War Reports: une soirée chez les BG's

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Obelix
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War Reports: une soirée chez les BG's

#1

Message par Obelix »

Je vous fais profiter d'un War Report publié récemment (Simu:Il-2 FB AEP PF)



Mission LENINGRAD:

Les pilotes se sont rassemblés devant les différents avions. Le temps est certes beau, mais il y a de violentes rafales de vents, promesse d’un vol tourmenté. Sans hâte, je rejoins mes camarades, le parachute sur l’épaule, le serre-tête en cuir et les gants épais en main. Je salut d’un signe de tête bref quelques connaissances.

Le camarade Motus nous donne les dernières informations et comme à son habitude, trace sur le sol fraîchement travaillé, une carte détaillée. Caps, altitudes, objectifs; tout y est dessiné. Je prends soigneusement des notes sur mon calepin.

Cette fois il s’agit de détruire un terrain d’aviation nazi, avant que nos vaillantes troupes au sol ne l’investissent. Nous devrons détruire la Flak, afin de faciliter le travail des IL-2, notre couverture sera assurée par d’autres chasseurs. La tâche semble simple, mais nous savons tous que l’adversaire fasciste est retors… Combien d’entre-nous y laisseront la vie?

Le briefing terminé, chacun rejoint son appareil. A proximité du mien, je confie mon parachute à Sergueï, mon mécano, puis je fais le tour de mon appareil, un Hurricane. Cet avion anglais remplace nos I-16, quel changement! Je vérifie les parties mobiles, puis la fixation des bombes sous les ailes, enfin je m’assure que les pneus ne sont pas à plat et qu’aucune fuite d’huile ne vient souiller le sol.

« - Tout est en ordre, camarade Lieutenant!! Tu peux lui faire confiance, cette machine capitaliste tiendra le coup!! »

D’un geste vif, je récupère mon parachute des mains du mécanicien, que j’ajuste serré, puis aidé par ce dernierï, je grimpe sur l’aile afin de regagner le cockpit. Une fois assis, je boucle mon harnais, me coiffe de mon casque et enfile mes gants. Coup d’œil à l’extérieur, tout semble paisible.

Essence, contact, magnéto 1 et 2, radiateur ouvert en grand, hélice au petit pas, flaps légèrement descendus. Coup d’œil à Sergueï: pouce en l’air, tout baigne. Je fais un moulinet de la main gauche: je mets en route. J’appuie sur le démarreur, l’énorme hélice commence à tournée, puis le moteur tousse, une fois, deux fois, un énorme nuage de fumée grasse entoure l’appareil, enfin le moteur démarre…

Un jet d’huile macule aussitôt le pare-brise. Sergueï en vieux briscard, est déjà sur l’aile, et d’un coup de chiffon essuie habilement le pare-brise. Le nettoyage terminé, il s’assoie sur le bord d’attaque de l’aile. Je vérifie mes instruments, la pression et la température montent tranquillement, le moteur ronronne agréablement. Je branche la radio, vérifie que mes bombes ne sont pas armées, puis doucement je pousse sur la manette des gaz pour rejoindre la piste. Sergueï m’indique la manœuvre en levant alternativement les bras, puis une fois le Hurricane correctement aligné, il me fait signe de stopper. Il saute aussitôt en bas de l’appareil, puis se place dans ma ligne de vue afin de me donner le signal du décollage.

« - Krasni leader, prêt » nous précise Motus

« - Krasni deux, prêt et aligné » répond Markus

« - Krasni trois prêt et aligné » réponds-je. Un murmure presque inaudible nous signale que Krasni 4, un bleu, est lui aussi prêt.

Mélange sur 120%, roulette bloquée, trim à cabrer, je vérifie mes instruments… Puis d’un geste malhabile, je referme la verrière sans toutefois la verrouiller.

Motus décolle soulevant un énorme nuage de poussière, au signale de Markus, je décompte dix secondes avant de pousser la manette des gaz, en serrant les fesses, et en croisant les doigts pour que Markus ne se soit pas planté! Je contre l’énorme couple au pied, l’avion embarde, et le vent ne fait rien à l’affaire. Varios positif! Je rentre le train, réduit un peu le pas d’hélice, tout en maintenant le cap. Je verrouille la verrière, et ajuste mes lunettes.

« - Krasni 3 en l’air » Je réduis le mélange, puis je rentre les flaps tout en remettant les trim presque au neutre. Sur mes midi, j’aperçois l’avion de Markus et celui de Motus un peu plus loin. Coup d’œil au rétro: le bleu m’a suivi!

On grimpe toujours, cap au 175. Je réduis les gaz et le pas de l’hélice, et je surveille mon leader. La météo mauvaise, rends le pilotage vraiment difficile, mais qu’importe, la mission avant tout. Nous passons au-dessus de Leningrad, puis cap au sud.

