Campagne Channel : mission suicide

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Krasno
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Campagne Channel : mission suicide

#1

Message par Krasno »

C'est la première fois que je poste ici, mais voici un petit War-report d'une mission de la campagne Channel. Cette campagne sous IL2 (fortement moddé), organisée par les PA (pirates de l'air, http://www.flibusteairline.com/), est basée sur le moteur de campagne dynamique SEOW (Scorched Earth Online War), qui est plein de possibilités.

Les C6 (http://www.checksix-forums.com/c6board/portal.php) furent cordialement invités à participer à cette campagne, et les deux squads se sont répartis équitablement dans chaque camp pour favoriser la "mixité". Cette campagne qui décrit la Bataille d'Angleterre, est résolument orientée gameplay : les deux camps ont autant de chances de gagner à priori, les deux peuvent tenter de débarquer, le planeset est crédible mais non historique, etc. C'est cependant très efficace, et les missions sont (presque ?) aussi prenantes que des missions CF, c'est dire !

Je laisse la parole au récit : (disponible avec d'autres sur http://krasno.larmande.free.fr)

Jeudi 15 Août 1940

Aujourd'hui, du suicide au menu. La faute à deux piqués, Barda et Furax0 pour ne pas les nommer, qui ont décidé d'aller titiller les bases ennemies pour péter du Hurri pendant son sommeil. Vu comme ça, ça a l'air plutôt futé, en fait. Mais le premier instant d'enthousiasme passé, quand les rigolos ont répondu à une question sur la Flak des bases avec un truc du genre "bah pas grand chose, juste quatre pièces de 88 et quatre ou cinq de 25", j'ai commencé à me poser des questions sur leur santé mentale. Surtout que les coins à Hurris sont, de l'avis des services secrets, plutôt chez l'ennemi, et que pour rentrer sans moteur de là bas quand on sait pas nager, il faut être un poil téméraire. Du coup, se faire descendre signifie quasiment se taper de la viande bouillie jusqu'à la fin de la guerre, ya mieux comme motivation...

Surtout que le matos air-sol, le vrai, assez précis pour pas rentrer brocouille et assez solide pour rentrer tout court, ben on n'en a pas encore vu la couleur (grise, probablement, pour le camouflage). Sur le râtelier, à part les Stuka et les Bf-110 qui ne sont plus dispos qu'en puzzles à monter à la maison, et dont les Anglishes ont plus de pièces que nous à force de nous les descendre chez eux (et qui n'étaient bon qu'à pulluer la couche d'ozone et à nous pomper notre fioul) ; ya plus que le gros (et encore, si yavait que ça...) He-111 et le petit excité, j'ai nommé le Bf-109.

Or, le He-111, déjà niveau précision c'est pas trop ça, mais en plus c'est pas ça non plus niveau vitesse (320 à fond, même le Cr-42 il va plus vite), et vu le format ça fait un peu éléphant dans un corridor pour les servants de DCA. On sait que les British visent comme des passoires (pourquoi vous croyez qu'ils ont mis 12 pétoires sur leurs Hurris hein ? pour arroser large, tiens), mais là faudrait vraiment qu'ils en tiennent une bonne pour rater leur coup. Et pis on dit qu'il est solide, mais quand les gamins peuvent te toucher avec des gravillons pendant les passes TBA, tu bouffes tellement de plomb que tu reviens plus chargé qu'à l'aller... Et comme il est déjà sous motorisé à la base, ça se finit souvent à la baille. Quand au 109, le chasseur mythique là, c'est bien sympa à 5000 m quand les bandits sont à 3000, mais se retrouver à 100 m d'alti à jouer les clowns dans un nid de guêpes bourré de DCA, ya plus simple pour mourir, merci.

Bon, enfin on discute on discute mais les ordres c'est les ordres. C'est simple : les usines ça sert à rien, même que notre Troll a bien calculé qu'on y perdait plus qu'eux, au vu du faible pourcentage de retour des bombers. Surtout que ça se renouvelle rapidement, ces bêtes-là, doivent avoir tout un paquet de réfugiés chinois dans leur sous-sol ces bougres, pour arriver à en faire pousser à cette cadence. Le carbu c'est sympa, ça fait joli quand ça crâme, mais apparemment c'est pas encore ce qui leur fait le plus mal. Donc, les avions. Logique. Si possible au sol, d'ailleurs, d'abord parce que la chasse en He-111 c'est comme l'attaque au sol en PZL-11 : ça donne de belles séquences de bêtisier, et c'est très bien tant qu'on n'est pas dans l'avion (NDLR : c'est quand même à tester l'attaque au sol en PZL, un vrai moment de bonheur les deux crottes de 12,5 kg en attaque de camp en Il2 War) ; et ensuite parce que même en 109, c'est plus facile de calculer des déflexions quand le bandit bouge pas trop.

Reste à trouver un moyen de s'en sortir sans trop de casse, surtout pour les bombers qu'en ont marre de se faire avoiner tout seuls. Deux 109 vont donc accompagner les 111 dans leur fin de vie, participer à la fête, prendre deux trois photos et essayer de rendre compte en radio des pertes (de notre côté hein, chez les autres on ose pas trop espérer) au fur et à mesure, parce qu'on est pas sûrs de rentrer pour pouvoir le faire au bar. Histoire de se rendre un minimum utiles, ils prendront quand même deux trois obus de 20, au cas où quelque chose se présente (deux Blenheim IA pour la table n°8, garçon !). Dans le plan initial, ils devaient même straffer la Flak, mais certains objectèrent que le 109 est aussi adapté pour le straff de DCA qu'un I-16 pour un looping inversé, grâce à son moteur en porcelaine et la superbe balistique de ses canons, et ils furent chargés de faire les acrobates au dessus de la base ennemie pour attirer le regard des servants avec un peu de voltige teutonne, pendant que les 111 se la jouent vicieux et passent en radada tout en larguant leurs pépètes. Ca fait toujours un poil suicide, mais bon c'est quand même déjà plus décent que l'idée du straff, donc les apparences sont sauves. Comme à toutes les missions précédentes j'ai fini en chaleur et lumière par coup de boule* aérien (ou Taran*, NDLR), je n'ai pas encore rentré de zinc à la base, et je me porte volontaire histoire de pas perdre les bonnes habitudes (surtout que je suis pas sûr de savoir encore atterrir...). Un gentil PA, probablement suicidaire, j'ai nommé Baballe, se joindra à nous.

Tous les chassous se retrouvent donc à 8h00 du mat' dans un froid à pas sortir la mascotte de l'escadrille (un ours polaire... pas trop dépaysé par le climat, ça va, mais par contre qu'est-ce que ça bouffe !) dans leur avion, alignés pour le décollage, sur cette fichue base de Calais. Comme les bombers aiment pas la compagnie des Hurris, ils prennent le chemin des écoliers (on voit bien que c'est pas eux qui sont pliés en quatre dans leur pit en poireautant) ; ils décolleront de Nuncq-Framecourt et rendez-vous est pris dans un coin tranquille, dans la zone indus de Dunkerque, au dessus de chez Maurice (on me dit que Maurice serait plutôt à Lille, mais ce ne sont que racontars de flibustiers). Ayant moins de chemin à faire jusqu'au RDV, et des pattes un poil plus courtes, on attend un peu avant de décoller, histoire de pas trop poireauter en vol en attendant les lourds. Les six premiers 109 partent chasser le veau british sur son territoire, pendant qu'avec Baballe on prend racine en se demandant si les gros tas seraient pas en train de venir à pied... La sirène de la base nous force à décoller en urgence, et même si on voit encore rien et que c'est probablement encore cet imbécile de Hans qui fait mumuse, on transmet aux six autres qui se sont mis sur une autre fréquence. On repère les deux bombers sur notre droite à une dizaine de km, le timing est quasi parfait, on a juste un poil d'avance, mais bon, ça s'explique vu qu'on ne pilote pas des charettes, nous (ça va là, je suis pas trop insultant pour les charettes ?)

Un 'tit coup d'œil autour pour vérifier que tout est clair... à droite c'est clair... gauche ok... devant o... hop hop hop c'est quoi ces deux mouches sur la mer là ? Et merd' ! Tu parles d'un RDV tranquille, v'là deux morts en sursis dans leurs cercueils (Blenheim dans la nomenclature british) qui tapent l'incruste en pénétration TBA/TBV sur la ville (ou alors ils ont pas assez de puissance pour voler réellement et utilisent l'effet de sol ? c'est p't'êt ça), cap sud-est, et se font déjà allumer par la DCA qui a la gâchette facile en ce moment. Garçon, c'était une blague hein les deux Blenheim, faut pas tout prendre au pied de la lettre non plus... Ca sent le pâté tout ça, on va encore bousiller toutes nos muns' pour les faire tomber et on va finir à sec quand on en aura besoin ; sans compter que ces types-là se promènent rarement sans les chiens de garde de rigueur... Un moment d'hésitation (bon je les descend ou pas ? 'toute façon ils feront pas deux passes avant de se faire dégommer, vu la tronche de leurs zincs... Mwais enfin si ils détruisent le bar de Maurice on a l'air fins. Allez, ça va être rapide et en étant économiques en mun' ça devrait le faire. Pis les bombers peuvent attendre, hein, d'toute façon ils ont pas intérêt à se carapater chez les rouges tout seuls, ils sont fous mais pas cons. Pour les muns' tant pis, dans tous les cas on sera tués par la Flak avant d'avoir eu le temps de dire "Was")... Le temps de discutailler avec moi-même je me suis placé dans les six des rigolos, et je commence à avoiner le second, Baballe en couverture derrière. Je lui demande de prendre le leader, le mien est déjà en train de se rapprocher bizarrement du sol, ayant épongé trois ou quatre pélos de 20. Je mets une couche de 7,7 pour la forme, lorsque les 111 se remettent à brailler en utilisant pas mal le mot Hurricane. Tiens, les chiens de garde sont passés en mode chien méchant, doivent être rancuniers les bougres. Je me retrouve derrière l'un d'eux, qui a oublié d'appuyer sur sa gâchette d'ailleurs ; je ne sais pas trop si il en a après les lourds ou Baballe, je fais donc un prix de groupe avec un break bien senti à la radio ; rien que pour voir "breaker" les 111 d'ailleurs ça vallait le coup d'essayer (vous avez déjà vu un hippopotame essayant de se retourner dans une cabine de bains ?).

Ah apparemment il a quand même capté que je lui collais aux basques, et il commence à serrer un droite, mais il desserre tout de suite et mange deux trois pélos dans l'aile droite, qui n'a pas été dimensionnée pour ça et reprend rapidement sa liberté en signe de protestation. "Splash". Le ciel a l'air clair, pourtant les 111 n'ont pas diminué les décibels... Ah ben tiens yen a encore un perché au dessus, qui s'est mis en hippodrome au dessus de la Flak à 1000 m environ. Baballe l'engage et il saute rapidement (envie de choucroute probablement, ça me le fait souvent aussi mais en général j'atterris quand même). Ce coup ci c'est la bonne, et on peut repartir tranquillou vers notre mort prochaine. Un rapide bilan avec les six chassous partis en sweep nous apprend qu'ils ont aussi été engagés, et ont envoyé deux barriques de bière au tapis sans pertes.

On se cale sur la vitesse (façon de parler hein) des 111, donc en gros à 60% de gaz histoire d'économiser la bibine, et on traverse la Manche à pas de loup, en mode furtif, c'est à dire sous les crêtes des vagues. On arrive quand même sur la côte anglaise, après avoir contourné par le nord pour arriver au 270°, bicôse ces pilotes de 111 sont des paranos finis (ben oui, et pis ça sert à quoi une escorte si on défouraille pas un peu hein ?). Notre cible est Manston, une base anglaise qui a l'air pas mal défendue mais est un peu isolée. Enfin, ça c'est ce que j'ai compris à la fin de la mission, croyant depuis le début qu'on allait se faire la main sur Maidstone, à l'intérieur des terres. Nous rencontrons quelques barcasses qu'on signale aussi vite à Oizo, le troisième larron parti en 111 à la chasse au rafiot, qui vient de passer sa spé "attaque air-mer chirurgicale à la SC-70" avec mention TB. (Note de dernière minute : on m'annonce dans l'oreillette que ça marche mieux à la SC-250, et moi qui prenait les pilotes de charrettes pour des artistes...)
Une fin peu héroïque

Rapidement, on arrive à portée de la base, et les bombers se mettent en passe bille en tête sans attendre notre lapinage et commencent rapidement à manger les pélos de 25 par paquets de dix. On suit tant bien que mal, en se demandant comment ils font pour être encore vivants ; mais on est vite rassurés sur la qualité de la DCA brit' puisque le 111 de Barda se met à fumer noir et se cale en vrille à 200 m du sol. Apparemment Furax0 n'a rien, mais on a déjà perdu 50% de notre force de frappe... On prépare un poil à l'arrache une seconde passe avec Furax0 : léger éloignement de la base sur un 270°, Immelman pour monter à 700 m et inverser le cap, puis montée jusqu'à 1000 m tandis que Furax0 reste au ras du sol (d'un autre côté, pas trop le choix vu le truc qu'il a choisi de piloter) et a déjà fait demi-tour. Arrivés verticale DCA, on se met à marsouiner comme des brutes pour amuser les servants, tandis que Furax0 essaye de transformer leurs navions en réservoirs de pièces détachées à coup de SC-50. Malheureusement Baballe mange rapidement et perd d'un coup le palo et la profondeur, ce qui rend l'avion tout de suite légèrement moins pratique à piloter, et l'envoie interagir socialement avec les taupes des environs. Du coup, je me place en plein milieu de la base, toujours à 1000 m, jusqu'à extraction de Furax0 ; une fois qu'il a fini, demi-tonneau, on tire sur le manche pour dégager le coin avant de... et paf, un bruit à l'arrière, c'était bien le moment tiens... Profondeur et palo out, ça va être sympa pour la suite ! Heureusement je n'étais pas encore en piqué prononcé et je rattrape le coup après un petit "Krasno, zombie" de derrière les fagots, remettant la bête en ligne de vol, direction la maison (enfin, la base pour l'instant, la maison on verra plus tard hein).

Je suis occupé depuis quelques minutes à trouver le régime moteur permettant de garder une assiette constante, jouant régulièrement avec les ailerons pour éviter de trop monter et ainsi rester discret, lorsque Furax0 annonce que ses mitrailleurs commencent à avoir la bougeotte. En effet, il est rapidement engagé par deux Hurricanes, à peut-être une dizaine de km dans mes 5 heures. Je distingue seulement les traçantes rouges des Hurricanes, denses, et les tirs jaunes des mitrailleurs défensifs ; je ne peux strictement rien faire avec mon avion, à part éventuellement me faire tuer, donc je me fais tout petit et je commence mine de rien à friser d'un peu plus près la flotte histoire d'éviter d'inscrire mon nom sur la to-do list des deux lanceurs de cacahuètes. Furax0 cale son zinc à l'altitude idéale pour pêcher le poisson volant, et commence à remuer du postérieur au palo pour éviter les rafales des acharnés d'en face, les empêcher de prendre l'angle mort du dessous et gêner un éventuel B&Z, tout en nous faisant partager son optimisme en radio ("Ah ben là je commence à manger grave"). Je croise de très loin Oizo, venu couler les barquasses repérées auparavant au large de Manston, qui se fait petit aussi dans son gros tas en passant à une dizaine de km du combat. Au final, Furax0 a si bien joué le coup que les deux Hurris dégagent sans demander la monnaie, peut-être à court de munitions, avant que la chasse appelée à la rescousse n'arrive sur zone.

Je suis entre temps arrivé sur la côte ; après une petite hésitation à propos de la méthode de retour (j'le tente l'atterro, j'le tente ? ), vite balayée par mon désir de revenir vivant pour une fois, je me mets en spirale ascendante au-dessus de Calais comme je peux, histoire de monter un peu avant d'utiliser mon pépin. Furax0 est en train d'arriver sur la côte, fait un peu peur à tout le monde en annonçant que son mitrailleur avant (un parano) avait l'air d'avoir contracté un syndrôme précoce de Parkinson, puis se rétracte, me permettant de m'éjecter (ah la vache qu'est-ce qu'y caille là haut !).

"Krasno OUT".

* Taran : nm, technique consistant à se transformer en munition vivante, permettant de finir en son et lumière avec de la compagnie. Est souvent utilisée pour finir en beauté une passe frontale, celle-ci étant alors généralement qualifiée rétrospectivement de "piège à cons". Si pratiquée sur des alliées, on parle de collision, l'auteur étant un "abruti". Voir aussi : J.j, Tigrou, Duel

** Coup de Boule (CdB) : Technique de destruction de véhicules, le CdB commence par une passe classique, suivie par une feinte de ressource non suivie d'effets, parfois agrémentée d'un décrochage. Elle peut être revendiquée, si l'auteur est particulièrement de mauvaise foi, comme une façon originale de baliser une zone. Le CdB contre le sol, bien que très prisé, a lui une utilité limitée, les taupes n'étant pas comptabilisées comme des cibles dans le jeu.
A suivre...
Image
Une vidéo de présentation de l'Escadron C6 est disponible sur Dailymotionet sur Megauploaden bonne qualité !
Humour et simu

maverick87
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#2

Message par maverick87 »

lollollol

J'adore, très prenant et très bien raconté, avec une grosse touche d'humour !!!

Qu'une chose à dire, ENCORE !!!!!!! :Jumpy:

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Krasno
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#3

Message par Krasno »

Allez, un second pour la route (désolé, c'est encore plus long et ya toujours pas d'images, mais j'ai pas réussi à embarquer de numérique dans mon 109...). Ce coup-ci, c'est une mission de supériorité aérienne au-dessus d'une zone de débarquement british : the few contre la meute de Hurricanes !
Bataille d'angleterre, 15 Juin 1940

12h00

Ce n'est plus du suicide, c'est de la bêtise. Oui, certes, ça a plus de classe, mais bon au final le résultat est assez similaire : généralement un trou dans le sol, une flamme de plus ou moins 1 m de hauteur, une grosse colonne de fumée au dessus, parfois un type qui gigote en dessous d'un pépin, et souvent un "et meeeeeeerd' je vais au tas mais vous êtes où les gars là ??", qui sera peut-être un jour avantageusement remplacé par le plus pratique et clair "[insérer ici un pseudo] out". Cela dit, c'est vrai que ces temps ci, le gros trou dans le sol est souvent remplacé par une belle gerbe d'eau, et les poissons eux-mêmes sont gagnants qui gagnent des HLM gratuits en pagaille. Donc, la situation : ces rigolos de rouges, qui perdent les Hurricanes comme moi mes clés de bagnole (un nouveau concept apparaît : le Hurricane jetable), se seraient mis en tête, d'après le haut commandement, d'aller titiller la bête dans son antre, et de débarquer à Cherbourg. Oui, oui, moi aussi ça me faisait rire au début, mais jaune : une chance sur deux que ça soit du vent et qu'on se retrouve à faire des ronds dans le ciel en attendant le Hurri, tandis qu'ils s'amusent à péter nos chars à l'autre bout de la carte (et en plus les chefs seraient foutus de nous coller ça sur le dos ensuite) ; et une chance sur deux de se taper toute la chasse british sur le coin de la figure. Autant dire que les trois pauvres 109 basés à Cherbourg risquent de morfler grave.

