CJE ne viendra plus
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Re: CJE ne viendra plus
#27Tu illustres très bien ma pensée.fanch a écrit : ↑mer. oct. 17, 2018 10:26 pmoh la sale nouvelle...c'est dur !
J'étais toujours friand de ses interventions et de ses jeux de mots (je ne me suis jamais remis de son "spice di Kurnass" pour les F-4 israéliens) :-) Mais ce soir, comme Stalwart, ça m'attriste vraiment. Apres René Francillon, ce n'est décidément pas une bonne année pour nos plumes...
Bon vol CJE
Condoléances à tous ses proches.
NN_Luso
Re: CJE ne viendra plus
#28Très attristé par cette nouvelle... J'aimais beaucoup son travail et ses posts ici.
Re: CJE ne viendra plus
#30Terrible nouvelle, CJE c'était un pilier de l'aviation ; un historien passionné et prolifique. Il va nous manquer.
Le seul point réconfortant c'est qu'il est bien entouré au paradis des simers. Avec FlyingManu, Tigerman, Soto, Bidouneger (et bien d'autres) ils doivent s'envoyer des LANs bien sympas. A bientôt, mais le plus tard possible, les amis !
Le seul point réconfortant c'est qu'il est bien entouré au paradis des simers. Avec FlyingManu, Tigerman, Soto, Bidouneger (et bien d'autres) ils doivent s'envoyer des LANs bien sympas. A bientôt, mais le plus tard possible, les amis !
Re: CJE ne viendra plus
#31Je ne commente cette nouvelle que maintenant. Je ne savais pas quoi dire. Je ne sais toujours pas quoi dire. Toutes mes meilleures pensées à ses proches et à sa mémoire. Et mes remerciements. Posthumes, hélas.
Blog: Kurultay.fr
Re: CJE ne viendra plus
#32Un témoin l'aurait vu partir dans sa Ford Intérieure, à la poursuite d'un F4U-1A dont la canopée était recouverte de marquage.
CJE, tout un style, souvent copié, toujours envié, jamais égalé.
A un de ces quatre, Christian-Jacques.
Je n'aurais jamais cru que tu me fasses un jour pleurer.
CJE, tout un style, souvent copié, toujours envié, jamais égalé.
A un de ces quatre, Christian-Jacques.
Je n'aurais jamais cru que tu me fasses un jour pleurer.
Re: CJE ne viendra plus
#33Salut à tous,
J'étais hier au SHD, sans ordi, mais un coup de fil a fusé dès que le post de Yannis Kadari a été mis en ligne.
J'interviens donc après la guerre, après que tout ait été dit dans ce monde de l'immédiateté des réseaux sociaux. J'en profite donc pour vous livrer quelques pensées venues dans cette journée de cafard.
CJE a commencé sa carrière, avant d'être cadre bancaire, en étant prof à l'éducation nationale, où il enseignait - entre autres - l'histoire géo. J'aime bien imaginer quel prof fabuleux il aurait été si je l'avais eu au lycée. Je l'ai rencontré en 1997 quand il a invité dans un resto du Gers les souscripteurs locaux de sa petite revue amateur Aérojournal qu'il avait ressuscitée, avant qu'elle ne devienne revue professionnelle. C'est lui qui m'a mis le pied à l'étrier, ou plutôt mis le pied au cul, en répondant à ma demande qu'il écrive dans son journal des histoires de 14-18 : "T'en as de bonnes toi. J'y connais rien à 14-18. Des articles 14-18, t'as qu'à en écrire". En 2004 c'était chose faite avec les Nieuport de Venise et d'autres ont suivi. J'avais l'habitude de l'appeler "Maître" (avec une voix caverneuse), et lui de répondre "Mon jeune Padawan".
Le maître est parti maintenant mais vous savez que les maîtres Jedi apparaissent toujours autour de vous dans vos médiations dans un halo bleuté. Certains diront qu'il était un maître Sith et non Jedi... C'est pas faux, il doit y avoir un peu des deux. J'imagine qu'il doit bien se marrer en nous lisant. Tout a été dit sur le bonhomme dans les interventions ultérieures ; je voulais avec un peu de recul aborder son œuvre et sa méthode.
L’œuvre, c'est qu'il a été le premier à exposer l'histoire de l'aviation française durant la seconde guerre mondiale, qu'il a décrite article après article dans diverses publications, ses Aérojournal, des hors série, Dogfight et Aérojournal version Karaktere. Il n'y avait rien avant lui sinon des ouvrages techniques sur tel ou tel appareil et je crois qu'il a eu la chance de pouvoir être le premier à consulter les archives militaires quand elles ont été ouvertes au public. Il a ainsi abordé tous les aspects de la campagne de 1940 : chasse, bombardement, reco, écoles. L'histoire de l'aviation de Vichy a été sa première œuvre de recherches à ce qu'il m'en a dit - fouinant dans les archives et allant interviewer les anciens. Il avait également bien traité, mais de manière plus succincte, l'armée de l'air qui reprend le combat après l'opération Torch, dans un de ses aérojournal sorti en 2002 je crois et qui reste un modèle de synthèse.