Motus assure la navigation. Nous franchissons nos lignes, quand j’aperçois 6 appareils en parfaite formation nous croiser dans nos 1 heure. Je le signale au leader, ils ressemblent de loin à des Stuka et il est bien sûr, hors de question d’intervenir, nous sommes chargés de bombes, et, de plus, ils ne sont pas au programme de notre mission!! Dommage!

Nous arrivons au-dessus du croisement de routes signalé par Motus. A gauche, deux batteries de flak tirent sur une cible invisible, ami ou ennemi? Qu’importe, cela se passe loin de notre route. Au sol, plusieurs colonnes de véhicules ouvrent le feu à notre passage, mais nous sommes trop hauts pour être inquiétés.

« - Objectif droit devant, à deux minutes » nous signale Motus. Presque mécaniquement, j’ai resserré mon harnais. J’arme mes bombes, déverrouille la sécurité de mes mitrailleuses, réduit le pas de l’hélice, ferme le radiateur, et passe le mélange sur 120%…. Au débouché d’une forêt, je distingue notre objectif: une piste et deux aires de regroupement, dont une est couverte de bâtiments. Pas de Flak! Que font les fascistes? Ils doivent bien nous voir et nous entendre?

« - On s’occupe de la Flak » nous reprécise Motus.

« - Pas de DCA pour l’instant »

« - On y va à fonds!! » je bascule l’avion sur l’aile gauche et cherche désespérément les départs des coups de la Flak. Rien!!!!

« - Pas de Flak!!!! »

« - On se concentre sur les bâtiments!! » Je dépasse en trombe la première aire, puis d’un coup de palonnier, je vire à droite, visant le bâtiment le plus à gauche de la deuxième aire. Je lâche une longue rafale, pour faire baisser les têtes à d’éventuels artilleurs fascistes. Je redresse, le hangar disparaît masqué par l’énorme museau du Hurricane, je compte jusqu’à trois et je largue mes bombes. Manche en avant, je plonge au ras du sol. Dans mon rétro, je vois une énorme explosion….

« - A fonds, en radada, au cap 80° » précise Motus. J’aligne le mufle pointu de mon Hurricane vers le bon cap. Une boule glacée me remonte de l’estomac, la sueur me coule le long du dos. Instinctivement, j’ai réduit le pas d’hélice, ouvert mon radiateur. Je m’attends à chaque seconde à être pris dans le feu de la Flak, et entendre les « poc poc » sur mon appareil, mais rien!!!

Coup d’œil aux instruments: tout est ok. Ou sont les copains? Là bas, sur mes 1 heures un point semble voler bas et dans la même direction que moi.

« - Krasni leader, ici Krasni 3, j’ai un contact dans mes 1 heures! »

« - C’est peut-être moi!! » me rassure Motus. Coup de pied à droite, je vire à plat pour rejoindre l’ombre. Peu à peu la forme familière d’un Hurricane se détache du vert de la forêt! Motus!!

« - Je suis dans tes 7 » précise-je à Motus. A la radio, nous entendons nos camarades signaler qu’un rude combat a commencé. La voix calme et posée, à l’accent traînant de Gaston nous indique le résultat de son attaque. Plus haut un autre combat a commencé, la voix excitée de Bushido nous annonce un kill, suivi aussitôt par un appel à l’aide. La voix calme et rassurante de Gent lui répond.

Soudain, je constate que nous sommes plus que deux: Markus et le bleu ont disparus!
Motus propose d’effectuer un 360°, histoire de voir si nos camarades sur IL-2 nous rejoignent. Toujours bas, nous commençons à cercler. Je tourne la tête en tout sens afin de découvrir les IL-2 ou pire, des chasseurs nazi. Mais rien!!

« - On y retourne, on fait un crochet par le sud, ça devrait dérouter l’ennemi!! » Sacré Motus, en plus d’être un bon leader, il est rusé!

Chose étonnante, j’arrive facilement à le suivre!! Nous voilà de retour sur notre objectif. Du sol, point de Falk, par contre au-dessus de nous, nous voyons toute une série de traçantes. La radio ne désemplie pas de cris, interjetions…. Sacré bagarre!

« - On revient au cap 080, on fout le camp, avec cette météo pourrie, inutile de prendre des risques! » En plus d’être rusé, Motus est un homme sage. On vire à droite. Gaston nous signale son retour, avec Cartman semble-t-il, Motus le contacte et lui donne Rendez-vous au-dessus d’un petit lac facilement reconnaissable d‘en haut. Après quelques minutes, une puis deux silhouettes se détachent sur fond de nuages. Renseignements pris, il s’agit de nos deux charrettes à foin!! Nous restons sur leurs 6 afin de les couvrir. A cet instant, Gruhnt nous lance un SOS!