Le plan est simple : ces gros lourds de bombers partent de Pétaouchnock-sur-Oise, et ne vont jamais risquer leur peau dans un gêpier pareil en début de mission. Donc faut couvrir la zone pendant un bail, avec quelques pauvres 109 pour protéger nos troupes au sol, en attendant ces messieurs les muds. C'est bien joli, mais encore une fois on n'a pas le matos ! Ben oui, comprenez, le 109E c'est un outil de précision, conçu pour une utilisation artistique, personnelle... Ca bouffe du Hurri au petit déj, mais ça a un petit estomac le 109 : au bout de deux ou trois les obus viennent à manquer, et la 7.7 c'est bon pour chasser le pigeon mais pas le rosbif volant, qui a une sale tendance à s'entourer de plaques de blindage. Donc un Hurri de temps en temps OK, mais à la douzaine ça va pas le faire. On est des artistes que diable, pas des travailleurs à la chaîne ! Alors pour venir nous demander, comme ça, sans gêne, de dégommer la tripotée habituelle de barriques de bière plus quelques suppléments (Gladiator, Blenheim, voire Mosquito), faut quand même en avoir du culot ! Et attention, hein, c'est pas parce qu'on joue à domicile que ça va changer grand chose au résultat : quand ya plus de muns, verticale base ou pas, faut passer aux godasses et on perd tout de suite en précision, en vitesse initiale, en nombre de muns et en balistique (sans compter que vu comme il caille là haut, on risquerait de revenir avec deux glaçons au bout des jambes) ; et ça c'est mauvais pour la santé, et très propice à l'utilisation forcée et prolongée du parachute. Sans compter que le moteur est pas vraiment calibré pour manger trop de 7.7, et que les gars d'en face les balancent par paquets de 12... On pourrait avoir besoin de parapluies.

Finalement, l'état-major pas foutu de prendre une décision (bah oui, on fait quoi si ils viennent pas à Cherbourg ?) tente de jouer sur tous les tableaux : et vas-y que je t'envoie des missions reco pour repérer les troupes, et que je te fais poireauter les bombers à l'abri avant de savoir si ils vont défendre la mère Patrie (même pas la nôtre en plus) ou aller porter le fer et le feu chez les sous-doués d'en face. On se retrouve donc avec 4 Bf-109 humains pour reconnaître et faire le ménage au dessus d'une éventuelle tête de pont ennemie à Cherbourg, plus deux autres à Calais pour gérer au cas où ce soit encore un coup foireux des rosbifs pour taper tranquille au sol au nord pendant qu'on fait le pied de grue au sud. En gros, le seul moyen de survivre pour les 109 du sud sera d'aller dessiner de belles traînées de condensation à 8000 m, de faire les beaux au dessus, un peu de B&Z à la mitrailleuse pour faire peur, en n'utilisant le canon qu'à coup sûr. En espérant que les IA sauront faire un peu de ménage chez les rouges.

Décollage en quatrième vitesse de Cherbourg avec Hellcat, pas encore eu le temps de se remplir l'estomac, on va passer faire un tour au dessus de la pointe avant d'aller se caler à 6000 m (oui, oui, 6000, parce qu'on est plus feignants que lâches, que 8000 c'est vraiment long et que le jour où on verra un rouge monter à 7000... il sera certainement pas en Hurri). On approche de la zone, on devrait commencer à les voir s'ils sont là... Débarqueront, débarqueront pas ? "Colonne de chars, 10h !" Apparemment, ils sont attirés par le cidre (serait-ce le calva ?), parce qu'ils sont venus par paquets de 10, les bougres ! Bon, au moins ils ont oublié leur DCA chez eux, on sera tranquilles pour straffer à la fin de la mission, si on survit jusque là.

On passe rapidement à la phase de montée, en commençant des allez-retours devant la Normandie pour les intercepter. Alors qu'on arrive à l'extrémité Ouest de notre ronde, aux alentours de 6000 m, les deux autres 109 se font engager par un ou deux rouges pommés, à 40 km à l'Est de notre position et moins de 200 m d'altitude. Pire, ya pas. Bon, laissons de côté la poisse qui exige qu'ils tombent sur des rouges alors qu'on peut pas être plus loin d'eux. Mais se retrouver à 6000 m au-dessus de potos qui se font hacher, ça laisse basiquement une alternative simple : on descend les aider et on se fait tous tuer si les gars d'en face la jouent intelligente en arrivant en masse à 5000 m (plus haut, ils peuvent pas, ils sont en Hurri quand même) ; ou alors on reste en haut en les laissant dans la mouise, ils se font tuer, et nous aussi au final parce qu'on n'est plus que deux contre tout un tas. Une troisième souvent pratiquée, mais encore pire, consiste à rester en haut en cherchant absolument à repérer les bandits avant de plonger (ce qui est assez dur sur certaines textures), puis, une fois que tous les copains en bas se sont fait hacher, on descend pour éviter d'être rongé par le remords à la fin de la mission, et on se fait descendre en moins de temps qu'il ne faut à un P-51 chargé de carbu pour décrocher. Pas mal de choix donc, mais la fin est rarement joyeuse, au mieux un petit peu repoussée...

Comme nous sommes, avec Hellcat, foncièrement gentils, courageux, chevaleresques, soucieux de la vie de nos camarades (et qu'on commence à s'emm*** prodondément là haut), on se fend d'un cross turn mené à la perfection, avant de se caler en légère descente, cap vers les deux potos. Heureusement, ils se débrouillent plutôt pas mal et s'en sortent avec une ou deux victoires et aucune perte, avant même qu'on ait le temps de perdre plus de 1000 m de notre précieuse altitude. En tout cas, la mission commence bien : les rouges n'ont pas l'air d'avoir perdu leur agréable habitude d'arriver par paquets de deux à basse altitude, plus pratiques à engager que des paquets de huit à haute altitude. Nous nous remettons à prendre de l'alti, lorsque Hellcat repère un bandit en dessous :
- "De Hellcat, bandit en dessous cap sud, j'engage !"
A ce moment, j'en repère un autre :
- "de Krasno, bandit, 10h loin, même alti !"
Je prends un cap 45 pour interception sur ce bandit qui semble se diriger vers le sud. C'est notre nouvelle priorité, car c'est le bandit le plus haut à notre connaissance. D'ailleurs, j'en avais encore jamais vu aussi haut que ça dis donc, ils ont dû lui coller un compresseur spécial... On ne peut pas se permettre de descendre avant de le descendre.
- "de Hellcat, je te suis"
- "Reçu ; cap actuel 90 pour interception"
Je descend légèrement pour rester en dessous de son horizon, et m'approche par ses 3h, en dérivant doucement vers ses 4, puis 5h.
- "Hurricane confirmé. Au shoot dans 5 sec"
- "Reçu"
Il semble avoir repéré un 109 et se dirige dessus pour l'engager ; je suis encore trop loin pour être sûr de faire mouche, mais j'ai bien plus de vitesse que lui et je me rapproche rapidement. Il ne m'a pas vu, et je suis maintenant dans son angle mort. Il s'est mis en très léger virage à droite, je dois être à 200 m environ, je place le viseur légèrement en déflexion...
- "Krasno, au shoot !"
Les premiers obus passent légèrement au-dessus de lui, je corrige instinctivement, le suivant touche l'empennage, un autre l'ail... BOOM ! Je passe à travers d'une boule de feu impressionnante, mon adversaire ayant littéralement explosé en plein vol.
- "Splash"
Bon, ça c'est fait, m'enfin il doit encore en rest... ah ben oui tiens, ils sont même juste en face de moi, un peu plus haut... Z'ont l'air d'avoir compris que l'altitude ça pouvait servir, apparemment, encore heureux qu'ils pilotent des bouses !
- "De Krasno, engagement à midi, niveau, au moins deux 109, il y a du Hurri dans le tas, je fais une tranchante à la 7.7 et j'étends !"
Je tire à 500 m sur un Hurricane qui breake en droite, puis je continue à tracer tout droit, en montée légère, pour ne prendre aucun risque. Pendant ce temps Hellcat engage derrière moi, à son tour. Je checke mes six heures, j'entame un long virage à droite, puis j'inverse en gauche ("ah zut c'est un 109 ça tourne pas en droite") et je reviens vers le combat, avec 500 m d'avantage d'altitude sur les autres. Je repère rapidement un Hurricane en train de s'acharner sur un pôv' gars de chez nous ; ils passent en dessous de moi sur un cap quasiment opposé.
- "Krasno, j'engage Hurri au shoot, alti 5000 m, en piqué, cap 270"
Je renverse l'avion sur le dos avant de tirer doucement sur le manche, pour aboutir en vol en palier 400 m derrière le Hurri, avec un bon avantage de vitesse. Encore une fois, j'attends d'être sûr de mon coup pour engager uniquement au canon le bandit, que je touche de deux ou trois obus avant qu'il ne dégage en Split-S, un réservoir percé et des commandes en moins.
- "Snapshot, il est marqué et dégage en piqué, gaffe en dessous !"
Je remonte légèrement, reprends rapidement une SA correcte pour m'apercevoir que je suis le seul 109 humain encore à plus de 2000 m (je suis à 5500 m). Je décide alors de descendre lentement, par paliers de 500 m, pour vérifier que je ne laisse aucun bandit au-dessus. Le problème, c'est que je suis entouré de 109 IA qui se font un plaisir de B&Z tout ce qui passe en-dessous, et m'obligent à vérifier chaque contact. Du coup, je décide de rester en alti et de jouer la tour de contrôle pour les trois 109 restés en bas, qui gèrent toujours la situation mais sont engagés assez lourdement.

Je demande alors des nouvelles des Bf-110 qui doivent toujours poireauter dans le Nord de la France.
- "Les combats sont majoritairement sur la mer, venez par la terre discrètement, situation sous contrôle pour l'instant".
- "De Trollbug, on commence à prendre cap vers les cibles"
Nous avons, ou aurons probablement toute la chasse ennemie sur le dos, inutile d'aller à la rencontre des bombers, ils devraient être tranquilles. Je me reconcentre sur la situation en bas. Les contacts sont assez difficiles à repérer sur la mer, je tente de les placer entre la réverbération du soleil sur la mer et moi. On voit beaucoup mieux, mais il n'est pas facile de les garder au bon endroit.

Suivent quelques longues minutes de combats sporadiques, les trois Bf-109 en basse alti affrontant les Hurris qui arrivent au compte goutte comme d'habitude, parvenant à les descendre assez rapidement pour ne pas être submergés par le nombre. Les IA font aussi du bon boulot, me permettant grâce à leurs longs tirs de repérer les bandits facilement et de les annoncer aux autres, et descendant leur part de tonneaux de bières. Finalement, je me mets à descendre et me retrouve à 2000 ou 3000 m derrière un probable bandit qui se dirige vers Cherbourg, beaucoup trop haut pour être intercepté à court terme par mes trois camarades. Il est suivi par trois 109 IA, en-dessous, qui commencent à le rattraper alors que je ne suis qu'à 1 km. Je suis à la même altitude que le combat, et je suis rapidement rejoint par les trois autres Bf-109 humains, qui ont terminé leur boulot en bas et montent pour intercepter le bandit. Je laisse les trois IA s'occuper du Hurricane, et commence à reprendre de l'altitude, lorsque :
- "De Hellcat, 'tention il y en a un second, croisement maintenant !"
- "De Krasno, vu, j'engage"
Hellcat est presque au même cap que moi, dans mes 10h basses. Il a continué à étendre et je me retrouve dans les 5 heures du Hurri, qui s'est retourné pour engager. J'amorce ma passe, mais il a dû me repérer, car il commence à se retourner vers moi en droite... Je veux lui caser une rafale de trois-quarts avant, puis étendre, mais il vire un peu mieux que prévu, et lorsque je tire il est déjà de face, toutes armes crachant le feu. Aïe aïe aïe ENCORE une frontale c'est pas vraiiiii ! J'arrête ma rafale prématurément, et fais tout pour éviter de lui rentrer dedans en poussant comme un sourd sur le manche... Il prend un ou deux obus pas loin du moteur, mais je mange aussi... ça passe pas ça passe pas merd' merd'... pfiouuuuuuuuuu c'est passé ! le mien de moteur est HS, la totale : huile sur la verrière, gémissements, tours-minutes à la ramasse, perte de carbu, de fluide de refroidissement, d'huile donc, bref, bon pour la casse.

C'est là que l'idiotie numéro 2 arrive au galop :

- "Krasno, zombie, j'extrais et je vais taper deux trois véhicules avant que ce foutu DB-601 me lâche définitivement"

Plus de moteur, de l'huile partout, je vois rien devant, je suis en pleine zone de combat... Je m'arrête ici deux minutes, qu'on s'entende bien sur le concept d'extraction : ça consiste à se barrer, en général sous le niveau des taupinières, moteur poussé à plein régime, et de ne pas montrer le bout du nez avant une quinzaine de km - pour les plus téméraires. Avec un moteur out qui laisse une grande et belle traînée grisâtre, vous rendant aussi discret qu'un wing de B-17 au dessus de Berlin, aussi rapide qu'un Gladiator asthmatique, et des bandits à moins d'un km, la bonne phrase c'est "RTB-sans-espoir-de-retour-et-priez-pour-moi-SVP-je-suis-dans-la-mouise" ! Reprenons : donc, moteur out, huile, toussa, et la seule idée que j'ai c'est d'aller straffer un malheureux camion avec mes 7,7 inutiles et mes canons quasi vides, alors qu'on a des Bf-110 équipés toutes options straffing à dix minutes... Et me voici à 500 m sol, 250 km/h et 50 % de gaz, à la recherche du camion pommé qui me permettra de finir mes munitions.

Evidemment, le moteur à qui je donnais un minimum de 5 minutes de fonctionnement à cette pression d'admission, est déjà en train de me lâcher, et je me retrouve rapidement à 200 m sol et 200 km/h. Réflexe : chercher la base la plus proche pour y vacher le zinc, en continuant à préserver le moteur au maximum pour l'approche finale. J'ai le choix entre deux bases, une neutre juste à 10 km de ma position, et une alliée à plus de 30 km. Le choix est vite fait (idiotie numéro 3, te voilà enfin), et je traîne la bête tant bien que mal jusqu'à la base neutre, qui est heureusement au niveau de la mer. Je passe à moins de 500 m d'un escadron de chars anglais qui ne se gênent pas pour me poivrer, les vaches, mais sans trop de mal. J'arrive enfin en bordure de piste, mais je ne suis plus qu'à 170km/h et 50 m. Je rends un peu la main pour ne pas décrocher, et amène l'avion dans un superbe poser campagne, sans rien casser à part l'hélice. Dès que l'avion s'immobilise j'éjecte le pilote pour éviter de me faire tuer au sol par les Valentine croisés juste avant, qui pourraient être à portée de tir ; il me faudra quelques secondes pour réaliser que je suis en plein cœur de la tête de pont british sur notre sol... Tête de pont qu'il fallait vraiment aller chercher, au vu de son immense superficie d'au mois 10 km² et de son emplacement à l'extrême nord du Cotentin...

Au final, la mission est une réussite quasi totale, puisque pour rester au niveau de la chasse, 12 Hurricanes vont au tapis contre 5 Bf-109 chez nous. Ceci n'est finalement pas très étonnant quant on voit ce que donne un combat "Cr42 tout seul, sans muns et avec un train en moins" VS "Deux Hurricane assoifés de sang"... (NB pour les non-présents : ça donne un Hurri au tas pour cause de décrochage au bout de 5 ou 6 minutes, puis un autre descendu au bout de 10 minutes par un 109 qui était à plus de 50 km au début de l'engagement) Les bombardiers sont restés parfaitement en sécurité durant toute leur attaque au sol, les seuls pertes étant dûes à des coups de boule (euh, pardon, des "marquages de cible impliquant physiquement le pilote"). Oui, il est vraiment temps que les british touchent leur fameux Spit là, parce que c'est un peu la dèche pour l'instant chez eux !

Cela dit, au niveau sol c'est déjà moins reluisant, on s'est fait couler trois ou quatre bateaux, et ces bougres nous ont aussi occupé notre base de Cherbourg Est. Sympa de leur part de nous livrer leur matos à domicile, mais ils étaient pas obligés de nous tirer dessus, ni d'occuper nos bases en récupérant les infirmières...
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Une vidéo de présentation de l'Escadron C6 est disponible sur Dailymotionet sur Megauploaden bonne qualité !
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werner
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#4

Message par werner »

La vache !
Je ne passe pas souvent ici et j'avais raté ça

J'aaaaaaaaaaaadoooooooooore le style.
C'est grandiose.

A lire plusieurs fois pour voir toutes les subtilités.

Signé Werner, truffe qu va s'en remettre une tranche
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Barda
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#5

Message par Barda »

Avec la permission de Krasno, je viens polluer son post avec d'autres récits

Il faut dire qu'on se marre comme des ptits fous avec les PA sur leur campagne English Channel !

La censure, ç'est parceque l'autre camp lit aussi la gazette de Cassan, et il ne faut pas tout dévoiler non plus !


Dans l'ordre :


Rapport de combat LW 15 Aout 1940 par Barda
Bf110 C4B
ZG26 -ST1 Schw4

il est 4H et on s'l'gèle dans nos cockpits sur piste
surtout qu'avec les ordres et contre-ordres ça fait 3 fois qu'on croit qu'on y va puis on n'y va pas....mauvais pour le moral tout ça, Krieg Gross Malheur et tutti quanti comme dit Mario le plombier de l'escadrille des Ritalsd'à coté .

Bon, finalement on y va !