La méthode, c'est déjà l'exigence d'aller voir dans les archives de première main plutôt que de se baser sur les ouvrages des autres et de répéter leurs conneries. Mais surtout, et il l'avait écrite dans un de ses NOTAM, c'était de ne pas se tromper dans le bout de la lorgnette : ne jamais ne voir les choses que par le petit bout. En clair, il cherchait toujours a mettre les choses qu'il écrivait dans leur contexte, et prendre une hauteur de vue pour expliquer les faits historiques dans lesquels se plaçait l'action. Il avait pour cela une parfaite connaissance ce l'histoire du 20e siècle et il l'a prouvé - entre autres - dans le tome 2 de l'aviation de Vichy au combat, avec un très long texte introductif sur la rivalité franco-britannique au Levant datant de l'accord Sykes-Picot, sur l'action occulte des compagnies pétrolières et le récit pittoresque de M. Gulbenkian - Monsieur 5%. Après avoir décrit les combats, il livre une longue analyse sur la performance de l'armée de l'air - nulle à chier - et livre la conclusion impitoyable qu'elle n'a rien appris de la défaite de 1940 alors qu'elle avait la supériorité numérique voire qualitative durant l’essentiel de la campagne ! Des conclusions comme celles-là, on n'en trouvait pas avant lui dans des ouvrages cocardiers écrits par des propagandistes plus que par des historiens.
C'est cette méthode que j'ai essayé d'appliquer dans mes bafouilles sur l'aviation 14-18 et dans les Batailles Aériennes sur le sujet, pour ceusses qui les suivent. Il les trouvait pas mal et putain, putain, putain, que c'était bon d'entendre ça, j'en suis encore fier comme Artaban.
Je l'ai rencontré une dernière fois au mois d'août dans un resto autour de Toulouse où nous avons parlé projets, avec sa compagne qui était également une férue d'histoire. Il devait souffrir de sa maladie qu'il a balayé en disant qu'il était passé par quelques problèmes de santé. Je l'avais invité a préparer ce qui aurait été selon moi son œuvre majeure : un ouvrage général sur la campagne de 1940. Pourquoi la France a commencé avec une infériorité en matériel. Comment l'armée de l'air s'est battue et sa part de responsabilité dans la défaite. Il avait fait un hors-série sur la campagne de 1940 qui ne répondait qu'imparfaitement à la question, étant une resaucée d'article antérieurs.
Il travaillait en ce moment à réécrire son livre sur la campagne de Syrie. Le livre de 1940 reste donc à écrire... J'espère que quelqu'un s'y mettra un jour en employant cette méthode.
On perd avec son départ une bibliothèque humaine qui a connu nombre de vétérans et devait connaître nombre d'anecdotes recueillies en les interrogeant. Mais on a tous bénéficié d'un p... de débroussailleur qui nous a défriché le maquis de l'histoire de l'aviation française à coups de sabre laser. Et je lui en suis pour cela éternellement reconnaissant.
Sur ce, je vous laisse, je vais aller voir dans mon bureau voir si s'y trouve une silhouette entourée d'un halo bleuté en train de compulser mes notes tirées de mes recherches au SHD.
Bon vol, Maître.
David Méchin
J'étais hier au SHD, sans ordi, mais un coup de fil a fusé dès que le post de Yannis Kadari a été mis en ligne.
J'interviens donc après la guerre, après que tout ait été dit dans ce monde de l'immédiateté des réseaux sociaux. J'en profite donc pour vous livrer quelques pensées venues dans cette journée de cafard.
CJE a commencé sa carrière, avant d'être cadre bancaire, en étant prof à l'éducation nationale, où il enseignait - entre autres - l'histoire géo. J'aime bien imaginer quel prof fabuleux il aurait été si je l'avais eu au lycée. Je l'ai rencontré en 1997 quand il a invité dans un resto du Gers les souscripteurs locaux de sa petite revue amateur Aérojournal qu'il avait ressuscitée, avant qu'elle ne devienne revue professionnelle. C'est lui qui m'a mis le pied à l'étrier, ou plutôt mis le pied au cul, en répondant à ma demande qu'il écrive dans son journal des histoires de 14-18 : "T'en as de bonnes toi. J'y connais rien à 14-18. Des articles 14-18, t'as qu'à en écrire". En 2004 c'était chose faite avec les Nieuport de Venise et d'autres ont suivi. J'avais l'habitude de l'appeler "Maître" (avec une voix caverneuse), et lui de répondre "Mon jeune Padawan".
