Bon, la question est bonne:
Sur les hélicos mono turbines, par construction on insère une roue libre (exactement comme les vélos) sur l'arbre de sortie moteur pour que le rotor se débaye automatiquement dès que son régime devient supérieur a la vitesse sortie moteur (ou en cas de perte de tours moteur ou panne). Sur les multi turbines, les turbomoteurs sont dit a turbines libres, c'est a dire que l'arbre moteur n'est pas mécaniquement lié au rotor, d'ou la non nécessité de roue libre.
Pour l'autorotation en elle même, dès la perte moteur, on va abaisser le pas général en position plein petit pas (le pas général du rotor sera aux environ de 6° en moyenne sur la majorité des hélicoptères). Le régime rotor sera alors ce qu'on choisi d'en faire. Si on a pas de vitesse relative, les tours vont chuter. Le but va devenir de convertir de la hauteur en tours rotor grave a la vitesse. Pour ce faire, on va prendre une vitesse vers 120 Km/h en agissant sur le manche cyclique (pas assez de vitesse, je pousse en avant... mollo la manip si on pique trop, c'est très dangereux... il faut rester sensiblement plat).Si par contre on est plus rapide, on va légèrement cabrer. Pourquoi une vitesse de cet ordre (bon on va pas chipoter les 10 Km/h près non plus hein...), tout simplement qu'il va falloir l'arrêter a un moment et plus on est rapide, plus il va falloir cabrer et pendant plus longtemps.... plus c'est long, ben plus bon=erreur fatale. Donc, une fois la bonne vitesse, on controle les tours rotors au pas général. Par réglage en atelier, la butée plein petit pas est faite pour éviter la survitesse rotor dans cette configuration. Si malheureusement, on a tendance a prendre trop de tours, on va appliquer un peu de pas général pour les controler. La manip qui suit sera faite a des altitudes différentes suivant le poids, le vent et des tas de facteurs qu'il serait trop long d'expliquer ici, de plus elle fait appel a une bonne part de pratique (l'autorotation reste une des epreuves obligatoires au stage pilote et qui peut parfois poser problème a certains car pas toujours très "naturelle"). Donc, a une certaine altitude, on va dire a la louche 30m pour l'exemple, on va faire ce qu'on appelle un premier soutien. Il va falloir convertir un certain nombre de tours rotors en décélération verticale et axiale. Pour ce faire, sans toucher le collectif, on va commencer a mettre a cabrer l'appareil, de 10 à 15° afin de ralentir la chute et perdre les 120Km/h et arriver a une vitesse moins de 30km/h en ayant remis a plat. Une fois fait, on devrait etre a faible vitesse, faible taux de chute que l'on va contrer ensuite au collectif (et au pied puisque on va créer un couple de renversement), mais attention. On ne tire le collectif que quand on arrive au bon moment. Le bon moment c'est la hauteur sol qui va permettre de stopper la descente verticale en étant a plat. On va dire qu'il va nous falloir 3 m pour l'arreter par exemple. Donc a 3m sol (c'est tout au jugé, vu que vous vous doutez bien que dans ce genre de manip, on regarde pas les instruments...), on tire le collectif, franchement. Les tours vont chuter rapidement mais la machine va se retrouver juste avant le contact avec le sol avec juste une composante de vitesse axiale et non verticale. Cette figure se termine par un glissé (ou roulé si on est sur un hélico a roues) dans l'axe, en gardant le cycllique centré au centre. Hormis un planté de coupe cable inférieur, pas de cheval de bois possible. Le danger serait de faire les soutiens au mauvais moment. Trop haut, on se retrouve a l'état de pierre qui chute vu que plus de tours pour nous amortir. Fait trop tard, ça sert plus a rien.
Le bon moment pour le maintien c'est facile. Si vous voyez les vaches comme des fourmis, c'est trop tot. Si vous voyez les vaches comme des vaches c'est le bon moment. Si vous voyez les fourmis comme des vaches, c'est trop tard.
Pour info, vu le nombre de questions grandissant qui va y avoir au moment de la sortie de Black Shark, je prépare des fiches sur un peu tout sur l'hélico.
ALATement votre