Et là je vois double, je crois voir le 110 de l'ami Oizo qui ne part pas avec nous cette fois ci (une histoire de paquets échangé à la dernière perm) je vois double, j'vous dis, 2 Bf110 déboublés devant comme si Trollbug avait 2 queues....
D'une part j'ai réussi à écrire double 3 fois, et comme le schnaps est réservé aux chasseurs en Emil pour la visée en déflexion j'ai même pas l'excuse de l'alcool

Donc finalement, je contourne le fantome sur piste (on n'est jamais trop prudent) et je décolle
Nous sommes donc cinq, le chef c'est Trollbug, puis Barda,Furaxo, Bloodice et Axelpaq
on part pour l'option de Oizo : "La T--censuré-- du ---censuré--"
Départ cap --C--
on forme et déjà nos Camaraden gueulent dans la radio, les Stuka sont en attaque (déjjjàààà) et les Emil engagent
Ca l'air de se passer comme il faut sauf quand Krasno rentre dans Hellcat, comme quoi le schnaps...
comme dit Manfred : "Schnaps en injestion, tout bon en déflexion mais gare à la collision!"

Pendant ce temps là on est toujours en France, et les mitrailleurs jouent à la bataille navale avec la buée sur les vitres

Enfin, on tourne vers l'ennemi, et on se distrait en regardant les vagues, le soleil, Furaxo chante Lili Marlene

Puis tout s'accélère, on est en zone ennemie !

Je vois un convoi de ---Censuré-- en même temps que le radar de ---Censuré--, Trollbug envoie FuraxO et moi sur le radar et le reste sur le convoi !

Coup double sur le radar malgré une DCA intense, je m'en sors avec un saumon droit arraché et un moteur qui couine et malheur, le viseur Revi défoncé

Et Trollbug nous coule un cargo ! Carton plein !

On prend des photos sur le site et on file vers notre objectif de reco-armée l'aérodrome de ---Censuré--

C'est confirmé mon moteur gauche a pris cher, je me traine derrière

Prise de photos sur le terrain, et la DCA se déchaîne, ceux qui peuvent viser (j'ai plus de viseur ouuuuiiiinnn)font taire au moins 2 postes
Mais il y a un contact ennemi, c'est un mosquito !
Trollbug et Bloodice l'engagent et le mossie tombe !
on passe à la destruction des avions au parking, mais des traçantes nous encadre, mince des Hurri ils sont de retour,
Dans la confusion Axelpaq y passe, vengé par Bloodice

On tente une extraction, parcequ'on a encore du boulot, et qu'on commence à avoir du dégat avec la DCA lourde
Les moteurs de FuraxO sont en train de le lâcher, il rentre à la maison

Mais on croise un Hurri sur le retour , et il engage !
Il pense sans doute avoir le dessus sur nos bimoteur, il parait confiant...
mais nous sommes trois !
Et le combat change de main, il se retrouve engagé par l'un, puis l'autre et ainsi de suite
Il tente de nous emmener vers sa DCA !
On extrait, et lui se pose, à charge de revanche !

Nous continuons ! vers la 2e reco à ---Censuré--
On se contente des photos, parceque la DCA est forte et nous pleins de trous....et de plus en plus lents

Je me traine dans les 5 de Troll et Blood, Blood qui serre Troll

Blood : "Je me rapproche"
Troll: "Raye pas ma peinture quand même"
Barda : "Sinon Günther râle"
FuraxO: "ça c'est trop TTddrOLLlleuh"
FuraxO, trop endommagé qui fera connaissance avec les prairies du coin

Finalement, on ne termine pas la T--censuré-- du --censuré--, il faut rentrer ça devient court

Et survient l'erreur finale, sur la trajectoire d'extraction il y a un site radar ! avec sa DCA

On en prend plein le cockpit, des trous partout et les moteurs hurlent "Sorteeeezzz mmoii dee llààà" (ou alors c'est l'injection qui couine)
Bref Troll a le feu au ...moteur
il restera en zone ennemie

Il reste Blood devant qui a encore des tours au Daimler et moi qui se traine au dessus des vaguelettes
Il faut ramener ces photos !

Et ça vole de moins en moins vite

Blood annonce qu'il voit la piste, mais l'avion devient incontrôlable, les paroles de Troll lui reviennent en tête

"Prends ton temps, fait un 2e tour si besoin"
Et mon daimler ??
Et bien le gauche s'arrête pour de bon, arrrrrrrrrrgggggggghhhh
Hélice en drapeau
je passe la côte et la vitesse?
elle descend , elle descend

Bien, je vois la piste j'arrive directement en étape de base
Je vois Blood en finale !

je sors tout et je me jette en dernier virage sur une finale très courte en bouffant le seuil de piste (c'est pas bon)
Soudain "BBBBOOOUUUUMMM"
Blood vient d'exploser sur piste

Plus le choix je pose quand même

Et j'embarque des débris de son Bf en passant,

Crack boum Hue, KKKKKKKKKKKKKKKKKKKKKRRRRRRIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIKKKKKKK
Je suis vautré plus loin sur la piste mais VIVANT? je SSUISSS VVVIIVVVANTTT

Barda :
"Je suis vivant !"
"Merde j'ai un moteur en feu !"
"Euhh non ça va, il est loin........"

Bon, c'est vrai mon moteur droit brûle, mais il est à 20 mètres du fuselage...

En tout cas j'espère que les photos ne seront pas floues....

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Barda
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#6

Message par Barda »

Notes personnelles de Barda

15 Aout 1940 7h00

Et voilà, je me retrouve à faire ce qui m'exaspère le plus.....
Le message, nous avons perdu un Kamarade...
Cette fois c'est PtitChat...

Bon, faut y aller

Le style Propaganda, on est obligé....

"Au cours d'une glorieuse mission de notre très efficace Luftwaffe, ce matin le très estimé Kamarade Littelcat dit Ptitchat"
STOP Ptitchat tu parles, ç'est pas assez martial ça, ça craint, ya pas à dire
Reprise...

Kamarade Littelcat dit Felix le furieux...
(pfff qu'est-ce qu'y faut pas faire)
portant le feu jusqu'au coeur du territoire ennemi, sur son Stuka magnifique, arme de terreur à la sirène synonyme de destruction
(tu parles, on s'est traîné jusqu'à Londres, Helmutt a eu le temps de relire 3 fois Lili Marlen et la Croix de Fer Magique)

Bravant tous les dangers et n'écoutant que son courage, il a traversé toutes les défenses ennemies
(ouaip, le moment le plus excitant c'est quand on a passé le surpresseur sur "2"....on n'a rien vu, croisé personne, remarque tant mieux, on était chargé comme des mules)

Et arrivé au dessus de la cible, il plongé, fendant l'air, jusqu'à ce que le destin funeste replie ses ailes sur son corps
(ça ç'est le coté le plus juste, il effectivement perdu ses ailes pendant le piqué.....par contre, quel têtu, au départ quand on a dit on va piquer de XXcensuréXX mètres, on sortira les aérofreins...
Monsieur se la pète "Nan, mouaaa je pique à VMax jusqu'au largage, c'est mieux..."
Et puis voilà, Ptitchat, il a piqué à fond, il n'a pas sorti les aéf, il s'est hypnotisé avec la cible dans son Revi sans regarder le badin, il a pas écouté Karl son mitrailleur vomir tripes et boyaux sur sa MG, j'vous y verrais à 700km/h à verticale sur le dos, il a fait Wazzzzaaaaaaah et les ailes ont fait Bravo !
Il faut dire qu'au départ elles sont déjà en W....)

Restant dans son cockpit avec abngégation,
(va sortir à 700 avec le sol qui se jette sur toi)

Il a conduit son appareil jusqu'à la cible
(ça il s'est planté plein dedans)

detruisant l'effort de production jusque dans ses fondations
(il parait qu'il a enfoncé une emboutiseuse-perforatrice de boules à thé de 2m dans le sol)

Nous nous rappellerons longtemps ce Kamarade et il restera un exemple pour tous
(enfin, oubliez pas le coup des aérofreins, ça sert, sinon il les auraient pas mis chez Junkers!)


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Barda
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#7

Message par Barda »

Notes personnelles de Barda

15 Aout 1940 11h00

Et voilà, j'ai demandé du changement, j'ai eu du changement.....

Trop grande gueule, ça c'est sûr !

A force de dire, le stuka, il se traine, j'en ai marre de voler en ligne puis on pique et clic on largue....
J'ai fini par avoir ce que je méritais......muté chez nos alliés Ritals.....
Consultant....mon cul, oui

C'est plutôt, va piloter des biplans chez les buveurs de chianti et tu reviendras en rampant chercher ton Stuka !


OK, bon, maintenant j'y suis, faut y aller !
Ambiance bizarre, il ont tous la casquette sur l'oreille, et ça se trémousse, ça fait des virevoltes dans le ciel....
ma qué, lé piloutaje cè oune affaire d'hoooommmmeuh...
ouhlllllàààà
il m'ont collé un ange gardien, mécano, Mario qu'il s'appelle, ptit gros à moustaches...et un zinc, Fiat CR42...
argghhh un gros tonneau volant biplan, j'y crois pas
Mario: "meuh nannn, cretino, esté oune sesquiplan, tou voua les zailes du dessous sont plus peutito..."
"Et le motoro, formidabili el motoro, magggniffico !"
Faut dire que Mario il était plombier avant, donc n'importe quel truc avec des tuyaux c'est formidable...

"ma qué, cretino, tou peux tournicoter dans oune verre di chianti avec il CR42, no problemo !"
"et tou a 2 bombinnettina pour sauter sur les Zampignons"
Depuis qu'il a été stagiaire chez nos alliés Jap, Mario, il appelle les cibles des champignons,
je comprends pas pourquoi...

Bon, c'est pas le tout, 11H faut y aller, les copains doivent faire chauffer les moteurs des Stukas....

Alors, qui vient ?
Mario : "eh Cretino, ta ka l faire toune tour d'essai"
Attentione a sinistra"
sinistre, sinistre, quoi encore, ah bon, il tire à gauche?

ahhhhhhhhhhhhhh, c'est parti pour un tour en solitaire alors.....

Décollage, et il embarque bien à gauche le gros....
Alors, pour un changement, je me traine lamentable avec les bombes, donc profil bas, je rase les vagues et hop, directement chez les indians sans se poser de questions !
Pourvu que je ne croise personne !

c'essssttt lonnnnggg
et pis d'habitude on cause avec Günther, le mitrailleur...
et là j'ai froid même en bas, le cockpit il ferme même pas
"cé pour sentir il vento, tou pilote avec les sensationnes" disait Mario
il m'agace !

bon, les falaises sont là, et coup de pôt, j'ai vu personne et personne ne m'a vu
Je me fais charrier à la radio par les pôtes en Stuka et les gars des Bf110
c'est parti pour une inspection des routes anglaises !
Merde, on perd Troll, panne radio, panne électrique,etc...il rentre seul et en silence à la base
il ne reste que Ptichat en Stuka et trois Zertörer, Furax,Baballe et Bloodice
Bon, c'est pas le tout, et ces routes ?

rien
rien
ahhhhh
des camions !

c'est mieux que rien, hein !
et je pique sur eux en voyant les occupants sortir en courant !
Les 2 mitrailleuses de nez envoient des caouhettes mais pour du camion ça suffit !
rroooonnnnn zoooooummmmm panpanpan, vrooooooooaaaaaa
Je gâche de la mun mais finalement c'est bien le Fiat pour faire peur aux chauffeurs anglais !

bon, et mes bombinettas je les pose où ?
les Bf110 annoncent leur passe sur les cargos dans la baie plus loin, il ne faut pas trainer....
je me rapproche de Southampton, je vise une usine, pique eeeeettttt LARGAGE !
Boum, l'usine explose, elle était bien en activité militaire !

Il est temps de rejoindre les Bf110 ! Je les entends s'affoler en radio, ils sont engagés !
Des tirs au loin, c'est eux !
"De Barda, tenez bon, j'arrive !"
Qu'est-ce que je raconte moua, mes potes, ils sont 3 avec des mitrailleurs et un armement de nez complétement dingue, des Zertörers quoi !
Et moua avec mes 4 ailes, mes haubans, mes roues sorties et mes 2 mitrailleuses je fais comme si j'allais les sauver.....
C'est l'effet rital ça, tu pose tes fesses dans un avion qui sent le chianti et tu te prends pour un légionnaire de César

c'est pas raisonnable, mais c'est parti, et en plus ils gueulent comme des putois à la radio, j'vais mettre le tournis aux hurri, AVAAANNNTTIII
mais quand même ils sont loin...."FuraxO, prend au Nord viens vers moi !"

Vu d'ici, c'est 3 Bf110 contre 2 Hurri, et pour l'instant ça se passe pas trop mal....
je me glisse dans le combat, choisi un Hurri, et me place derrière, il manoeuvre.....mais il a déjà bouffé son énergie, il tourne, et moi je tourne mieux......Ahhhhhhhh je l'aligne, puréee la déflexion........tatatata je vois pas si ça touche,.......plus près plus près....tatatatatatata là il fume
il renverse
"ma qué tou veux t'enfouir, ye souis plus maniable, no problemo" je cause avec l'accent maintenant, il mettent quoi comme vernis dans la toile des Fiat?
Le Hurri se plaque au sol, je rafalise derrière et boum il percute ! oupssss je passe dans la boule de feu ! Quelle idée avec un zinc en toile !

les Bf110 se débarrassent de l'autre Hurri et furax gueule "extraction sud !" (alors qu'une bonne extraction c'est au Nord...)
bon, on tente
mais on va pas loin, juste au sud de Ventnor, les Hurri avaient appellé des renforts, et il pleut du Hurri, ça sent le roussi et on oscille entre extraire ras des flots et faire face...extraire je peux pas, si je vais tout droit, les .707 des hurri font de la dentelle avec mon entoilage....

Pas le choix : FAIRE FACE !
un Hurri dans le viseur, j'écrase la detente .........pffffffffff.......plus rien......j'ai trop gaché de mun sur les camions tout à l'heure !
Madre de dio, reste plus qu'à prier santa Rita, patronne des causes désespérées et des péripatétiputes
(je me ritalise de plus en plus moua)
Je ffffaaaaiiiiisssss qqqqqquooooiiiii

Tourner ?
Tourner je peux
je peux faire que ça d'ailleurs
donc je tourne, giration, giration sinistra

Et là....................la lumière ! mais j'aime cet avion ! les Hurri sont pas à l'aise, trop bas et sans énergie il ont du mal à viser avec des déflexions trop fortes et puis avec leurs ailes épaisses ça décroche !
Et un qui tire trop fort...........il va aller au tas, l'aile droite s'enfonce, et ploufff à la baille
Les Bf110 vont le ménage aussi, les hurri hésitent et on en profite pour prendre la tangente !
Au ras des vagues, j'ai le dosseret qui me bouche la vue vers l'arrière, pas bon ça......Baballe m'annonce un Hurri dangereux ! je vire sec et j'evite sa bordée, les 110 me le dégagent
on file vers la France, les 110 se rapprochent :
" Barda, tu as perdu le train droit !"
Merde me voilà unijambiste !

PtitChat qui est tout seul en Stuka depuis longtemps, s'est pris de la DCA sur l'objectif, il rentre péniblement, mais son moteur le lache, il évacue le bord, il faudra aller le chercher en Hydro, tiens bon mon PtitChat !
on tergiverse pour se choisir un terrain de fortune, puis on se sépare.
Je vais à Cherbourg ç'est plus près

Baballe a perdu trop d'essence, je l'entends qui évacue son 110 qui s'enfonce vers les vagues, trop tard ! son péplum se déchire en sortant de l'habitacle...

Bon, on se concentre, je dois me poser sur une roue moua
Voici la côte et Cherbourg, ahhhhhhhhhhhh
et voici le terrain, alors je ralenti, je m'axe....

vvvvvvvvvvvvvvvvrrrrrooooooummmmmmmm

Ma qué, y a oune cretino dans le circuito !
Madre di dio, c'est pas un allié, ce museau pointu avec la bosse sur le dos, c'est un Hurri !
vvvvvvvrrrouuuuuummmm, tactatctatctatac
Mierda, un autre !
mé qu'est-ce qu'ils foutent làààààààààààààà!

"Au secoursssssssssssss !!!!!!! Hellcat !!!!! viens m'aider !"
C'est plus le moment de faire le beau rital couvert de victoires qui rentre au bercail, je vais me faire assassiner là !
Les 109, Hellcat et Krasno me répondent, ils arrivent ventre à terre mais ils sont loin !
Bon, même tarif, même punition, j'ai plus de mun, plus de train droit, plus d'énergie
GIRATION ! SINISTRA !
et tourne tourne !
Par contre ils sont 2 et ils m'alignent à tour de rôle, ça sent le roussi !
je mouille la chemise, mais pas le pantalon, j'ai ma dignité....

yen bien un qui va vouloir enrouler avec moi....allllllééééééé....viens tourner......viens
pour l'instant il vient en face, oullllaaaa pas bon, ça
Heeeeeelllllllllccccccaaaaaatttttt !!!!!!!!!!!
ouffff ça passe !
il s'agace, il balance ses plans, il a envie, il a envie
il va tourner
tourne
TOURNE !
essaye d'enrouler pour voir
vas-y !
et là

SSSSSSSSSSSSSSIIIIIIIIIIIIII
Si !
il l'a fait, il break !
ettttt
Si !
il se vautre !!!!!!!!!!!!!
bon, et l'autre ?
et ce bruit ?
un Daimler !
et voilà Phil, qu'on entend pas parceque sa radio est en panne !
Phil qui vient abattre mon dernier Hurri ! BBBBBBBBBBBBBBBBravvvisssimmmooooooOOOO

Bon, il faut poser maintenant

Approche lente, arrondi , je relâche......touchette de la roue gauche.....re touchette....allleeeezzzz t'enfondre pas à droite.....
touche....alllez ralentit maintenant....
CRRRRAAAAACCCCC
Le train gauche s'effondre, il en peut plus
J'entends la terre racler le fond du fuselage, l'hélice qui labourd avant de se tordre, le moteur qui hurle.........

Silencio...

Vivvvvaaannnnnt !

J'adore cet avion !
Pour un peu j'embrasserais Mario sur la moustache !

Mais j'ai ma dignité.....
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C6_Trollbug
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#8

Message par C6_Trollbug »

Sur la même campagne , mais dans un autre genre littéraire :


"15 août 1940 , 9h00 .
Je lâche les freins , et mon Stuka commence à rouler . Quelques instants après , cap sur l'Angleterre !
Le plan de l'Oberst Oizo demande un minutage impeccable , pas question d'être en retard au-dessus de la cible ...
Mais qu'elle parait lointaine, cette cible ...
Le Stuka monte régulièrement , je rêvasse ...
L'image de cet antique coffret, trouvé échoué sur la plage l'autre jour, revient devant mes yeux . Himmel ! que cette statuette verdâtre était répugnante ! Il faudra que je pense à demander à Heinrich ce qu'il pense de ces inscriptions bizarres ...
...Ph'nglui mglw ... Ca ne ressemble à rien de connu ...

