Article OPEX 360, avec le titre : La Belgique veut intégrer le projet SCAF en tant que « partenaire à part entière dès que possible »
https://www.opex360.com/2025/07/21/la-b ... -possible/
Sans surprise, la Vision stratégique 2025 que vient de publier le gouvernement belge confirme certaines orientations qui avaient été avancées
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la Vision stratégique 2025 ne ferme pas la porte à une flotte mixte, c’est-à-dire composée d’au moins deux types d’avions de combat différents. Cela « pourrait apporter une valeur ajoutée en matière de flexibilité stratégique », souligne-t-elle. Mais cela ne pourra se concrétiser que sur le long terme… et à condition que l’effort financier en matière de défense se poursuive. Le précédent gouvernement belge avait décidé de rejoindre la France, l’Allemagne et l’Espagne au sein du projet de Système de combat aérien du futur [SCAF]. D’abord en tant qu’observateur, puis en tant que partenaire plein et entier.
En mai, M. Francken avait semblé remettre en cause cette décision, en voyant dans le GCAP [Global Combat Air Programme], mené par le Royaume-Uni, l’Italie et le Japon, comme une solution possible. Finalement, la Vision stratégique 2025 confirme non seulement l’intérêt de la Belgique pour le SCAF mais aussi les ambitions de cette dernière. « La Belgique a actuellement un rôle d’observateur dans le programme franco-germano-espagnol SCAF dans lequel un chasseur de nouvelle génération n’est qu’un élément d’une approche de système de systèmes », rappelle le document.
Et d’ajouter : « Dans le cadre du plan STAR, un budget de 300 millions d’euros a été prévu afin que notre pays participe, en tant que partenaire à part entière, à la prochaine phase de développement actuellement planifiée pour la période 2026-2030 qui devrait ensuite conduire à la réalisation d’un démonstrateur technologique ». Pour rappel, la Belgique n’a débloqué qu’une enveloppe de 60 millions d’euros en vue de « positionner de manière optimale [sa] base industrielle et technologique en matière de possibilités de coopération dans le cadre du programme de développement SCAF ».
Quoi qu’il en soit, conclut le document sur ce sujet, le « gouvernement demandera au consortium SCAF d’intégrer la Belgique en tant que partenaire à part entière dès que possible » et « la plus-value en matière de retours sociétaux, de consolidation et de renforcement de la base industrielle et technologique de défense devra être assurée. » En clair, la Belgique souhaite intégrer la phase 2 du SCAF, dont le lancement n’est pas assuré pour le moment. Maître d’œuvre pour le développement de l’avion de combat de nouvelle génération, Dassault Aviation réclame une révision des règles de gouvernance pour avoir les mains libres face à Airbus, dont la voix compte double, grâce à la participation de ses filiales allemande et espagnole dans ce projet.
D’ailleurs, le PDG de Dassault Aviation, Éric Trappier, a toujours vu d’un mauvais œil une éventuelle participation de la Belgique au SCAF. « J’entends également parler d’une éventuelle participation de la Belgique. Dans ces conditions, je suggère de créer un club F-35 au sein du projet SCAF… », avait-il ironisé, lors d’une audition parlementaire, en 2023. « Je pense qu’il faut nous en tenir à ce sur quoi nous nous sommes engagés, ce qui n’est déjà pas facile. Nous devons réaliser la phase 1B à trois. J’espère que nous poursuivrons avec la phase 2, qui permettra de faire voler le futur avion, toujours à trois. Si on veut élargir la coopération, les discussions seront plus longues. Je rappelle que nous, Français, nous ne représentons plus qu’un tiers de ce projet. Je crains qu’aller plus loin ne se traduise par une perte de compétences utiles », avait ensuite expliqué M. Trappier.