Le maître est parti maintenant mais vous savez que les maîtres Jedi apparaissent toujours autour de vous dans vos médiations dans un halo bleuté. Certains diront qu'il était un maître Sith et non Jedi... C'est pas faux, il doit y avoir un peu des deux. J'imagine qu'il doit bien se marrer en nous lisant. Tout a été dit sur le bonhomme dans les interventions ultérieures ; je voulais avec un peu de recul aborder son œuvre et sa méthode.
L’œuvre, c'est qu'il a été le premier à exposer l'histoire de l'aviation française durant la seconde guerre mondiale, qu'il a décrite article après article dans diverses publications, ses Aérojournal, des hors série, Dogfight et Aérojournal version Karaktere. Il n'y avait rien avant lui sinon des ouvrages techniques sur tel ou tel appareil et je crois qu'il a eu la chance de pouvoir être le premier à consulter les archives militaires quand elles ont été ouvertes au public. Il a ainsi abordé tous les aspects de la campagne de 1940 : chasse, bombardement, reco, écoles. L'histoire de l'aviation de Vichy a été sa première œuvre de recherches à ce qu'il m'en a dit - fouinant dans les archives et allant interviewer les anciens. Il avait également bien traité, mais de manière plus succincte, l'armée de l'air qui reprend le combat après l'opération Torch, dans un de ses aérojournal sorti en 2002 je crois et qui reste un modèle de synthèse.
La méthode, c'est déjà l'exigence d'aller voir dans les archives de première main plutôt que de se baser sur les ouvrages des autres et de répéter leurs conneries. Mais surtout, et il l'avait écrite dans un de ses NOTAM, c'était de ne pas se tromper dans le bout de la lorgnette : ne jamais ne voir les choses que par le petit bout. En clair, il cherchait toujours a mettre les choses qu'il écrivait dans leur contexte, et prendre une hauteur de vue pour expliquer les faits historiques dans lesquels se plaçait l'action. Il avait pour cela une parfaite connaissance ce l'histoire du 20e siècle et il l'a prouvé - entre autres - dans le tome 2 de l'aviation de Vichy au combat, avec un très long texte introductif sur la rivalité franco-britannique au Levant datant de l'accord Sykes-Picot, sur l'action occulte des compagnies pétrolières et le récit pittoresque de M. Gulbenkian - Monsieur 5%. Après avoir décrit les combats, il livre une longue analyse sur la performance de l'armée de l'air - nulle à chier - et livre la conclusion impitoyable qu'elle n'a rien appris de la défaite de 1940 alors qu'elle avait la supériorité numérique voire qualitative durant l’essentiel de la campagne ! Des conclusions comme celles-là, on n'en trouvait pas avant lui dans des ouvrages cocardiers écrits par des propagandistes plus que par des historiens.
C'est cette méthode que j'ai essayé d'appliquer dans mes bafouilles sur l'aviation 14-18 et dans les Batailles Aériennes sur le sujet, pour ceusses qui les suivent. Il les trouvait pas mal et putain, putain, putain, que c'était bon d'entendre ça, j'en suis encore fier comme Artaban.
Je l'ai rencontré une dernière fois au mois d'août dans un resto autour de Toulouse où nous avons parlé projets, avec sa compagne qui était également une férue d'histoire. Il devait souffrir de sa maladie qu'il a balayé en disant qu'il était passé par quelques problèmes de santé. Je l'avais invité a préparer ce qui aurait été selon moi son œuvre majeure : un ouvrage général sur la campagne de 1940. Pourquoi la France a commencé avec une infériorité en matériel. Comment l'armée de l'air s'est battue et sa part de responsabilité dans la défaite. Il avait fait un hors-série sur la campagne de 1940 qui ne répondait qu'imparfaitement à la question, étant une resaucée d'article antérieurs.
Il travaillait en ce moment à réécrire son livre sur la campagne de Syrie. Le livre de 1940 reste donc à écrire... J'espère que quelqu'un s'y mettra un jour en employant cette méthode.
On perd avec son départ une bibliothèque humaine qui a connu nombre de vétérans et devait connaître nombre d'anecdotes recueillies en les interrogeant. Mais on a tous bénéficié d'un p... de débroussailleur qui nous a défriché le maquis de l'histoire de l'aviation française à coups de sabre laser. Et je lui en suis pour cela éternellement reconnaissant.