"Trollbug ! Tu penses à ton surpresseur ?..."
Barda me fait émerger des vagues de cette rêverie . 2650m , il est plus que temps d'enclencher le surpresseur !

Les premières interjections des groupes de chasse retentissent, puis se succcèdent régulièrement . Les annonces de victoire ne tardent pas , nombreuses, régulières . L'ennemi est sorti en force , aujourd'hui, mais il se heurte au mur infranchissable tissé par notre chasse !
"C'est bon pour nous tout ça !" La voix de l'Oberst Oizo , malgré ses propos rassurants , est tendue . Il y a de quoi ! La moindre erreur de timing peut avoir de funestes conséquences...

L'Angleterre , enfin ! Loin en-dessous , à une heure , un combat fait rage au-dessus d'un aérodrome . Les traçantes, vues de loin, écrivent de curieux caractères sur les nuages ... 'nafh Cthulhu ... Un navire , aperçu au nord... Un autre, longeant la côte, plus au sud... Position relevée.

Nous sommes en avance au rendez-vous , l'Oberst Oizo et son Heinkel 111 sont encore à une dizaine de kilomètres.
En cerclant au nord de notre cible , Barda repère deux indiens , loin au nord , mais se rapprochant . Pourvu qu'ils nous laissent le temps ... Un large virage sur l'aile gauche , la cible est bien visible . Mais là où la photo de reconnaissance nous avait montré trois avions de transport , je n'en vois plus que deux . Les deux indiens cherchent à nous coiffer , je les surveille du coin de l'oeil , nous ne pouvons pas encore plonger , c'est trop tôt ...
Le signal , enfin ! L'Oberst Oizo a commençé sa passe de bombardement , il a sa cible dans le viseur, nous allons pouvoir y aller !
Un coup d'oeil par-dessus l'épaule gauche : un des deux indiens plonge vers moi ! Les premières traçantes de mon mitrailleur jaillissent, je bascule mon Stuka. Surtout pas de freins de piqué , vite prendre de la vitesse ! Une gerbe de traçantes rouges passe au-dessus de moi , je slalome en veillant à ne pas dépasser 600km/h , je vois encore le visage du Leutnant Littlecat , et j'imagine son Stuka, les ailes arrachées ...Un coup d'oeil par-dessus l'épaule droite ... La cavalerie arrive ! Quatre Bf109 plongent vers les Hurricanes , qui ne nous ont pas suivis . Hellcat , Popov , Popoti , Littlecat , la fine fleur du JG54 vient à notre rescousse !

"Bombes larguées!" annonce l'Oberst Oizo !
Ma cible est encore loin , où est ce maudit parking ? Repéré ! je m'en écarte un peu , je ne tiens pas à intercepter les bombes de Oizo !
La DCA se déchaîne . Un panache de fumée se déroule derrière le Messerschmitt de Hellcat ... Le C47 grandit dans le Revi , je largue une paire de sc50 , et je tire sur le manche . Du coin de l'oeil , je distingue des débris monter vers le ciel , cible détruite !
A quatre heures , Barda , encadré par quelques rares flocons de DCA , fait la même annonce.
Le plan de l'Oberst a fonctionné à merveille : les servants de DCA , confrontés à de multiples cibles provenant de différents axes et altitudes , n'ont pu en inquiéter aucune .

Cap sur la mer , nous reprenons de l'altitude . Quelques instants plus tard , je vois l'explosion de la bombe larguée par Barda briser en deux le navire repéré tout à l'heure au nord .Il s'enfonce lentement dans l'eau.

Cap au sud : à l'autre navire , maintenant !
Je prends un peu d'avance , et Barda , allégé de ses bombes , surveille mes arrières .
Je distingue le navire , au loin . Quelquechose me paraît bizarre. Il ne devrait pas se trouver ici .
Un étrange pressentiment m'étreint. Mes yeux se brouillent , je retrouve ce navire . Un tanker . Je ne le lâcherai plus, je reste fixé dessus , je pique , je largue . Deux pressions , je dois larguer la paire de sc50 restante et la sc250 .
Le grondement des vagues monte, emplit mon cockpit. Des vagues ?... Virage sur l'aile , rien ne s'est passé. J'ai pourtant rasé les mâts de chargement du tanker , j'ai même pu distinguer des tuyaux se tortillant sur le pont . Ces tuyaux , je ne sais pourquoi, m'ont fait penser à des tentacules immondes. Rouges , comme ce tanker .
Mes yeux se brouillent. Les battements de mon coeur résonnent , un à un , dans le cockpit. Ce n'est pas possible! "Cthulhu fhtagn" ! Ca ne peut pas être ainsi ! Fébrilement , mes mains trouvent le Leica , viser , déclencher . Photo prise , je détourne mon regard : mon esprit me dit que ce que mes yeux ont vu est impossible , ne peut pas être ...

Le retour à la base se fait dans un brouillard humide et étouffant, rythmé par le souffle grondant des vagues , telle une respiration immonde et rauque . La mienne ? Non . Ce que j'ai vu n'obéit pas aux règles régissant les choses sur terre , une horreur indicible m'envahit , je sens ma raison vaciller .
Un choc , mon Stuka roule sur la piste , les automatismes sont là , heureusement .
A l'arrêt à l'abri du hangar , encore sanglé, je me précipite sur mon carnet , et je griffonne fièvreusement . Mon esprit bascule ...

Chtuluh ! Chtuluh ! Ph'nglui mglw'nafh Cthulhu R'lyeh wagh'nagl fhtagn!..."


Le récit de Trollbug devient illisible à partir de ce moment , j'abandonne donc sa retranscription .
Ne le voyant pas sortir de son avion , je suis monté sur l'aile de son Stuka .
Je l'ai trouvé recroquevillé dans son siège , serrant convulsivement contre lui son Leica et un calepin . Il bredouillait des mots incompréhensibles et roulait des yeux terrifiés . Il était manifestement en état de choc .
Au moment où l'ambulance démarrait , je me suis tourné vers son avion . Une impression bizarre , un détail incongru avait attiré mon attention ... Je compris alors : son avion portait encore, accroché sous son ventre, sa bombe de 250 kilos ...

Pourquoi ne l'avait-il pas larguée ?...

Quand je fis développer la pellicule du Leica , une photo retint mon attention : un tanker , naviguant sur une large plage de sable , taillant sa route , soulevant une énorme gerbe de sable à sa proue , un long sillage de sable à sa poupe... Ce doit être une surimpression , Trollbug a dû oublier de réarmer l'appareil ... Cette photo me laisse quand même une impression étrange , elle est très nette , pour une surimpression ...
La voici .


Image

Je ne sais pas si Trollbug reviendra de l'hôpital psychiatrique où on a fini par l'envoyer ...

J'ai refait les pleins du Stuka et vérifié le système de largage . Tout fonctionnait à la perfection .

Fin du récit de Hans Fürmeyer , mécanicien , base de xxx , France, 1940 .
Boîtier Cosmos1000, CARTE_MERE ASUS ROG STRIX X470-F GAMING, AMD Ryzen 7 2700X , 32Go Corsair DDR4, SSD M2 2To , Raptor 300 Go + 1 To, GTX1660 TI 6Go ASUS, Corsair TX 850W, écran incurvé AOC 27" , palo Virpil VPC Interceptor , embase Virpil MongoosT-50 CM3 , grip TM F/A 18 , throttle Virpil MongoosT50-CM3

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Krasno
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#9

Message par Krasno »

On commence à souffrir, même avec les F2... Mission de 14h, toujours ce 15 Août.
15 Aout 1940, 14h00

"Ce coup ci on en fait des confettis !" C'est à ces mots que je sors de la salle de briefing, en proie à un enthousiasme débordant. Comprenez : pour la première fois, on a une mission sensée, les avions pour l'accomplir, et un plan pas trop bancal. Que demande le peuple ? ... Des explications, peut-être ? Développons, donc. D'abord, la situation, qui est assez désespérée pour le coup, faut avouer : les tommies viennent de débarquer à Audembert, la tête de pont de Cherbourg s'agrandit de jour en jour, et on se demande bien ce que foutent nos troupes... Cela vaut aussi pour l'aviation d'ailleurs, en ce moment l'unité est créditée de plus de récits de mission que de victoires, faudra peut-être voir un jour à changer de priorités. Enfin, on verra ça une autre fois. Surtout que je m'égare, et que le tableau de la situation n'est pas encore complet : ça fait en effet quelques temps que LeBorgne, le grand as allié du bombardement en skidding nous explose deux bateaux par mission dans son avion en contreplaqué. Bon, c'est vrai que ça manque un peu d'originalité, qu'il doit s'ennuyer à mourir dans son zinc, et qu'il est parfois aidé par un ou deux ailiers, mais bon, ça nous fait quand même mal : on perd chaque jour plus de tonneaux que ne peut en boire un Troll en une semaine. A vrai dire, les bateaux on s'en fout un peu, mais l'Etat-Major a dit que si on veut gagner faudra bien aller voir en face un jour ou l'autre, et le Channel est un poil large pour y aller à la nage ; d'où l'importance des barcasses.

L'Etat-Major a donc lancé une première mission hautement prioritaire, qu'on pourrait résumer en "envoyez-moi ce sale rosbif rejoindre nos navires". "C'est bien sympa, qu'on a répondu, mais avec quoi ?" Le 109E, qui se traîne comme un Storch par vent de face ? Et là, surprise, au lieu du "'veux pas l'savoir, démerdez-vous !" habituel, nous récoltâmes un surprenant "Et si on vous envoyait quelques caisses de 109F2 ?". Du coup, pas vraiment moyen de refuser... Surtout que l'EM avait fait les choses en grand et du même coup, remplacé nos vieux He-111 rhumatisants par de beaux Ju-88 tout neufs, toutes options. Des Ju-88, rendez-vous compte ! Deux moteurs surpuissants, un armement défensif conséquent, et homologué décapsuleur de char avec ça, capable de bombarder en palier, en piqué, en vol inversé, et de se farcir, au choix, 5 cargos ou 15 chars par mission avec son pack de 28 SC-50 + 2 SC-250. La rolls du GAS (Groupe d'Attaque au Sol, des C6 qu'ont mal tourné, et c'est contagieux en plus alors faites gaffe), quoi. Je vous dit pas la tête du Troll quand il a appris ça... Ni celle des rouges qui commençait à tourner au rose pâle, façon démarmelade. Ah ben zut je l'ai dit.

L'EM en devenait même un poil trop gourmand en nous envoyant sur deux autres missions en parallèle, à savoir la destruction du traffic maritime allié, et des frappes sur les sites de débarquement. Oui, "les". Parce que ces cons là viennent de débarquer à Audembert, comme je vous le disais. Autant dire qu'on est en train de prendre une sacrée dérouillée et qu'on va pas tarder à fermer boutique si les feignasses dans leurs Ju-88 atteignent pas rapidement leur quota de 10 chars par mission... Heureusement, la plupart des objectifs se trouve dans le même coin, à savoir la zone de Calais-Audembert. Du coup, le plan est simple : les trois bombers vont se faire la main sur Cherbourg en attendant que la demi-douzaine de 109F2 balaye le ciel des uberplanes, et deux 109E7 emportent une dragée de 250 kg chacun pour envoyer deux barcasses par le fond. Une fois les Spits tranformés en débris juste bons à fournir l'armée en lames de rasoir, les décapsuleurs se radineront, façon discrète, pour placer leurs SC-50 entre la base de la tourelle et la troisième rangée de rivets en partant du haut. Bon, c'est un peu plus complexe que ça en fait : ces môôôssieurs ont besoin d'un chassou (première lame) pour stopper les chars avant chaque passe (seconde lame). Oui, ça tient un peu du fonctionnement du Gilette Mach 3... La question quand même, c'est, comment arrêter un char en Bf-109 sans se jeter dessus ? Facile en fait, suffit de voler pas trop loin. Cela a tendance à déclencher chez lui une furieuse envie de vous transformer en chaleur et lumière, et il commence à vous avoiner : il a l'impression de vous tenir à distance avec ses pavés de 75, et ça le rend confiant. Mais comme il est pas foutu d'avancer en tirant, il s'arrête. Et là, la deuxième lame, à savoir le Ju-88 équipé en décapsuleur, arrive en douce pour couper le poil à la racine. Second effet Kiss Cool, un char au tapis. Ce qui est sympa, c'est qu'un char IA c'est aussi bête qu'un poil, ça n'a pas de mémoire. On peut donc faire ça pour chaque char rencontré ! Bon, évidemment, le décapsuleur ne s'utilise pas comme ça, c'est encore une fois un outil de précision, réservé à des conditions optimales : faut que les cibles soient sur du plat sans quoi il risque de coupdebouler les taupes du coin, qui apprécient rarement et le font savoir à l'EM ; faut pas de chasse adverse sur zone sans quoi il ne dure pas bien longtemps. Cette méthode marche relativement bien, faut juste pas que le 109 bouffe un pélo de 75 (réaction très très exothermique).

Bref, nous nagions dans une harmonie et un enthousiasme relativement complets (je vous dit pas quand on a su qu'on avait aussi des 109E7, certains étaient en extase)... Quand quelqu'un a remarqué, en lisant les rapports du renseignement, que les rosbifs avaient reçu des Spits, on a commencé à déchanter : si ils commencent à abandonner leurs bicyclettes, on va finir par morfler. C'est quand on a appris qu'ils avaient du Mk.VC à quatre canons de 20 qu'un type complètement furax a crié à l'arnaque, près du radiateur au fond à gauche. C'est compréhensible : vous sortez d'une dizaine de missions en 109E4 à fournir la faune maritime locale en confettis de Hurri MkII, à raison de trois ou quatre livraisons par personne et par mission grâce à vos deux canons de 20, l'oppo tire des cacahuètes (même si c'étaient des bordées de 12 cacahuètes, ça restait des cacahuètes), et là, brutalement, on vous colle dans une Ferrarri désarmée contre du Spit 4 canons... Et le maintient des avantages acquis, alors ? Autant dire que la proportion de grandes gueules bleues a subi une décroissance relativement rapide (sauf en ce qui concerne les râleurs), tandis que les muets d'en face se mettaient à retrouver la parole et leur teint à se re-colorer. (Yen a même qui se sont mis à apprendre à écrire pour nous pondre des rapports de mission, c'est dire !) On se consolait avec les récits héroïques du Cr-42 winchester de Barda L'Unijambiste tenant tête à deux Hurris assoifés de sang rital pendant plusieurs minutes, mais le cœur n'y était plus, pis faut avouer qu'à la cinquantième fois ça commence à perdre un peu de son sel.

Décollage (confiant tout de même) à 14h00, montée à 5000 m en trombe, faut quand même avouer que ce F2 est une vraie merveille ! Les 109F2 sont divisés en deux groupes de trois, l'un parti d'Amiens et l'autre des environs de Paris, avec en bonus la paire de 109E7 qui pourra passer air/air après son attaque de navires si elle est encore vivante. Je suis n°2 dans mon groupe, leadé par Hellcat et avec Bloodice comme ailier. Les E7 volent aux environs de 3000 m histoire d'éviter de semer leurs ailes dans la manche pendant leur piqué vers les navires. La fréquence est relativement occupée compte tenu de l'absence totale du plus petit cheveu roux anglo-saxon dans un rayon de 50 km, mais tout va bien. La situation se développe d'ailleurs rapidement : les trois 109 de l'avant repèrent des tirs dans les environs de Calais, les ritals IA se mettent à encombrer la fréquence avec leur charabia incompréhensible, mais au moins leurs tirs nous dirigent droit vers le combat ; tous les 109 commencent à s'amasser sur zone, on est huit, ça fait plaisir à voir ! Le problème, c'est qu'avec tant d'avions en l'air, on est pas à l'abri d'un coup de Jarnac d'un perfide albionnais qui aurait appris à piloter (on sait jamais, hein, z'ont bien appris à écrire...) depuis la dernière mission jouée. Certains commencent d'ailleurs à descendre s'enferrer en bas avec les Spits (qui ont l'air de se déplacer en groupes pour une fois), qui leur fond visiter les fonds marins gratis. Tombent Bloodice et Barda en tête, tandis que la formation perd de sa cohésion...

-"Krasno, gaffe, tu es suivi !" Le cri vient de Hellcat.
-"Reçu." Léger virage, nez en bas : j'ai en effet deux contacts dans ma queue, le Spit qui m'engage et Hellcat qui le prend en chasse.
-"Vu, j'étends en léger piqué, hors de danger pour l'instant". Ma vitesse en piqué léger est légèrement supérieure à la sienne, je ne devrais donc pas avoir de problème pour le distancer. D'ailleurs, au bout de quelques secondes :
-"Tu es clair, il a breaké !"
Je me prépare alors à me retourner pour aider à engager le joueur adverse, mais Hellcat décide de lui faire une Zidane, ce qui est assez efficace mais lui vaut un carton rouge ainsi qu'une fin lumineuse, et réduit encore notre pack d'attaque face à des rouges qui semblent toujours plus puissants physiquement, et efficaces techniquement. Baballe arrive à faire une passe décisive de SC-250 à un Tanker qui ne savait pas qu'on jouait à la patate chaude et a bêtement gardé la bombe. Cela compense l'échec de la première attaque antinavires de la mission, mais la Babal... euh... Baballe est quand même pas mal exposé, et je tente de le suivre du regard, du haut de mes 3000 - 3500 m. Il n'a pas l'air suivi, et rejoint la côte pour monter tranquillement.

D'ailleurs, j'ai rapidement autre chose à faire, à savoir m'occuper d'un morpion qui parait décidé à s'accrocher à moi, venant d'en dessous... D'ailleurs, ses ailes elliptiques ne me laissent bientôt plus aucun doute alors qu'il tente de se placer en position de tir. D'un virage, je lui annule toute possibilité de gagner de l'angle en coupant ma trajectoire, tout en annonçant engagé en radio, puis je descends légèrement mon nez pour gagner de la vitesse, et augmenter ainsi la distance entre ses canons et mon postérieur, tout en serrant ce dernier. D'ailleurs, cela fonctionne (le piqué, hein), et je peux bientôt annoncer :
-"Krasno, engagé de loin par Spitfire, 3700 m, je le drague vers Calais"
Apparemment, personne n'est en position pour m'aider. Je continue donc vers nos lignes, traînant mon ami rosbif à un peu moins d'un km de distance, vérifiant régulièrement qu'il mord toujours à l'hameçon grâce à de légers changements de cap, pour le sortir de mes six heures et de la plaque de blindage qui y réside. A vrai dire, je la joue très prudent, sans tenter de le laisser se rapprocher petit à petit pour le faire mordre plus sûrement : j'ai bien autre chose à faire, la situation se dégrade pas mal dans la zone de combat principale... Mais il continue à suivre, bien éduqué. Vu son entêtement, c'est au moins un Irlandais...

