Article OPEX 360, avec le titre : Le britannique Aeralis peut proposer à la Marine nationale une version navalisée de son avion d’entraînement « Dart »
https://www.opex360.com/2025/07/20/le-b ... ment-dart/
Avec le remplacement annoncé de ses avions d’entraînement T-45C Goshawk dans le cadre du programme UJTS [Undergraduate Jet Training System], l’US Navy envisage de revoir la formation des pilotes de son aviation embarquée.
(...)
ce changement, s’il se confirme, aura des conséquences sur la formation des pilotes de la chasse embarquée française, celle-ci se déroulant aux États-Unis depuis que l’Escadrille 59S, alors basée à Hyères [Var], a retiré du service ses Fouga CM-175 Zéphyr, ces appareils n’ayant pas eu de successeurs. La question est de savoir si les choix de l’US Navy seront en phase avec les besoins de la Marine nationale… Celle-ci pourrait-elle envisager de former de nouveau ses élèves pilotes en France ? Le problème est que, à l’heure actuelle, il n’existe pas d’avion d’entraînement embarqué pour remplacer le T-45 Goshawk. Mais cela pourrait changer à l’avenir.
En effet, ayant déjà le remplacement des BAe Hawk de la Royal Air Force [RAF] ainsi que celui des Alphajet de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] dans la ligne de mire, le constructeur aéronautique britannique Aeralis envisage de développer une version embarquée de son « Advanced Jet Trainer » [AJT ou Dart], un avion d’entraînement modulaire dont le développement est en cours. Ayant bénéficié d’un soutien financier de la part du Rapid Capabilities Office de la RAF, l’AJT est un chasseur léger à réaction pouvant se transformer en plusieurs versions différentes en fonction des besoins [entraînement de base, formation avancée, attaque]. Pour cela, il suffit de changer ses ailes et sa motorisation [qui peut être double ou simple]. Selon Aeralis, 85 % des composants sont communs à toutes les déclinaisons de cet avion, ce qui permettrait de réduire de 30% le coût de possession d’une telle flotte.
« Bien que l’AJT soit principalement conçu comme un avion d’entraînement modulaire pour la RAF, sa conception flexible pourrait lui permettre d’être utilisé à d’autres fins », a récemment indiqué le journal The News. Et d’ajouter : « Une variante navale a également été intégrée au plan de conception, ce qui permettra d’adapter cet avion à une utilisation à bord des porte-avions HMS Prince of Wales et HMS Queen Elizabeth de la Royal Navy. »
Alors qu’Aeralis a annoncé la création d’une filiale en France, l’AJT/Dart a été présenté à la Direction générale de l’armement [DGA] lors d’un « industrial showcase » organisé avant le dernier salon du Bourget. « Cet événement […] a permis de détailler [notre] stratégie d’industrialisation et de livraison tout en exposant plusieurs systèmes éprouvés ‘sur étagère’ qui équiperont l’avion. Ce choix d’industrialisation est destiné à réduire les risques, les délais et les coûts du programme », a récemment expliqué Aeralis, qui a aussi dit avoir reçu « des expressions d’intérêt marquées » pour son AJT.
En outre, a rappelé l’industriel, « le système modulaire d’Aeralis ne se limite pas au développement d’un programme britannique » car « sa conception a été spécifiquement pensée pour être reproduite en partenariat avec l’industrie française, afin de répondre aux besoins spécifiques de la France tout en conservant une architecture commune ».
Si une version de l’AJT était développée pour répondre aux besoins de la Royal Navy, Aeralis pourrait-il en faire autant pour la Marine nationale ? « Aeralis a effectivement prévu la possibilité, dès la conception, de développer une version navale de son avion à réaction léger » qui pourra « être adaptée aux besoins de la Marine nationale » et « offrir une option supplémentaire pour le porte-avions Charles de Gaulle », a confié l’industriel britannique à Zone Militaire. Et d’ajouter : « Le design de l’avion permet d’intégrer une crosse d’appontage et un train renforcé pour une version marine compatible avec le Charles de Gaulle ».
Pour le moment, il s’agit d’un projet qui pourra être proposé à l’avenir… « À date, aucune discussion spécifique sur cette capacité précise n’a été démarrée avec la DGA », a expliqué Aeralis, les versions « démonstration » et « entraînement » qui seront proposées à la RAF et l’AAE devant être « les premières à être développées ».