne.
- Attends un peu, vas pas trop vite, on sait pas où il va tomber dit Werner en observant, inquiet, les gens au sol, paniqués, qui couraient dans tous les sens.

Tout l’équipage regardait la course folle de l’avion vers le sol. Le chien ne grognait plus, le chat remuait la queue, la tension était palpable.
Le 109 piqua vers le sol passa au ras des barrières, au dessus du public affolé et alla s’écraser avec une énorme gerbe de flamme dans le bâtiment administratif de la base, heureusement vide ce dimanche de meeting.

- Oh !!! dit René, Pile poil dans le bureau de Handley. Il aurait voulu le faire exprès le Boche qu’il aurait pas réussi.

Et merde pensa Werner.

Une photo prise dans le feu de l’action parue dans le journal. Un close up énorme du ventre du 109 criblé de balles quand il passait au dessus du Lancaster.

Le second 109 fut descendu assez rapidement par les Spitfire en alerte de la base voisine. Le « Melbourne Limoge» bien que touché réussi à rentrer sans blessés.

Le group Commander Handley restait prostré, en larmes, devant les ruines fumantes de son bureau. Werner, n’avait pas voulu le déranger en partant le soir.

Personne ne comprit comment ces 109 en maraude avaient réussi à arriver aussi loin dans les terres. Peut-être un Werner Allemand, perdu et volant sans chien.


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Voili, voilo ... Tout le monde à ses tomates, ce soir c'est pizza !
C'est de plus en plus dur de trouver des idées. Donc pas taper la tête

Comme d'hab' pas la peine de chercher quelque chose de vraisemblable.
Pour suivre un peu mieux et se remettre dans le contexte, vaut mieux lire les autres dans le mille Emile.

Signé Werner, truffe qui repart en léthargie

[Corktip 14]

Héhéhé, encore une fois, toute bonne celle-là!!

C'est marrant, pour un peu, je me demanderais bien où tu as choppé l'idée de la photographe

[50H-Solo]

Et c'est reparti pour un tour. Toujours aussi bon, Werner.

[FB-111]

Werner.........un mot de plus et t'es mortttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttt la:yes:

[oli]

Mais c'est super mon Werner !!!

[Saturnin]

Comme d'hab. immersion totale, félicitations Werner que du bon !! ^_^

[Mhm...mhm]

Werner.........un mot de plus et t'es mortttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttt la:yes:

T'inquiète, tout ce qu'il veut c'st une dédicace si tu sors un livre, à l'occasion.

[werner]

Werner.........un mot de plus et t'es mortttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttt la:yes:

Tu sais, Mhm ... Mhm, elle n'innove pas ...
Un commentaire tout aussi amical d'un "Dans le Mille Emile" précédent

Werneeeeeeeeeeeeeeeeeeerrrrrrrrrrrrrrrr Tu Va Mourrrrrrrrrrrrriirrrrrrrrrrrrrrr



Mdr !!!!!!!

Signé Werner, truffe qui sait se faire des amis

[FB-111]

dis donc werner dis tout de suite que je radote aussi

pour le livre ....

[Mosca]

Un bijou ! j'attends la suite la semaine prochaine avec une grande impatience !