10 ou 20 km plus tard, au dessus de la base bleue de Berck, je décide de l'engager en tentant de gagner l'avantage d'énergie dès le début en spirale ascendante. Je vérifie d'abord d'un regard qu'il est toujours là, l'obstiné, puis j'annonce :
-"Krasno, verticale base de Berck, j'engage Spitfire, 3000 m. En défensif pour l'instant"
Je commence à monter doucement en large spirale gauche, tout en surveillant du coin de l'œil la réaction de l'autre. Il commence à suivre... Et moi à transpirer, la vache il monte bien le bougre ! Il est quasi à portée de tir, mais son avion ne va pas tenir comme ça très longtemps... Prudent, il décroche alors et prend un cap plein Ouest, avec un désavantage d'altitude de presque 500 m.
-"De Krasno, en poursuite sur Spitfire, cap 270 depuis Berck, pieds dans l'eau maintenant !"
-"De Oizo, on arrive avec Cassan"
Ouf, ils ne seront pas de trop, je ne sais pas trop comment prendre ce Spit, a priori plus maniable que moi, avec mes cacahuètes moitié prix chez prisunic... Heureusement j'ai pu récupérer sans mal l'avantage de la position, et peut-être de la surprise s'il croit que je n'ai pas suivi. Je me rapproche petit à petit de lui, au même niveau, puis je pique très légèrement pour ne pas apparaître dans son rétroviseur. Je ne suis plus qu'à un demi kilomètre, j'attends d'être à 150 m pour ouvrir le feu : mes obus de 15 mm seulement ne sont pas très efficaces à grande distance, mais tout à fait corrects à moins de 150 m. Il ne faut tout de même pas que je me rapproche trop, sous peine ne pouvoir le garder devant s'il se met à gigoter.

Il est maintenant largement à portée, je lève le nez et vise très légèrement devant son moteur...
-"Krasno, au shoot !" Bingo, ça a touché, il est marqué, mais loin d'être fini (ben oui, c'est un Spit, et toucher le moteur d'un Spit, c'est comme tirer un ours au gros sel : ça l'énerve beaucoup, mais ça ne lui fait rien du tout) et se lance dans un break à droite. Ne pouvant pas suivre dans le même plan, je me fends d'un beau Yo-yo haut, ce qui me permet de me replacer sans trop de mal dans ses six. Je peux même tirer à nouveau, mais ça rate et mon espérance de vie n'est pas mirobolante en tournoyant, je reprends donc de l'énergie en étendant en montée. J'essaye de guider au mieux les deux 109 accourus à ma rescousse, qui se rapprochent de moi et me voient maintenant. J'arrive sans trop de mal à prendre une grosse marge d'énergie sur lui, qui est en train de tourner en gauche serré en dessous. Je parviens à me placer pour un tir en déflexion raisonnable, et je touche un peu, mais ce canon est quand même bien moins efficace que le MG-FF des 109E, et shooter en B&Z un Spit en virage serré à droite, c'est pas une sinécure... Le temps de remonter, et Cassan et Oizo sont sur zone, commençant à engager. Je remonte en position offensive, et entame une passe juste derrière Cassan qui a engagé de trois quarts avant. Je me rapproche en semi-piqué, en plein dans les six, je lâche une rafale... Le Spitfire se cabre brutalement, son nez cherchant le zénith... Une action sur la profondeur... Corriger au palo... proche, trop proche... et désaxé en prime... ajuster l'aile droite... "Shoot !" Son aile frôle la verrière... impacts sur ses mitrailleuses d'ailes... ne pas passer devant ! Manche en butée droite, coup d'œil dans les sept, il a le nez haut, pas dangereux. Je cadence pour m'écarter de sa trajectoire, et commence à monter légèrement. Il n'a pas suivi. Les autres continuent leurs passe, et, tout de suite : "Il décroche !" Un coup d'œil en dessous, il est en effet en vrille maintenant, l'a pas dû aimer le coup dans l'aile le bougre, je t'en mettrai des cracheurs de feu moi... Un parachute... "Splash".

Petite réunion au sommet, nous ne sommes plus que trois chasseurs en vol, les autres ayant été descendus. Aïe, ça va faire mal aux stats ça...
-"Bon, on fait quoi ?"
-"Euh, on rentrerait pas là ?"
-"Boarf, on peut y retourner et leur faire une séance de Boom & Zoom si vous êtes vraiment motivés, sont plus que 5 ou 6 Spits après tout... "
-"Euuuuuuuuuh..."
-"Bon, une 'tite reco sur Cherbourg alors ?"
-"Ah ben ça f'ra pas d'mal, en plus on a une barcasse dans le coin, on va voir ce qu'elle devient".
-"Reçu, cap 230 pour moi, régime super éco, 45% aux gaz, alti 3900 m"

Bon, la mission est déjà un désastre, mais, me dis-je en rassemblant tout mon enthousiasme, ya peut-être moyen de faire quelque chose de bien en allant straffer sur la tête de pont : les rouges seront sur le retour depuis longtemps, le temps qu'on arrive à notre allure de Stuka ; et avec notre canon de 15mm il y aura peut-être moyen de se farcir un ou deux Valentine... Pour une fois il servira à quelque chose ce foutu canon ! On fera ça à deux, avec Cassan, parce que Oizo est limite carburant. On arrive devant Dieppe.
-"Euh c'est bien calme en fréquence, z'êtes muets les gars ?"
-"Ben, on est morts quoi"
-"Ah merd' j'avais oublié... Euh réveillez moi là, on est pas vraiment que trois vivants là ??"
-"Si."
-"Oooook..."
On arrive devant Dieppe, un 'tit check fuel pour confirmer qu'on a assez de jus pour y aller... OK ! Notre bateau est bien là, et il a mangé de la dragée british à en juger par la taille de la colonne de fumée qu'il traîne. On se dirige d'abord vers l'extrémité est de la tête de pont, à savoir Arromanches ; Cassan reste en alti tandis que je plonge TBA pour repérer d'éventuelles unités au sol. Je passe verticale Arromanches à 200 m, et décide de survoler la route au cas où des unités ennemies l'utilisent. Bonne idée : je passe droit sur un char qui se dirige vers le front... Je n'ai pas pu distinguer son type, mais c'est un d'en face. Il va prendre pour les autres, celui-là ! J'étends un peu dans l'axe, puis engage un virage ascendant de 180°, tout en appelant Cassan. Je me retrouve plein arrière du char, à 500 m d'altitude... Réduire les gaz... Compenser le roulis au manche... Trim à cabrer... Aligner... Shoot... Raté ! Gaz 110 %... Redresser... J'ai l'impression de lancer des figues molles là, c'est mal barré. Je me prépare à refaire une passe : virage 180° gauche, montée, on dépasse la cible, et on remet un 180° gauche pour se retrouver aligné dans le sens de la marche du char. A nouveau, réduire, trimmer, stabiliser, tirer, plein gaz... En vain. Je m'aperçois d'ailleurs en dépassant le char que c'est un Mathilda, j'ai autant de chances de le détruire que de coller PetiO dans un Gladiator. Allez, je passe à autre chose sinon je vais finir par visiter les terriers normands.

Nous reprenons l'exploration de la tête de pont, nous partageant les routes : je prends la côtière, et Cassan la route de l'intérieur. Petit à petit, nous nous éloignons l'un de l'autre. (Logique, non ? Tant qu'à foirer la mission autant le faire jusqu'au bout en nous baladant séparés, à 300 km/h et 100 m en zone ennemie, regardant plus le sol que nos six...) Je dépasse les carcasses de deux chars ennemis, et continue à suivre la route, sans rien croiser. Cassan annonce qu'il va passer au-dessus de la base de Cherbourg, ce pourrait être une bonne occasion de straffer un peu si la DCA n'est pas trop importante. D'ailleurs, elle a l'air inexistante. Deux minutes après, le pôv Cassan est par terre, descendu par un Spit en traître (pléonasme) qui avait dû redécoller spécialement d'une des bases du coin. Je commence à me diriger vers le lieu du combat pour faire expier le maraud, mais il apparaît que le maraud en question est accompagné d'un complice, et je me carapate aussi courageusement qu'un caniche devant un pitbull. Un ou deux coups d'œil derrière plus tard, ils n'ont apparemment pas suivi, mais je m'ingénie à jouer avec les collines en changeant de cap toutes les trente secondes et en collant au terrain, ça fait classe. Je décide, avant de rentrer, de continuer ma reco sur la zone ennemie, mais en vain : je ne rencontrerai plus de rosbif avant mon atterrissage.

Résultat, on a perdu les deux tankers habituels, plus tout un paquet de navions, et des cibles au sol en pagaille. Ben oui, quand on merde chez les bleus on fait les choses en grand... C'est pas demain que je vais récupérer mes bagages laissés précipitamment à Calais.
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bluestone
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#10

Message par bluestone »

je dois dire qu'en plus de votre présence bienvenue et enrichissante (flowers flowers!)
vos recits sont toujours bidonnants et participent grandement à l'ambiance de la campagne! :jerry:

bref ENCORE!

(un rouge qui aime bien prendre des bleus! ;) )
what goes up, must come down!

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Krasno
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#11

Message par Krasno »

C'est gentil de nous jeter des fleurs, mais si nous sommes motivés c'est grâce à votre campagne qui est très immersive, surtout au niveau stratégique... SEOW a vraiment un énorme potentiel.
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Krasno
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#12

Message par Krasno »

Allez, voilà le dernier rapport de mission, en provenance directe de Lille.
Ooooon a du F4, ooooon a du F4, on a, on a, ooooooon a du F4 ! Suite aux dérouillées successives subies ces derniers temps avec l'arrivée du Bf-109F2, notre Etat-Major, toujours soucieux de la vie de ses hommes, a décidé de nous les passer au standard F4. C'était pas bien dur à construire remarquez, suffisait de démonter le lanceur de figues molles placé dans l'axe de l'hélice de cette bouse de F2, pour mettre à la place un canon, un vrai, du genre qui permet de tirer à plus de 50 m et de faire des gros trous dans les ailes. Bon, évidemment, on perd un peu en performances pures, mais bon, vu le niveau de ces pauvres rouges, on pourrait combattre avec une SC-250 que ça ne changerait pas grand chose. Enfin si d'ailleurs, ça nous permettrait peut-être de moins nous faire laminer au sol.

Bon, donc on a des avions de combat, pour une fois ; reste à savoir ce qu'on va bien pouvoir faire. Les rouges ont des usines à ne savoir qu'en faire, enfin c'est ce que nous suggère la fréquence d'arrivée des renforts ennemis en france, malgré leurs pertes astronomiques, me direz vous... Pourquoi donc ne pas aller leur démontrer les capacités pyrotechniques de notre SC-500 ? Ben, parce qu'on l'a déjà dit : ils ont au bas mot une centaine de milliers de chinois planqués dans leurs caves, qui n'ont pas d'autre occupation que la construction d'usines. Aller sur Calais, ça ne sert plus à rien puisqu'ils n'ont plus que trois pauvres tanks qui doivent déjà avoir fait leur deuil de leurs dernières gouttes de bibine (et de carburant) depuis un bail, et ne savent plus que se planquer entre les collines autour de Calais ; sans compter qu'on n'a pas l'intention de gâcher notre jeunesse à coupdebouler des boîtes de conserve.

Si on veut faire quelque chose d'utile, va falloir innover... Le problème c'est qu'à force d'essayer de vider les stocks d'alcool à chaque retraite pour ne pas le laisser aux rouges, on n'a plus que huit pilotes clean, et que huit, c'est pas lourd. Surtout avec du Spit (même un âne pourrait le piloter correctement, donc les rouges n'ont que peu de problèmes) en face. Quand on prévoit en plus de prendre des bombardiers, alors que les rouges partent en chasse pure, ça fait un peu peur. Heureusement pour nos pauvres cervelles, on a quand même un objectif obligé : deux rafiots rouges qui se sentent obligés de nous ramener des touristes grand-bretons visiter leurs cousins normands et accessoirement buter des Jerries, comme ils disent (ya mieux comme mise en boîte, quand même). Comme on est une unité d'élite (comprendre qu'on est loin de disposer d'effectifs pléthoriques, tant au point de vue personnel que du parc de machines, machines parmi lesquelles je ne préfère pas préciser la proportion de chasseurs compétitifs), on envoie seulement trois pièges à la rencontre des deux barcasses remplies d'aimables touristes, trois Bf-109E équipés de la SC-250 réglementaire, pour une attaque en skidding. Leur plan de vol consiste à monter très haut, puis descendre très vite (et en un seul morceau si possible), très bas (penser à s'arrêter avant de voir le blanc de l'œil du plancton), et enfin larguer la bombinette avant de passer en trombe au dessus (NB : très important, le "au-dessus") de la cible du jour. Puis extraction cap Nord, vers l'Angleterre, pour venir soutenir ce qui restera des unités en vol au dessus de l'antre de la bête.

Oui, ça c'est encore une chimère de l'Etat-Major, le vieux truc de la dent et de l'œil : ah, ils nous exportent leurs touristes ? Eh bien nous allons faire du shopping dans les quartiers industriels de Londres, oui monsieur ! Et de rédiger derechef un ordre de mission pour 3 Ju-88 chargés de faire un brin de négoce dans la capitale de l'Empire (SC-500 pas chèèèèèèère, 50 livres la SC-500, livrée dans l'heure, 2 paires de SC-50 pour les dix premiers acheteurs... SC-500 pas chèèèèèère, achetez mes SC-500)... Comme les équipages de bomber n'avaient rien eu à se mettre sous la dent depuis un bail, même pas un petit tank ou la moindre DCA, ils se sont jetés sur les places comme des morfales ; et comme il leur fallait bien une escorte, c'est tombé sur les bonnes poires (ceux qui avaient le moins d'alcool dans le sang), à savoir Cassan et moi. On aurait pu refuser, remarquez : nous embarquer dans une traversée de la Manche, puis de l'Angleterre, en croisant les routes habituelles de la chasse adverse, avec trois bombardiers visibles comme le nez au milieu de la figure, puis attirer la DCA une fois sur place, à plus de 100 km de nos lignes, ya mieux, sans compter qu'on va essayer de péter des usines alors que tout le monde sait que ça sert à rien. Surtout que Barda et Furax avaient pris deux des trois Ju-88. Mais si, Barda et Furax ! Souvenez vous, les deux grands malades qui s'étaient portés volontaires pour une pénétration basse altitude (tiens donc...) pour aller larguer quelques crottes sur une base ennemie... Est-il nécessaire de vous rappeler comment ça s'était terminé ?

Cela dit, on peut difficilement se permettre de refuser, en partie parce qu'on tient un minimum à eux (ben oui, on va mettre qui dans les bombers si ils y passent ?), mais surtout parce qu'il n'y a rien d'autre à faire en ce moment, à part escorter des Bf-109 qui n'en ont aucun besoin et n'auront peut-être même pas d'opposition. Là, au moins, on est sûr de voir du Spit, et on pourra voir ce que cette sacrée machine de F4 a dans le ventre... Là où j'ai un peu tilté, c'est à la vue du rapport de force, à savoir dix Spits contre cinq 109 (humains) plus 2 Ju-88. Sachant que seul le F4 peut réellement combattre le Spit à niveau égal d'énergie, ça risque d'être un poil animé, et c'est pas ces deux bourriques d'IA qui vont aider. Le plan de vol est classique, décollage de Paris pour les bombardiers, de Lille pour la chasse ; RDV sur la côte en colonne Kilo ; traversée au 300 pour traverser les falaises d'en face en colonne Foxtrot, puis remontée plein nord vers Londres. Pour le retour, on verra d'abord si on est vivants... Les 109 anti-navires extraieront de leur attaque en direction de Londres pour nous soutenir au cas où nous nos zincs ne seraient pas déjà transformés en pots de fleurs.

La chasse décolle en décalé pour ne pas poireauter sur zone, on rate un peu le coche et on décolle en quatrième vitesse, sans avoir le temps de refiler les restes du pique-nique aux mécanos. On est un poil en retard au RDV et on le décale sur la Manche. On repère enfin les gros dans nos dix heures et on rejoint rapidement, puis on passe à 30 % de gaz pour pas les dépasser. Vers le milieu de la traversée, quelques contacts sont repérés, en cap opposé, et bien entendu deux de ces pots de colle nous repèrent et ne trouvent rien de mieux à faire que nous engager. Manque d'imagination désespérant, non ? J'en ai un loin dans les six, je breake gauche comme une brute et il passe sans même chercher à tirer, je sors donc tranquillement de mon 360° et me retrouve 500 m derrière. Celui là, c'est un affamé, il a vu un bomber et il n'en décollera plus jusqu'à sa mort. On peut peut-être arranger ça... "Krasno, en poursuite sur bandit, les bombers breakez gauche, ça arrive !" Gaz en butée, je suis plus rapide, et arrive rapidement à 400 m de lui. Viseur centré, un cran au-dessus pour compenser la chute des obus... "Krasno au shoot". Il est loin, et je vais pas avoir le droit à autant d'occasions comme ça, donc je ne finasse pas et garde le doigt sur la détente. Au second impact, il breake (ah ben quand même), mais à gauche (sympa de sa part en Spit)... Je suis à 300 m. Le 109 est lourd à cette vitesse, j'y vais donc comme une brute pour obtenir une dernière fenêtre de tir avant d'étendre : palo butée gauche, manche butée gauche, ailes verticales, palo centré et on cadence... C'est le moment. "Au shoot". C'est un peu trop haut, mais il mange en bout d'aile droite, le genre de trucs qui ne pardonne pas en limite de décrochage. "Splash".

Les bombardiers gueulent comme des cochons qu'on égorge, à raison d'ailleurs puisqu'il en reste un et qu'ils viennent d'ingurgiter leur apport journalier recommandé de 20 mm en quelques secondes. Heureusement, le second Spit ne me voit pas venir non plus et termine aussi rapidement au fond de la mer. On s'en sort pour le moment, mais on a déjà deux tas de ferraille au moteur touché, sans compter Cassan qui a décollé avec un moteur mal réglé et traîne depuis Lille une traînée grise... Etant donné qu'on est aussi visibles qu'un Me-323 noir mat sur fond de neige et que les rouges savent qu'on va leur rendre une petite visite et ont notre position, la meilleure idée serait de rentrer, mais ça serait pas drôle. On continue donc sur notre lancée, et on passe rapidement la côte. Changement de cap pour piquer sur Londres, on commence à coller au terrain pour tenter de se convaincre qu'on est peu visibles, et on scrute le ciel pour éviter de se faire avoir par surprise. Le problème, c'est que les mitrailleurs IA des bombardiers sont excités comme des puces et annoncent des contacts partout... Apparemment d'ailleurs ils n'ont pas complètement tort, puisqu'un Spit a réussi à se glisser derrière le traînard de la bande, à savoir Littlecat, et est en train de le poivrer avec ses quatre pièces d'artillerie. Cassan le poursuit mais n'arrive pas à rejoindre, j'arrive à me caser derrière pendant une manœuvre verticale, mais Littlecat est déjà en train d'empoisonner la faune locale avec son moteur qui fume plus noir que les poumons de Hans... "C'était pas lui qui avait embarqué la gnôle ?" Il est bon pour un séjour linguistique dans cet accueillante nation. Heureusement, le Spit est maintenant focalisé sur les deux bombardiers restants, et je peux l'éliminer de deux rafales successives. Trois en moins, mais il en reste 7, sans compter les IA. On a pas intérêt à ce qu'ils se radinent tous en même temps, sinon ça va charcuter...