« -Ou es-tu? » lui demande-je

« - C’te blague, dans mon avion!! » Malgré l’urgence de la situation, il a gardé son humour! Harcelé par un chasseur fasciste, il tente avec son IL-2, de rester en vie!

Je demande à Motus s’il nous est possible d’intervenir, et après quelques secondes de réflexion, il demande aux IL-2 si le vol de retour est jouable sans nous. Bin, oui, c‘est bon précise Gaston:

« - Ok, on prend un cap au 270 ! » On vire aussitôt à gauche, plein gaz. Je ferme mon radiateur, et pour gagner quelques kilomètres-heure, je passe sur mélange enrichi.
« - Gruhnt, on arrive, essaie de virer vers l’Est! »
« - Je fais ce que je peux, mais ce salaud me colle aux fesses! Je suis au-dessus d‘une ville»

« - Celle au Nord de notre objectif? »
« - Oui, probablement »
« - Bon je vérifie le cap » précise Motus. Je l’imagine, carte déployée, manche coincé entre les genoux…

« - C’est bon, on maintient le cap! »

Après quelques minutes de vol, on aperçoit un appareil se dirigeant vers le sud. Probablement un nazi.

« - Contact inconnu, filant plein sud. Fais gaffe Gruhnt! »
« - C’est moi, le 109 a disparu » Bonne nouvelle! Je réduis le mélange, le pas d ‘hélice et les gaz. Je transpire à grosses gouttes dans ce cockpit fermé et surchauffé!! L’Accalmie est de courte durée, car une silhouette menaçante se profile sur fonds de nuages.

« - Contact sur nos 11 heures, haut! » Motus m’invite à le suivre. Gruhnt, quant à lui, prend un cap retour direct, avec un IL-2 salement amoché…. On va occuper ce salaud, le temps pour Gruhnt de s’éloigner. Assez près maintenant du contact , aucun doute n’est plus possible, c’est un chasseur 109 nazi. Je vire serré, trop serré, en grimpant pour le rejoindre, mais aussitôt mon avion décroche et par en vrille.

Gaz coupés, hélice au petit pas, pied à fonds à l’inverse du sens de la vrille, je rattrape le Hurricane. Je remets les gaz, réduit le pas, et stabilise l’engin. Malheureusement, après une partie de cache-cache dans les nuages et cette vrille, j’ai perdu le nazi de vue et il en profite pour se placer dans la queue de Motus. Je les vois défiler tous les deux, en contrebas. Je bascule l’appareil sur l’aile et pique à la suite. Par miracle, le 109 abandonne la poursuite, je suis dans sa queue et lui lâche une rafale, mais à cette distance….

Je break à gauche et pique vers le sol, un œil rivé au rétro.

« - On se tire d’ici, cap au 330, en rase-mottes! » Ouaip, bonne idée Motus. A 50m d’altitude, moteur à fonds, je prends le cap indiqué. Alternativement, je surveille mes instruments et mon rétro. Mais le chasseur nazi semble loin.

Je retrouve Motus, et nous continuons notre chemin vers le terrain. Nous retrouvons également Gent, qui vire finalement à gauche pour rejoindre son terrain.

Entre-temps, Grunt a réussi à se poser, il manque des pièces à son IL-2, mais la solidité du tank volant à sauver son pilote.
Nous sommes en vue du terrain, Motus me donne l’autorisation de me poser. Je passe en trombe au-dessus de la piste pour m’assurer qu’aucune charrette à foin ne s’est mise en pylône!! Rien, tout est dégagé!

Je vire, puis en réduisant les gaz effectue mon approche, hélice au petit pas, mélange sur 120%, radiateur ouvert en grand, flaps un cran, je déverrouille la verrière. Enfin, je suis en finale, train sorti, flaps sortis, j’aligne le taxi sur la piste, gaz réduits, je me pose en douceur. Une fois ralenti, je vire pour garer mon avion. Sergueï et les autres copains m’accueillent…. J’ouvre ma verrière, et j’ai la bonne surprise de sentir une odeur de terre mouillée!

L’avion immobilisé, je coupe le moteur. D’un geste las, je déboucle mon harnais et retire mon serre-tête, je suis en nage….

Markus n’est pas rentré, ni le bleu…

Mission jouée en intersquad le 29 mars dernier
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pelican72
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#2

Message par pelican72 »

Prenant et sympathique ce récit Obélix!!:cowboy:



Pélican 72
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Sebtje
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#3

Message par Sebtje »

Merci pour ce partage. C'est très bien écris, on s'y croirait! :detective

S.
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