Sur quoi, après quelques km, le Cassan, qui s'était placé sur l'arrière de la formation, se fait à son tour engager par deux teigneux. Un petit mot aux bombardiers, genre "Démerdez vous on a du pain sur la planche". Il part en gauche serré, je reviens vers lui et parviens à me placer en position de tir sur un des bandits, dont le moteur se met en phase avec celui de Littlecat avec une belle traînée de suie. Le second est un peu plus longuet, mais on finit par l'avoir. Sur quoi deux autres se ramènent par ma gauche, je tourne vers eux et engage. L'un des deux tombe immédiatement, mais l'autre réussit à se payer le pauvre Cassan qui n'a plus de commandes et vole dans un vrai pavé. La radio se réveille : "Ah merd' c'était lui qui avait le pâté !" Je commence à être vraiment sec en muns, je suis offensif sur le Spit mais il joue bien son jeu et j'ai beaucoup de mal à garder l'avantage. Il a quand même mangé un pélo dans le moteur, c'est déjà ça. Il breake brusquement en droite serré, et j'en profite pour extraire au sud en TBA. J'ai moins d'une ou deux secondes de feu, je suis le seul chasseur humain à 100 km à la ronde, et je suis loin en territoire ennemi. Ma vitesse devrait me permettre de m'en sortir sans peine, de l'entraîner loin des bombardiers et ainsi leur donner le temps de taper au sol, et de revenir vers les Bf-109E qui devraient être en train d'arriver. Je le sème sans trop de problèmes grâce au relief, mais les 109E sont à des dizaines de km. Je monte au beau milieu de la Manche pour pouvoir soutenir les bombardiers (qui sont sur le retour) en cas de sortie mouvementée. De fait, ils sont engagés une fois de plus un peu avant la côte par un Spit IA qui semble esseulé. Heureusement, il n'est pas très doué et je parviens à l'éloigner des bombardiers et à l'éliminer à la 7,7 (en vidant mes casiers quand même), sans utiliser le moindre obus de 20 mm. Manque de pot, il a à peine sauté que je me retrouve avec deux morpions un peu agressifs dans les six... Sans compter qu'il a réussi à se farcir Barda.

"Dites, les 109E, vous seriez pas dans le coin là ?"
"On n'est pas préciséments rendus, non, encore plus de 50 bornes"
Ne pas compter sur eux, ils seront là trop tard... Break gauche en descente, ça passe mais pas pour longtemps... Pas de quoi me faire les deux, j'ai au max une rafale d'une demi-seconde... Break à nouveau, ça repasse... Tenter de rejoindre la base de Calais... Cap 90°... Ras des vagues... Aïe les revoilà ! Il faut que j'en élimine un... 400 m... 300 m... Il shoote. Impact léger. Break gauche. Il suit. Gaz idle. Palo et manche butée droite, ailes à plat. Palo neutre, manche butée droite et à piquer. Gaz 100 %. On cadence, palo droite pour frôler les vagues. Manche gauche pour compenser. Il shoote, raté. On cadence. Check six : toujours là. Manche neutre, gaz idle. Manche et palo butée gauche, ailes à plat. Palo neutre, manche à piquer butée gauche. il monte ! Suivi. Il veut tirer. Il ne pourra pas.

Le Spitfire se cabre dans une dernière tentative pour s'aligner avec moi, mais c'en est trop et son aile gauche décroche brutalement, le mettant en vrille. C'est bien la meilleure nouvelle depuis le début... Il se met à tournoyer, de plus en plus vite. Le pilote tente désespérément de reprendre le contrôle de sa machine, mais il est déjà trop tard et, dans une immense gerbe d'eau, percute violemment la surface. Pendant ce temps, Furax a pu se mettre à l'abri sur la base et va tenter de poser son épave. Reste un spit, mais c'est un IA et il n'est pas assez agressif et semble m'avoir perdu de vue. J'en profite pour me carapater en douce, et arrive au dessus de la base où gît l'épave de Furax, qui est mort en tentant de vacher son avion fortement endommagé.

Au cas où ils aient débarqué sur place, j'évite Calais et je vais jusqu'à Nuncq Framecourt pour poser, sans plus de problèmes.
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Une vidéo de présentation de l'Escadron C6 est disponible sur Dailymotionet sur Megauploaden bonne qualité !
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13NRV(désactivé)
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#13

Message par 13NRV(désactivé) »

mouarf!!!!!!!!!! comme d habitude un vrai bonheur a lire !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Encore Encore !!!!
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skippy
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#14

Message par skippy »

à lire peut être mais quand c'est toi qu'il a ds sa ligne de mire c'est autre chose.:sweatdrop
Mais on pense à sortir un mod Krasno avec des gueuses ds les ailes à la place des canons ou un cible rouge pour nous montrer sa position...:yes:

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Krasno
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#15

Message par Krasno »

Le rapport de la dernière mission que j'ai jouée (ça va faire trois semaines) :
15 Août 1940
18h00

Ce coup-ci, ça va être vraiment tendu : on a plus d'objectifs que de pilotes ayant gardé un peu de sang dilué parmi l'alcool qui coule dans leurs veines. Une pénétration TTBA à deux chasseurs et trois bombardiers qui se heurte à une dizaine de Spits assoiffés de schnaps et en fait tomber les trois quarts, c'est pas tous les jours que ça arrive, et ça se fête dignement. Bon, évidemment, dans le processus on a perdu quatre avions sur cinq, mais quatre, c'est jamais que la moitié de huit, qui pour le coup était le chiffre des pertes ennemies. Pis de toute façon, à partir du moment où on boit pour fêter les victoires et pour oublier les pertes, ya pas de problème. Mais pourquoi tant d'objectifs ? Ben du côté rapport de force, on est toujours dans la pub jusqu'au cou : les trois boîtes de conserve qu'on n'a pas pu détruire aux missions précédentes se baladent toujours du côté de Saint Omer et ont réussi non seulement à ravitailler, mais aussi à éviter les canons de Flak que l'EM tente désespérément de leur balancer dans les pattes. A Cherbourg, la situation est toujours la même, à savoir désastreuse. On n'a toujours pas les moyens d'aller leur éclater la tronche chez eux, ni les bateaux pour y aller d'ailleurs. Par contre, pour eux ça va, merci, et on va encore devoir transformer trois de leurs ferries en HLM pour poissons à coup de SC-250 posées avec art. A croire qu'ils les trouvent dans des kinder surprise, leurs rafiots... Jouer aux ricochets, c'est marrant, mais un temps.

Du coup, l'EM qui semble motivé comme jamais nous a refourgué tout un paquet d'objectifs tous plus hautement prioritaires les uns que les autres, à savoir couler leurs trois rafiots, transformer en générateurs de fumée leurs trois chars, détruire deux trois usines au passage, survivre, éclater quelques Spits, etc... Sachant que l'objectif "survivre" est difficile à réaliser en prenant moins d'une demi-douzaine de 109F4 au vu de la quantité de Spits à démembrer habituellement, que "détruire trois bateaux" nécessite, d'après les enseignements de la mission précédente, la bagatelle de neuf 109E/B humains, et que "détruire trois chars" demande au bas mot deux Ju-88 avec le plein de SC-50 et un pilote à jeun, nos besoins en avions et pilotes dépassent largement nos disponibilités. Sans même parler du plus petit largage de bombes à proximité d'une éventuelle usine, bien entendu. L'EM commença donc à se lancer dans de grands plans compliqués, histoire d'arrive à une fin de mission pas trop catastrophique. En gros, à faire rentrer à la maison un ou deux avions, quoi, c'est à dire le beurre, l'argent, la crémière, mais aussi la boutique et, tant qu'à faire, la baraque.

Comme on a un EM cartésien (incapable, mais cartésien), il tenta d'abord de définir les priorités. C'était pas si dur, finalement, et l'idée majeure a rapidement été exprimée par Hans :
-"Bon, les gars, si on coule pas ces foutues barcasses, on est cuits".
Couler trois bateaux, ça se fait bien avec trois 109E/B et leur SC-250, en skidding. Allez, on en met cinq pour assurer le coup. Tout le monde était content, mais Maurice, le gros lourd de la bande depuis qu'il s'est fait détruire son bar à Lille (cf premier épisode), a lâché son fameux mwais :
-"Mwais, et si les éponges qui nous servent de pilotent se ratent, hein ? On est mal. Et me dites pas qu'à cinq ils ont 100 % de chances de se faire les trois bateaux. L'en suffit d'un qui perd une aile dans la descente, un autre qui largue sa bombe trop haut, et d'un troisième qui déco juste avant, et paf..."
-"Ca va, Maurice, on va trouver une solut..."
-"Moi c'est pour aider hein"
-"Merci Maurice"
C'est vrai ça, comment faire si ils se plantent ? Rajouter un 109E ? A part réduire les chances de ratage, et encore... ça va pas être super efficace. Reste un Ju-88 ou un Fw-200. Comme tous les pil' de Fw-200 sont morts (merci Pat), on va rester dans le classique.

-"Bon, et si on mettait un Ju-88 en back-up au cas où ?"
-"Mwais, bien, comme ça ça fera une cible sympa aux mecs d'en face. Mais attends... On est l'EM des mecs d'en face ? Ah ben non en fait, nous on est censés trouver des cibles, pas leur en mettre sous le ne... "
-"Meuhhhhh non, on le fera venir que si ça tourne pas trop mal en air-air !"
-"Mwais, autant dire jamais, quoi..."
-"T'as bouffé quoi ce matin Maurice ? C'est sûr qu'avec que des 109E on va morfler sérieux, mais bon en calant quelques 109F4 tampons entre l'Angleterre et nos Jabos ça devrait le faire."
-"Quelques 109F4, quelques 109F4, ça fait combien "quelques" quand ils doivent contenir une dizaine de Spits pendant plusieurs minutes ? Choucroute. "
-"Choucroute ?"
-"Mon p'tit déj quoi"
-"..."
-"En moyenne, une vingtaine de F4 serait pas de trop, c'est clair, mais avec avantage d'alti, 3 ou 4 ça devrait le faire pour un peu moins de 5 minutes à partir du contact"
-"Boarf, de toute façon ils vont encore se ramener par packs de deux ou trois, donc à la limite à deux ça le ferait. M'enfin, avec quatre on assure"
-"Heu t'es gentil Herbert mais quand tu vois un Spit tu te ramasses toujours les neuf autres à moins de 3 minutes, hein, donc la prochaine fois monte dans un 109 avant de débiter tes c***ies habituelles."
-"Ouais, Maurice est lourd, mais il a pas tort. Surtout que 5 minutes c'est ce qu'il faudra aux 109E pour repérer les bateaux. Alors le temps de choisir qui va y aller en premier, quel bateau il va taper... Le temps qu'ils aient fini SoW:BoB sera sorti, les mecs."
-"Mwais, voilà. Donc je réponds à ma question : "quelques" F4, vu la mission qu'ils ont, ça veut dire une dizaine au bas mot.
-"De toute façon, on n'a pas les moyens d'en mettre plus de quatre. C'est mieux présenté là ?"
-"Ben voyons... C'est fou ce que j'adore ces réus EM..."

-"Je te dis qu'il y a moyen de faire quelque chose. Les 109F4 à 4000 m ratissent la zone. On met les 109E à 20 km en arrière. Dès que les F4 trouvent du Spit, ils engagent en évitant de partir tout de suite en ciseaux comme d'hab"
-"Par l'opération du Saint-Esprit, oui..."
-"tsss tsss... donc, ils engagent en évitant de partir tout de suite en ciseaux comme d'hab, et font descendre doucement le combat jusqu'à un plancher de, disons 1000 m. Les 109E qui étaient à 20 km en arrière, et volent à 320 km/h arrivent au bout de... euh... bon, ils arrivent, quoi. Ils tapent le premier bateau, puis le second, et enfin "
-"Ouais, le troisième. Bon, tu peux accoucher oui ? Si ça continue y fera nuit et on aura plus que Werner pour voler"
-"... donc ils tapent le troisième, et au fur et à mesure, ils viennent prêter main-forte aux F4 qui commencent peut-être à déguster."
-"Ah ouais ? Au bout de plus de 10 minutes ? C'est ça le super plan ? Au bout de dix minutes mon gars ils pourront rentrer chez mémère (et encore, si ils trouvent la base), yaura déjà plus personne à aider"
-"Les F4 n'ont qu'à se barrer si ça tourne mal, si ils ont encore 1000 m sous les pieds comme prévu, ils ont largement de quoi extraire. "
-"C'est ça. Et en deux minutes, quinze secondes et trois centièmes, au lieu d'avoir un groupe de quatre F4 qui se bat à peu près convenablement contre 10 spits, on se retrouve avec quatre groupes de un F4 à l'agonie avec deux ou trois Spits morpionnés dans les six, qui se transforment rapidement en quatre groupes de une gerbe d'eau, assez éphémère d'ailleurs, d'après ce bon vieux Newton. C'est beau pour la photo, mais yaura personne pour ramener les négatifs."

-"T'as une autre proposition Maurice ?"
-"Ouais. On annule la mission, et on se fait une belote en attendant les Me-262. "
-"Merci de ta participation... Bon, on dit donc un dispo minimal de cinq jabos + trois 109F4, ainsi qu'un Ju en backup. Si plus de dispos, on rajoute indifféremment du jabo ou du F4, mais un Ju ça sera largement suffisant de toute façon."
-"Ca suppose qu'il se plante pas au décollage"
-"Bien sûr. Bon, le plan est le suiv..."
-"Oh nooon pas le plan... Qui m'a piqué mon oreiller ?"
-"Moi. Le plan, donc :
Décollage 18h00 pour tout le monde. Les F4 à Lille, les quatre E4 plus au sud. Un E7 de renfort part de Paris et arrive en cours de route. Le Ju poireaute. Les F4 attendent les E4 qui arrivent vers 18h15, 5000 m, sur Dunkerque. Les F4 sont alors à 6000 m. Ils partent cap Nord vers les bateaux, les E4 attendent un peu puis suivent, toujours à 5000 m. Comme on avait dit, les F4 engagent, et tiennent comme ils peuvent en faisant descendre le combat. Les jabos se ramènent ensuite, tapent les bateaux tranquillement, et viennent soutenir la chasse dès qu'ils ont largué. Le Junkers poireaute en bas de la carte et attend que ça se tasse. Bon. Si tous les bateaux sont coulés, on le lance sur les chars. "
-"Comment on fait si tous les 109 ratent leur coup, qu'il reste un bateau, que tous les F4 se font décimer et que les jabos sont engagés sévèrement ?"
-"Facile. On fait venir le Ju en très haute altitude, les Spits auront autre chose à faire que de s'en occuper, et il décime un max de bateaux. Escorté si possible. "
-"Et si pas possible ?"
-"Ben il vient quand même, il se débrouille avec la chasse adverse. Les p'tits trucs qui dépassent dans le dos c'est des mitrailleuses hein, pas des manches à balai. Pis si il se fait intercepter vous inquiétez pas qu'il reviendra, rien que pour pouvoir nous agonir d'injures. "
-"Et si il reste des bombinettes aux 109 après avoir pété tous les bateaux, on les envoie où ?"
-"Ben ça dépend de l'état des F4. Si ils sont vraiment dans la mouise, ils larguent sur la tête du premier banc de sardines venu et ils viennent aider. Sinon, leur objectif prioritaire est les chars. "
-"On lance le Ju sur les chars à quel moment ?"
-"On l'a déjà dit, rendors-toi Hans."
-"Qui a piqué le schnaps ?"
-"Et si les F4 se font tuer dès le début ?"
-"On fusille leurs pilotes."
-"Et ensuite ?"
-"Quoi, ensuite ? Les jabos se dépatouillent avec les Spits. Trouvez un pigeon qui fera lapin et barrez-vous sans prévenir, voilà tout. On vous apprend quoi à l'école de chasse ?"
-"Et si on trouve pas les bateaux ?"
-"Je vous colle dans les Cr-42 qu'il nous reste à la prochaine mission. Au moins les Cr-42 remportaient des victoires, eux. "
-"Et si on attendait SoW:BoB, qu'ils aient vraiment des avions en carton ?"
-"C'est quand qu'on a du 190A4 ?"
-"L'EM prépare les instruments de torture pour inciter le maître du jeu à nous les refiler. Bon, ça va à tout le monde ?"
-"OK"
-"Ca me va, d'toute façon je la joue pas cette mission"
-"Paraît correct"
-"Mwais, bof"

18h00 : Les 109F4 décollent de Lille et se dirigent sur Dunkerque pour attendre les E4 qui ont décollé d'un peu plus loin. Le coucher de soleil sera superbe, mais on n'en a rien à cirer.
18h02 : "C'est loooong"
Ca, c'est le Ju qui commence déjà à râler sur la fréquence. Si il en a déjà marre on est pas rendus...
Tous les chasseurs montent, jusqu'à 6000 m (le Ju aimerait bien, mais il lui manque deux mille chevaux).
18h15 : "visuel E4 !"
Les E4 arrivent au RDV, à l'heure en plus... C'est pas normal ça, on va mal finir. Ils font un ou deux ronds dans l'air pour laisser partir les F4 devant. Les Spits vont pas tarder à se montrer... Pour l'instant, clair. On contourne la côte anglaise par l'Est, histoire d'éviter de se frotter à la DCA lourde. Toujours pas de Spits.
-"Pour une fois qu'on est en place tu vas voir qu'on va pas en rencontrer la queue d'un..."
C'est vrai, ils pourraient quand même se manifester, on sert à quoi nous s'il nous posent un lapin ? On commence à repérer les premières cibles, deux navires qui cabotent le long des côtes anglaises, cap vers la France. La troisième ne tarde d'ailleurs pas à se montrer, un peu plus au nord. Les 109E entrent en action, un par un. Les annonces se succèdent :
-"Navire détruit"
-"Passe ratée"
-"Touché !"
Déjà deux en moins. Reste un, et deux bombes. Ca va le faire, ça va le faire...
-"Coulé !!"
Ca l'a fait ! Trois à zéro, balle au centre. Les Jabos remontent cap au sud, les F4 les couvrent, 6000 m au-dessus. Il reste un 109 avec bombe. Le Ju-88 est lâché sur les chars, qu'il cherche en vain pendant 15 minutes. Le Jabo restant va l'aider avec sa SC-250, et on l'accompagne jusqu'à Calais, en une formation relativement cohérente. Les premiers F4 commencent à atteindre la côte, lorsque Oizo engage un contact, puis étend rapidement vers nous en piqué léger devant son adversaire. Quelques 109E descendent l'aider, et débusquent un Spit... ah non même pas, un P-36 dis donc, faut-y qu'ils soient dans la dèche... Z'ont dû saoûler le pil' avant de le sceller dans son cockpit, c'est pas possible autrement ! Les 109 jouent avec lui et l'épuisent petit à petit, quasiment au-dessus de Calais. Le reste de la formation surveille le combat d'en haut, se gardant bien de descendre. Un second bandit entre dans la danse alors que le premier tombe, et est éliminé à son tour peu après. Le Junkers vient de se payer un char, joli coup d'ailleurs. Le dernier Jabo a raté sa passe, mais ça leur fait déjà un char de moins. Et pis ça fait plaisir au pil' du Ju qui devait commencer à trouver le temps long.

Ca y est, les chasseurs ont humé l'odeur du sang, et il leur en faut plus, toujours plus. Attendez, je critique pas hein, surtout que j'avais une p'tite faim aussi... Faut nous comprendre : on se casse pour faire un plan aux petits oignons, avec tout plein de trucs prévus, tout plein de solutions à ces trucs prévus, un plan béton A, un plan pas trop bancal B et un plan en carton C si les deux autres foirent, tous ces plans étant basés sur l'hypothèse pas trop ridicule d'un massacre général avec beaucoup de pertes amies et encore plus de pertes ennemies (si possible), et on se retrouve à combattre deux péquenots qui s'étaient pommés, même pas des Spits et même pas des humains... Si c'est pas de l'antijeu, ça ! Souvenez-vous : on boit pour oublier les pertes, ou pour fêter les victoires... Mais sans pertes ou victoires, comment faire ? Autant dire qu'on a la niaque. On se dirige vers Dieppe au cas où un ou deux rouges isolés (pléonasme, heureusement) se baladeraient là bas. Les 109F4 sont haut et devant, suivis à quelques km par les 109E, à 3000 m, parce qu'on a eu la flemme de les attendre. Pour l'instant c'est assez calme de toute façon, pas grand chose à se mettre devant le canon. Tiens, le Junkers vient de s'en faire un autre...
-"De Krasno, deux contacts, 2h haut"
-"No Joy"
Ils sont loin, et haut. Je suis le seul à les voir pour l'instant.
-"Cap d'interception 270, je monte sur eux"
Ils sont un peu plus hauts, ce qui m'empêche d'engager le combat ne serait-ce que brièvement. Je continue cependant sur eux pour guider les autres dessus. La formation garde son cap précédent.
-"De Krasno, ils sont proches dans mes 12, je croise et j'étends en léger piqué"
-"Croisement"
-"Visuel !"
-"'tention ils suivent"
-"Reçu, long virage gauche, je vous les ramène"
Mine de rien, j'ai abattu du chemin en allant vers les bandits, et je suis assez loin des autres. Je continue à garder une assiette légèrement négative pour conserver l'écart avec mes deux morpions, et je me dirige vers les 109E qui sont maintenant à mon alti, à peu près, assez proches, et en face à face. Les 109F m'en ont détaché un qui a breaké et commence à tourbilloner, mais je trimballe toujours son copain. Pas pour longtemps d'ailleurs, car les 109E entrent bientôt dans la danse et commencent à l'arroser... Il serre en droite. Je suis maintenant à moins de 2000 m. Je remonte en surveillant la zone, pour l'instant pas de lézard. Les deux Spits ont encore leurs griffes et se défendent pas trop mal, compte tenu qu'ils sont à deux contre huit ou neuf. Heureusement qu'ils ne touchent pas trop, parce que les 109 prennent trop de risques... D'ailleurs, certains manquent de finir suspendus à leurs pépins. Brusquement, les deux bandits rompent le combat, quasi simultanément, en piqué vers leurs lignes. Des 109 se lancent bien à leur suite après un petit temps de retard, mais ça va se compliquer : on passe d'un neuf vs deux en altitude, bien regroupés, à une poursuite désordonnée en TBA, pouvant être à tout moment engagés par des Spits venant en altitude à la rescousse de leurs deux copains. Se retrouver 1000 m sous un Spit, c'est jamais très très bon. Enfin, on sait pas trop remarquez, pas grand monde qui soit revenu pour en parler.

Cela dit, un Spit qui étend devant un 109, ça dure jamais très longtemps et ils sont rapidement rejoints. Certains 109 sont bien restés en altitude pour contrer une éventuelle intrusion de nouveaux bandits, mais les plus hauts étant à seulement deux ou trois mille mètres, la zone n'est pas bien sécurisée. Sans compter qu'en bas, les bougres osent se défendre et qu'il nous faut piquer en TBA pour aider les gars qui en ont fait tomber un mais en ont récupéré d'autres sur le râble... Tout part en quenouille, et on commence à avoir des pertes, sans compter que tous les Spits se radinent petit à petit, et qu'il y a tellement de 109 sur zone qu'ils ne manquent pas d'occasions de tir. Heureusement, ils sont jamais plus de trois à la fois, et ça reste gérable : nos avions sont quasiment aussi maniables, sont surtout bien armés, et on est quand même un bon paquet. D'ailleurs, ça ne manque pas : en quelques minutes, les nouveaux sont digérés à leur tour par la meute, non sans avoir planté quelques banderilles et embarqué un ou deux pils bleus avec eux. Mine de rien, entre ceux qui ont trop tiré sur le fuel, ceux qui sont touchés, et ceux qui ont été transformés en engrais pour cause de 20 mm, on ne reste plus que trois ou quatre opérationnels.

C'est le moment que choisissent deux contacts pour se pointer à 2000 m, c'est à dire 1500 m au-dessus de tout le monde, verticale Dieppe. On se fait discrets, mais ils n'ont rien vu, et du coup on monte doucement pour leur couper la route (faut croire qu'on était affamés), mais ils se débinent vers leurs lignes.
-"Check fioul ?"
-"150 L, ça fait pas lourd"
-"Je poursuis"
-"Suivi !"
-"Bon, ben on y va alors"
Et nous voilà partis sur nos dernières gouttes de carbu à la poursuite de deux zigotos se carapatant à vitesse de croisière, mais bien plus hauts que nous.
-"On passe leurs lignes"
Un Spit, ça se traîne, mais quand vous avez 5 km de retard et 500 m d'altitude de moins, faut se lever tôt pour arriver à distance de tir... Surtout quand on ose pas mettre tout à fond pour économiser le fuel. Arrivés en vue de leur base, on commence à engager, enfin Hellcat commence à engager. Apparemment, ils se défendent pas vraiment, z'ont l'air d'avoir une folle envie d'atterrir... Mais Hellcat repère bientôt trois contacts en approche par la mer, ça ressemble à du gros gibier...
-"Mosquitos !!"
Il a pas dit "niark, niark" mais il l'a pensé très fort. Il reste tout de même un Spit, que je garde en visu tandis que Hellcat commence à poivrer ces saletés de bimoteurs. Le Spit a pas l'air de vraiment savoir ce qu'il veut faire, mais il se dirige quand même vers le combat... Il va engager... Ah ben non. Avec tous ses virages, je parviens à distance de tir et j'arrive à placer trois ou quatre obus qui l'envoient à la baille.

Les Mosquitos sont quasiment tous tombés, sauf un qui traîne une gerbe de flammes pas croyable, et tente tout de même d'atterrir. Hellcat est winchester canon, je tente de le finir mais je dois m'y reprendre à trois fois et ce n'est qu'en courte finale qu'il termine enfin en feu d'artifice. Il était temps, reste moins de 100 L dans les cuves, va falloir penser à se rentrer, ya du chemin. On pourra même pas faire une petite reco au-dessus de la Normandie... Régime économique, prise d'altitude en cas de passage en mode planeur, ça va le faire. D'ailleurs, il reste même de quoi faire pas mal de tours de pistes lorsque mes roues touchent la piste bleue la plus proche...
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#16

Message par 13NRV(désactivé) »

:jerry::jerry:
J adore ..merci pour ce super moment lecture !!!

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Krasno
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#17

Message par Krasno »

Je remonte ce post des oubliettes... On change de période avec un gros saut dans le temps : bienvenue en Israël, 1948. Campagne organisée par l'escadron, avec dans le rôle des méchants les EMS (http://escadre-ms.xooit.fr/portal.php), gérée à la main par ce malade de Pips. Planeset assez historique, un peu trop de Spits à mon goût, mais je me fais soigner.
17 Avril 1948

16h55. Bersheeba. Enfin, pas exactement en fait. Plutôt Hatzerim Airfield, à 10 km au sud-est de Beersheba. Et j'invite les mauvais coucheurs qui prennent cela pour du chipotage à venir passer un petit mois ici, sur cette parcelle de désert vaguement aménagée avec une piste, quelques baraques croulantes et une demi-douzaine de hangars. 10 km de la ville la plus proche, c'est loin. Encore, yaurait une route... Non, croyez-moi, il ne fait pas bon vivre ici. Comme dit Alf, le truc bien à la plage c'est la mer, pas le sable.

Enfin, la mission d'aujourd'hui promet tout de même d'apporter un peu d'action dans ce monde d'ennui. 6 de nos C-47 vont larguer deux ou trois caisses sur Rafah. Pas à cause d'un excès de chili à midi, mais parce que la veille, les brutes d'en face nous ont décimé l'état-major de la brigade qui occupe la ville (et les réserves de bière sans alcool). Les 4 spits qu'on a daigné nous fournir vont donc les escorter. Pendant ce temps, les P-51 vont straffer des positions ennemies repérées en Oscar 27, et larguer deux ou trois bombinettes de 500 lb pour la route. Oui, oui. "P-51" et "straffer" dans la même phrase. Qu'on soit bien clairs : on utilise pas le P-51 en avion d'attaque parce qu'il est bon en attaque. Mais parce que pour la chasse, on a déjà le Spit, et que l'escorte de raids de bombardiers lourds à 10 000 m est passée de mode... Fallait bien leur trouver un truc à faire.

Comme cette campagne comporte la particularité d'avoir un vrai Etat-Major, avec des officiers à médailles, rubans (et bananes), il faut quand même que les VIP sus-mentionnés justifient le salaire et le coût de l'uniforme de parade. Du coup, ils nous ont concocté une stratégie aux petits oignons, qui consiste pour les P-51 à faire les cent pas en Roméo 26 tant que les Spits n'ont pas terminé de babysitter. Sauf, et là réside la finesse, que si la fine équipe camion poubelle / uberplane se fait engager, on a le droit d'aller larguer nos crottes tous seuls.

Comme ça, ça paraîtrait presque pusillanime, mais il faut tout de même savoir que les avions capables de décoller sont plutôt une denrée rare ici. Et une fois qu'on a commencé à compter les chasseurs, eh bien... on a est quasiment déjà à la fin. Même en comptant les Mustangs comme des chasseurs, d'ailleurs. Je commence presque à me demander si c'est pas pour réduire le boulot de ces feignasses de stratèges qu'on a aussi peu de zincs. Heureusement, on a quand même une poignée de Spits VIII, mais à part ça... On voit bien qu'il a fallu les acheter, les machins, parce qu'ils ont raclé les fonds de tiroir. Donc contrairement à d'habitude, vaut mieux rentrer mort dans son avion intact que l'inverse. Du coup, on ne nous demande pas de survivre pour survivre, mais plutôt de survivre pour ramener l'avion. C'est joyeux. Enfin, ils nous ont quand même donné des parachutes. Il paraît même qu'ils essaieront de nous récupérer si on s'éjecte en zone ennemie. Sympa, hein ? Bref, non seulement on crève de chaud dans ce fichu aquarium, mais en plus faut qu'on prenne racine dans un coin pommé en attendant le bon vouloir de ces branleurs de pilotes de Spit... Enfin, les ordres sont les ordres, même dans les embryons d'armée.

17h00. Le signal de départ est donné. Les hélices tournent, les magnétos envoient leur jus, les moteurs s'ébranlent dans un nuage de sable...

C'est habituellement là qu'on décrit les avions se lançant sur la piste dans le hurlement de leurs moteurs déchaînés, mais là non. Non, parce que la pôle position est occupée par les roulottes de cirque (devriez voir les camouflages qu'ils portent), nos amis les C-47. Qui n'ont pas assez de piste devant eux. Qui vont donc faire demi-tour pour prendre du recul. Déjà, un C-47 en vol, c'est lourd et pataud. Mais au sol... L'albatros à côté, c'est un dégourdi. Le temps que ces rigolos là aient allumé leurs deux moteurs, on aurait déjà pu être airborne et en formation.

17h30. Les premiers chasseurs s'élancent sur la piste, dans le hurlement de leurs moteurs déchaînés, (toussa, toussa).
"Les P-51, après décollage grand virage à gauche, sortie cap 180"
Tous les Spits ont décollé. Mise progressive de gaz, correction au palo, l'avion est docile... Rotation.
"Airborne"
Large virage gauche, je retrouve Claymore que je cherchais du mauvais côté et nous commençons à monter doucement, gaz 70, cap plein sud. L'avion est très stable une fois trimmé, y compris en roulis et il est facile de tenir le cap à un ou deux degrés près tout en gardant une attitude constante. Un vrai bonheur à piloter. Mine de rien, on monte assez vite, surtout comparé aux gros tas qui ont apparemment choisi de faire le voyage par les pistes caravanières.

On se retrouve donc au point de rendez-vous de Roméo 26 alors que les empotés n'ont pas encore livré leurs palettes de corned beef. Histoire d'éviter de se taper 50 virages tactiques sur zone, on continue plus au sud sur une vingtaine de km. Mais 20 km, même à 70 % de gaz, ça passe vite, surtout que la bête est loin d'être un escargot : il va être temps de retourner vers le point de rendez vous.
"Cross-turn, sortie cap 0"
Un léger mouvement du manche vers la droite, on laisse glisser l'avion en mettant un peu de profondeur à cabrer pour éviter de perdre de l'altitude. Claymore est un poil décalé vers l'avant, mais son virage est plus serré et il va falloir que je cadence vraiment si on veut pas se retrouver en vrac à la sortie. Avion sur la tranche, on tire un peu sur la bête... Et je me retrouve comme un abruti à moitié sur le dos après un beau décrochage de l'aile gauche, avec 20° d'assiette à piquer et une vitesse approchant dangereusement la vitesse de pointe d'un C-47. Et moi qui me croyais dans un chasseur...

Apparemment tout se passe bien pour les livreurs de palettes, et les Spits viennent nous rejoindre après les avoir raccompagnés (et après un autre aller-retour d'une quarantaine de km). On aurait mieux fait de rester sur zone d'ailleurs, parce qu'apparemment les salauds d'en face sont en train de straffer le kiboutz de Roméo 26 dans notre dos. Cela dit, c'était pas une si bonne idée parce que les pauvres gars sont tombés dans un vrai nid de DCA... Les Spits commencent à humer l'odeur du sang frais, et nous déguerpissons pour soulager nos pylônes d'emport sur Oscar 27. Les straffeurs de kiboutz sont rapidement envoyés ad patres par la DCA avant même que les charognards trouvent le moindre bout de cocarde égyptienne à se mettre sous la dent, et ils viennent nous aider à chercher les troupes ennemies qui jouent pour l'instant les Arlésiennes. Faut dire que dans le désert, une fois que t'as vu une dune, tu les as toutes vues... Ca aide pas la nav.

On se lasse vite se chercher entre les dunes, et on passe assez rapidement au second coin à champignons : la côte entre Rafah (chez nous) et El-Arish (chez eux). Plus spécifiquement, la route côtière... Les vautours, en avance, nous appellent pour la curée, on passe à 90 % de gaz et la côte apparaît bientôt dans nos 12 heures, ainsi que les traçantes des sulfateuses égyptiennes. On croise la route un peu plus à l'Ouest et on se retrouve juste dans les 6 d'un convoi en plein dans un virage. Dirigé vers l'Est : pas à nous.
"De Krasno, j'engage le convoi, passe mitrailleuse"
Virage en descente, puis contre-virage pour se remettre dans l'axe de la route. 45° de piqué, moteur ralenti. C'est un convoi classique : quatre ou cinq deux-roues en tête, 4 camions en queue. A distance de tir.
"Au shoot"
"De Hellcat, visu shoots on arrive"
Une rafale de deux bonnes secondes, de la queue vers la tête du convoi. Pas trop mal: trois camions et deux motos.
"Claymore en passe"
"Extraction cap 90"
"De Claymore j'extrais. Un camion. Troupes ennemies au 90"
"Visu. On corrige 130"
Les troupes au sol en question sont en fait un véritable réseau de tranchées fortifiées, avec quelques véhicules dispersés dans la zone. Probablement blindé de DCA, on va éviter de trop traîner ici... On reste bas et rapides. Une fois passée la zone dangereuse, on remonte en reprenant le 90 initial, puis on passe au cap nord pour éviter de trop s'éloigner de la zone de combats.

"Barda engagééé !"
C'est pas vrai... Un seul C-47 dans la zone, et faut qu'ils tombent dessus, les vaches ! Bon, explication de texte. Oui, on avait quitté les C-47 en train de rentrer, escortés par leur nounous. Et non, ils étaient pas censés se pointer dans le coin, et surtout pas devant un paquet d'obus de 20. C'est oublier la présence dans l'un d'entre eux de notre Maréchal de l'Air qui a forcé la main de son pilote pour enchaîner avec une seconde mission : une reconnaissance des positions ennemies dans la zone côtière entre Rafah et El-Arish. Oui, même les légumes peuvent être téméraires. Cela dit, vu la quantité de chasseurs qu'on avait dans le coin, le risque était quand même limité... En théorie.

"Visuel ! Traçantes 8h bas, j'engage dans 30 s. Barda, garde le cap, ras du sol".
Je suis loin. Les bandits sont deux Macchis, toujours très discrets avec leurs traçantes blanches qu'on doit voir depuis Jérusalem, mais apparemment assez efficaces à en juger par les décibels émis par le pauvre pil' à la radio. Heureusement, ils ont mis leurs œillères aujourd'hui et j'arrive à m'incruster en douce pour caler une ou deux prunes de 12.7 mm dans le moteur du second, en pleine remontée après sa passe. Il se carapate immédiatement vers chez lui en traînant un beau panache gras et noir, mais mon avion est plus rapide, même avec 500 kg de bombes sous les ailes. Faut dire que le Macchi... Devaient être à découvert quand ils ont passé leurs commandes, les pauvres. Une dernière saucée un peu à côté de la cible, et je le laisse à Hellcat qui me couvre en Spit : il n'ira pas bien loin et il faut que je pense à larguer mes emports sur quelque chose de solide. Le leader des Macchis est un peu pommé, tout seul au nord, et PetiO se charge de l'éliminer en plein milieu de la DCA ennemie. Malheureusement, il aura suffit de deux passes pour que le C-47 aille se prendre la première dune venue. Paf. Va falloir trouver un autre Maréchal.

On passe à l'attaque au sol proprement dite, mais les DCA adverses sont en nombre aujourd'hui, et se réveillent au fur et à mesure qu'on dégomme leur collègues. Ca manque pas : en fin de seconde passe de straff, ce fichu zinc prend un pélo dans le nez... Une bouffée de flammes impressionnantes est rapidement remplacée par une fumée grasse bien noire, ce qui généralement signe la fin de la récréation. Pas question de s'éjecter en territoire ennemi ! Moteur réduit, pas d'hélice réduit, je commence à monter pour pouvoir m'éjecter au cas où les flammes reprennent, et cap vers Rafah. Ah, tiens, larguer les bombes aussi, ça pourrait être utile. Pendant ce temps, un des Spits a décidé de jouer les catcheurs sur une batterie de 12 mm juste après mon extraction, et les survivants rentrent histoire de limiter les pertes.

Un carrefour dans mes 3 heures... la frontière est derrière, cap vers la base. Si cette carne veut bien voler encore quelques minutes sans m'exploser à la tronche, ça pourrait le faire... 15 secondes après cette réflexion prématurée, je me retrouve pendu au bout de mes suspentes, les yeux perdus dans l'incendie de l'épave de l'avion, salué d'un battement d'ailes par Claymore qui extrayait derrière moi. Trois avions perdus, soit 25 % de pertes... Pour une première mission d'attaque au sol, ça promet !
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J.j.
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#18

Message par J.j. »

Des Spitfire VIII en Israel? ??? On m'aurait menti???

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Krasno
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#19

Message par Krasno »

Ah, j'avoue que je n'ai pas tout vérifié (suis juste un joueur)... Pour ça que j'ai mis "assez historique". S'il passe par là, Pips pourra sans doute expliquer un peu mieux que moi !
De toute façon le Spit c'est pas un avion, je ne vole que sur F-51 lol
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Krasno
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#20

Message par Krasno »

Voici le rapport (très en retard, dsl) de ma seconde mission :
Nouvelle journée à Bersheeba. Enfin, façon de parler. Mon postérieur en interaction avec le confortable siège de d'un Mustang, 2 bombes de 500 lb, ce vieux Menachem dans mon aile, Rafah ravitaillée par C-47, objectif des frappes Oscar 27, une chaleur à crever... Les jours se suivent et se ressemblent dans cette fichue guerre. Ah, si, une différence quand même : le numéro de série de mon zinc. La faute à cette damnée flak égyptienne.

Bref, je vous raconterai bien le décollage et la première partie de la mission, mais je n'aime pas plagier, surtout sur mes propres textes. Sauf que ce coup-ci, on a bien réveillé les fantômes d'Oscar 27, à en juger par la quantité d'acier projetée dans notre direction... Ce coup-ci, pas question de refaire la même erreur que la dernière fois : on prend les DCA avec de la vitesse, et à la bombe. C'est plus sûr et ça évite de détruire l'écosystème marin du coin à l'explosif de guerre pour cause de moteur grillé.

Les beaufighters, un peu à la traîne et qui sont restés en altitude pendant la première passe de reconnaissance, commencent à arriver sur zone et s'en donnent à cœur joie avec leurs roquettes de 60 lb. Ou peut-être 90 lb remarquez, ils ont bien débattu de leurs emports pendant le brief mais j'étais trop occupé à compter les dunes par la fenêtre pour écouter attentivement. Bref, ils roquettent à volonté. Pendant ce temps, les Spits et les P-51 larguent leurs crottes avec plus ou mois de succès (les pilotes de Spits et l'attaque au sol... bref). Et ça enchaîne, avec quelques grillages de priorités pendant les passes, mais dans une bonne ambiance générale qui transparaît à la radio. De manière assez justifiée finalement, vu ce que les pauvres gars au sol ramassent !

Evidemment, ça ne pouvait pas durer très longtemps et les Egyptiens se lancent quand même à l'attaque, sous la forme de trois petits points noirs surplombant tout le monde et commençant à fondre sur la masse virevoltante d'appareils israéliens.

"Trois contacts, hauts"

L'avantage de ne pas avoir de couverture haute, c'est que tout le monde sait immédiatement ce que ce genre de phrase signifie : on est mal barrés. C'en est d'ailleurs le seul avantage répertorié à ce jour. Pas besoin de se poser de questions, peu de chance qu'ils soient alliés. Etant déjà en passe, je prends tout le même le temps de la terminer, puisque de toute façon je n'ai aucune idée de l'endroit où sont ces gugusses, et que dans ce genre de situations, se rapprocher du sol et accélérer n'est pas un comportement délirant. Par contre, les saligauds tombent mal, parce que les moteurs de nos P-51 commencent gentiment à surchauffer.

A cinq chasseurs et deux beaufighters contre trois bandits, ça s'annonce relativement jouable à priori, mais se retrouver bien en dessous d'une formation organisée, qu'elle soit en Macchi ou en Spit, n'est pas vraiment la meilleure façon de commencer un engagement air/air. Heureusement, le qualificatif "organisé" ne s'applique pas nécessairement toujours à nos amis égyptiens, et les Macchis (puisque ce sont des Macchis) ont d'ailleurs l'obligeance de partir en tournoyant quasi immédiatement. Contre du Spit, faut pas être devin pour savoir ce que ça va donner...

Ils piquent, donc. Ce sont les Spitfires qui prennent le premier choc, et tandis qu'ils esquivent les premières rafales de 20 mm, les avions d'attaquent étendent pour reprendre leur énergie. La situation devient rapidement confuse, le combat s'étale. L'engagement se transforme en une élégante chorégraphie de petits points noirs dansant, au loin, émettant par moments une bouffée de lumière rouge, jaune, ou blanche.

Nous avons tellement peur, dans nos Mustang, de récupérer une sangsue dans nos six, que nous évitons réellement de tourner avec les bandits, en nous limitant à des passes tranchantes et des extensions un peu moins tranchantes. Du coup, comme d'habitude, ce sont les Spits qui tirent le gros lot et envoient les impudents mordre la poussière, en perdant quand même l'un des leurs dans le processus. C'est pas faute d'avoir essayé de leur piquer leurs victoires, mais deux bons vieux canons de 20 sont quand même plus faciles à utiliser qu'une pauvre demi-douzaine de 12.7 mm, puissance de feu inférieure ou non.

Bref, en quelques minutes les Macchis sont transformés en chaleur et lumière, et on peut repasser aux choses sérieuses, à savoir le terrassement des positions ennemies. Comme il ne reste plus grand chose et qu'on a même réussi à se payer leur unique char, on passe à la zone côtière, habituellement un bon terrain de chasse. Entre-temps, le C-47 chargé de ravitailler Eilat s'est fait dézinguer par la partie de la chasse adverse dont les pilotes n'étaient pas encore sous leurs belles corolles blanches. Faut quand même pas avoir de bol pour se faire engager à 150 km de la partie active du front...

Dix minutes de nav' et rebelote : positions ennemies, passes de tir un peu dans tous les sens, on retourne littéralement le sol pour en déloger les troufions adverses. Au bout de quelques temps, la plupart des filets, camions et canons ne sont plus que des débris fumants. Evidemment, le coup de boule habituel a bien lieu et sonne le signal du retour, mais c'est un beaufighter qui s'y colle ce coup-ci. J'ai pris un peu d'avance au retour pour raccompagner Menachem, winchester, mais je n'ai pu le retrouver et me paye un petit retour base pleins gaz entre les dunes. Passage bas sur Bersheeba pour réveiller ce beau petit monde, on rase la tour, un ou deux passages bas le long de la piste, chandelle en bout de piste, volets et trains sortis, gaz coupés, renversement, on redresse et on pose. C'est pas encore aujourd'hui qu'ils auront ma peau !
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Yop127
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#21

Message par Yop127 »

Encore, encore!!! En plus, on apprend quelques techniques de dogfight! C'est chouette!

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Krasno
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#22

Message par Krasno »

Les derniers sont en cours de polissage (et de censure pour pas donner de secrets d'état) ;)
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#23

Message par 13NRV(désactivé) »

j ai une ponceuse excentrique et une a bande et je peux aussi fournir la pate a lustrer si ca peut aider !!!!

...polissez polissez !!!

nous ...enfin moi en tout cas je me languis de vous lire !!!!
Un vrai bonheurce thread !!!:notworthy

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Krasno
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#24

Message par Krasno »

Désolé pour le long laps de temps, on ne déménage pas impunément !
Voilà la suite, et la fin des rapports de mission sur cette campagne Israel.
Bonjour. Ou bonsoir. Je suis le type nouvellement arrivé dans le squadron qui a récupéré la piaule de Rudolf. Pauvre gars... Se faire descendre par un Spit. C'était bien la peine de passer Major (et d'obtenir un congé !) pour se faire tuer bêtement à son retour. Partir en vacances, c'est mourir un peu...

Une journée qui commençait si bien, pourtant : offensive générale de nos troupes, les brutes d'en face qui perdent leurs avions plus vite qu'ils ne les reçoivent, arrivée des Avia en nombre. Mission : faire taire des positions d'artillerie qui viennent de se dévoiler et arrosent notre infanterie le long de la côte, et couverture des deux pinces de la tenaille. Avions : 4 Spits IX, 4 Avia, et même quelques B-17 qu'on a récupéré dans je ne sais quel fond de tiroir. Les Spits sont un poil vieillots et usés, mais un Spit, c'est un Spit, et certains de nos pilotes vieillissant ne peuvent plus voler que là-dessus. Par contre, on aurait peut-être dû se passer des Avia. Je sais pas qui a eu l'idée de coller un moteur de Stuka sur un 109, mais le résultat est une espèce d'hybride baignant dans la médiocrité, aussi vive qu'un cheval neurasthénique... et vicelarde avec ça. Si encore il était beau... Rudolf en venait presque à regretter son bon vieux F-51, qui joue actuellement le rôle d'urne pour les restes de son dernier pilote. C'est dire.

L'unique, à peu de choses près, point positif était l'arrivée des B-17, qui remonte un peu le moral à nos camionneurs. Qui a volé ne serait-ce qu'une fois sur C-47 comprendra leur état d'esprit, quand il apprendra que ce veau des airs constituait la colonne vertébrale de nos "forces stratégiques de bombardement", comme on dit dans les hautes sphères. Enfin, comme on disait dans les hautes sphères... jusqu'au moment où la colonne vertébrale personnelle de notre Maréchal de l'Air s'est retrouvée éparpillée sur une centaine de m² le long de la route côtière. Au final, à côté de ces erstatz d'avion, le B-17, si inadapté qu'il soit à cette campagne, fait figure de Rolls, même si leur prix n'est probablement pas sans influence sur cette impression.

Toujours est-il que le Rudolf s'est retrouvé à leader la chasse et les Avia. A ce titre, lui est revenu le privilège de faire un petit discours devant ses hommes. Quelques bières sans alcool et une tournée générale de jus de fruits, m'ont permis de m'intégrer au groupe pour essayer d'en récupérer quelques morceaux choisis. Quelques aimables pilotes, la gorge nouée par l'émotion, m'ont donné la substance de cette tirade, entrecoupée de sanglots au souvenir du tribun disparu. Je l'ai reconstitué pour vous.

Rudolph : "Rudolph fréquence"

Oui, les briefings se font apparemment après que chacun se soit installé dans le cockpit, dans ce groupe. L'atmosphère étouffante qui y règne a tendance à raccourcir obligeamment leur durée, ce qui était paraît-il très pratique pour réduire la durée d'expression de la verve de feu notre Maréchal de l'Air, au temps où le pauvre n'était pas encore un mannequin disloqué sur la troisième dune à 1520 m au sud-est du virage 20 de la route des vacances. C'est un peu moins utile maintenant, mais que voulez-vous, les traditions...

Le chœur : "Salut Fréquence !"

Les traditions, vous dis-je.

Rudolph : "Les camionneurs, vous savez ce que vous devez faire. Les pilotes, on décolle, on rassemble sur un 270, on leur pète la gueule, on rentre. Avias sous les nuages, Spits 2000m. Des questions ? Rudolph roulage".

La nav' est pas dure, et du haut de mes 2 missions opérationnelles, je pourrais déjà aller sur zone les yeux fermés. Après décollage, un grand virage gauche, sortie plein Ouest. Une fois verticale de Rafah, il suffit de longer la côte, et de chercher les tranchées, points de rassemblement habituels des troufions d'en face. La formation rencontre quand même un problème sur zone : un canon, c'est plutôt petit surtout vu d'en haut... Il faut les repérer bien avant de frapper, et c'est une gageure dans ce bazar qu'est la ligne de front. Heureusement, ils nous facilitent la tâche en se plaçant gentiment à côté ou sous de très voyants filets dits "de camouflage". La tâche n'est paradoxalement pas facilitée par l'emport de bombes, qui forcent les pauvres Avia à de longues approches en altitude suivies de piqués plus ou moins ou jugé. Ce qui se justifie pour engager des concentrations de troupes ou des blindés peut se révéler plutôt handicapant lorsqu'il s'agit d'éliminer une cible aussi petite et peu blindée qu'un canon et ses servants. Surtout quand on connaît la qualité des bombes que l'EM nous refile, qui ne peuvent être larguées en dessous d'un bon millier de pieds sous peine de réduire leur efficacité à celle d'un gros caillou bien inerte. Adieu les frappes chirurgicales.

Je ne veux pas leur chercher des excuses, hein. Mais le fait est qu'ils sont pas aidés, et que les canons leur font la nique. Ce qui va rapidement devenir le cadet de leurs soucis, d'ailleurs.

"Durandal engagé !"

Colman, ou Durandal en l'air, c'est un des deux Spits en couverture haute. Pour une fois qu'on en met une, elle se fait engager... C'est bien la peine de faire évoluer les tactiques ! Tiens, et puisqu'on parlait de traditions, en voilà une bien ancrée : quand la couverture haute est engagée, chacun vérifie instinctivement l'emplacement de la poignée d'ouverture du parachute. En général, ça sert rapidement après. Certains en profitent pour vider leur vessie, voire même relâcher leurs sphincters, mais ce n'est pas conseillé pour la suite. En tout cas, on oublie le reste, y compris toute cible au sol.

"Moteur touché. Sick. Il remonte en chandelle"

Et paf, vidage de vessie. Quand on a fait l'effort de placer une couverture haute, la seule nouvelle qui peut être considérée comme plus grave que "la couverture haute est engagée", c'est "la couverture haute se fait boumendsoummer". Ce n'est pas encore l'hallali, mais ça implique en général une augmentation du poste "papier à lettres de condoléances" (si, si, ça existe) dans le budget de l'escadron pour le mois suivant.

"Tous ceux qui sont libres, extraction cap 90 !"

C'est à peu près après avoir prononcé cette phrase que Rudolph a perdu le contrôle de la situation. Cela a divisé le groupe que constituaient plus ou moins les 8 machines marquées de l'étoile de David en trois groupes bien distincts : les "engagés", qui ont pris le premier choc et se sont mis à se battre pour leur vie ; les "clairs", qui ont docilement pris un cap 90, en se mettant même au ras du sol pour ceux qui ont encore un peu de cerveau disponible avec tout ce bazar ; et les "tumbleweed", ou "pommés", qui en l'espace de 5 secondes ont oublié leur position sur la carte, l'emplacement de leur indicateur de cap, le jour de la semaine et le nom du Maréchal de l'Air. Si on prend en compte le fait que les méchants sont en Spit, comme la moitié des gentils, on commence à percevoir l'étendue potentielle du capharnaüm qu'est en train de devenir la sous-fréquence Alpha de la bande de fréquence réservée à la mission.

Les enregistrements audio de la mission étant disponibles mais peu compréhensibles, je ne suis pas en mesure de vous dresser un tableau des événements qui ont conduit à la boucherie que tout le monde connaît. A vrai dire, rien de spectaculaire ne ressort. Tout ce que je peux affirmer, c'est qu'en moins de 5 minutes les groupes comportementaux s'étaient transformés en groupes géographiques, avec un groupe de un, offensif sur un Spit à 20 km au sud par rapport au début du combat, un groupe de deux, défensif devant 3 spits pieds dans l'eau, un groupe de chasseurs se reniflant infatigablement la queue, et un dernier groupe, en avance sur son temps, déjà caramélisé sur quelques dunes qui traînaient par là.

2 minutes plus tard, les deux défensifs avec les pieds dans l'eau y avaient plongé la tête, tandis que la paire qui avait finalement accouru à leur secours se trouvait bien pourvue en Spits dans les six. Pas amis, les Spits, hein... A ce stade les problèmes causés par le mélange de Spits amis et ennemis étaient déjà en grande partie éliminés par la transformation des premiers en HLM pour poissons.

3 minutes plus tard, la totalité des Avia était rayée des registres de l'armée israélienne, avec le Rudolph, la plupart de leurs pilotes et deux des Spits. Rudolph est parti en beauté sur un très bel enchaînement de ciseaux, suivis par un découpage d'aile au 20 mm. Nous étions 8. Ils étaient 4. Ou plutôt, comme dit l'autre, nous étions huit pilotes ; ils étaient un groupe. Enfin... plus haut, le groupe. Et chanceux, aussi. Avec des ordres censés. Un peu lâche sur les bords. Opportuniste. Avec de vrais avions (qui a dit "les mêmes", là bas au fond ?). Pis l'effet de surprise. Pas de bombes sous les ailes. Ya pas de justice.

Pas très convainquant, hein ? Il y a des fois, comme ça, où la mauvaise foi ne peut pas grand chose contre les faits. Ca me donne le cafard, tiens.
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Une vidéo de présentation de l'Escadron C6 est disponible sur Dailymotionet sur Megauploaden bonne qualité !
Humour et simu
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13NRV(désactivé)
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#25

Message par 13NRV(désactivé) »

:jerry::notworthy
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