Sur ce, je vous laisse, je vais aller voir dans mon bureau voir si s'y trouve une silhouette entourée d'un halo bleuté en train de compulser mes notes tirées de mes recherches au SHD.
Bon vol, Maître.
David Méchin
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Re: CJE ne viendra plus
#34Le resto du Gers. Le canapé vert pomme. L'Armagnac. Les discussions endiablées jusqu'à des heures impossibles. Les coups de gueule. Sa chienne Pépite aussi survoltée que lui. Ses Alfa Roméo. Les piles de livres. Les blagues à la con. Le foie gras et le pinard. Des cartons de photos. Habit rouge de Guerlain. Ses anecdotes. Les coups de fil du général Mutin. Ses histoires de coeur. Ses cigarillos (malheureusement). Sa pancarte "journaliste". Ses déclarations de TVA foireuses et le comptable qui pétait un câble. Ses briefs profils avec Tilley. Tilley qui gueulait. Luu qui gueulait plus fort encore. Ses jeux de mots (toujours les mêmes). Sa générosité. Son immense pudeur. CJE. Il me manque atrocement.
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Re: CJE ne viendra plus
#35PS : arretez de lui souhaiter bon vol... Il detestait l'avion ! Il en avait une peur bleue ! Un jour, parti de Paris pour Londres, il a massacré la main d'un Brit en y plantant ses ongles en pensant que c'était l'accoudoir de son siège.
Re: CJE ne viendra plus
#36Je ne le connaissais pas beaucoup, mais il a apporté beaucoup de belles choses sur ce forum...toutes mes pensées pour sa famille.on ne l'oubliera pas !
Re: CJE ne viendra plus
#37C'est exactement çà, hier soir je ressortais "mon" premier Aèrojournal d'oct-nov 1998, le n°3. Je me souvenais parfaitement de la boutique où je l'avais trouvé dans un village paumé (à bien y réfléchir çà devait être dans un coin de l'Ain - à l'époque il y avait encore une diffusion presse digne de ce nom) et du sentiment de nouveauté que j'éprouvais à lire ces articles historiques sur des sujets et une période qu'auparavant on n'abordait à de très rares exceptions (des articles ponctuellement publiés dans certaines revues) autrement que dans les livres. Aérojournal a été la revue française qui la première a traité régulièrement de la période 20-50 avec acuité et surtout rigueur sans aucune complaisance; et puis en plus il y avait les profils tous plus beau les uns que les autres !David M a écrit : ↑jeu. oct. 18, 2018 11:16 pm
L’œuvre, c'est qu'il a été le premier à exposer l'histoire de l'aviation française durant la seconde guerre mondiale, qu'il a décrite article après article dans diverses publications, ses Aérojournal, des hors série, Dogfight et Aérojournal version Karaktere. Il n'y avait rien avant lui
La méthode,
c'était de ne pas se tromper dans le bout de la lorgnette : ne jamais ne voir les choses que par le petit bout. En clair, il cherchait toujours a mettre les choses qu'il écrivait dans leur contexte, et prendre une hauteur de vue pour expliquer les faits historiques dans lesquels se plaçait l'action. Il avait pour cela une parfaite connaissance ce l'histoire du 20e siècle
Yannis Kadari écrivait qu'Ehrengardt n'aimais pas l'avion ... pour les bateaux j'ai le sentiment que c'était un peu pareil Je n'ai pas connu CJE mais un jour je lui avais communiqué à sa demande des informations sur les porte-avions d'escorte de l'US Navy pour son HS sur les as de l'aéronavale US. Conscient de l'importance de la tâche et de l'envergure du maître j'avais chiadé ma liste avec les chiffres les noms et tout et tout ... Il m'avait remercié néanmoins son mail se terminait du genre "ouais bon c'est bien tes détails mais tu sais moi les bateaux çà m’emmerde ..."
Une épée, un cador.
Re: CJE ne viendra plus
#38En lisant le titre, j'ai voulu croire que c'était une fâcherie temporaire dont les passionnés ont la pratique récurrente.
Cruelle désillusion
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Re: CJE ne viendra plus
#39Très grosse perte pour tous les passionnés d'histoire de l'aviation ! Avec René Francillon, cela commence à faire beaucoup cette année... CJE ne pouvait pas s'empêcher d'être acide et cela lui a parfois coûté cher, mais il avait sans conteste du talent et on ne compte plus ses articles qui ont fait date. Avec la retraite officielle, j'espérais qu'il recommence à écrire des livres de recherche. Le crabe a eu sa peau avant ; c'est bien dommage. Bon vol Christian et toutes mes condoléances à tes proches.
Christophe Cony
Christophe Cony
Re: CJE ne viendra plus
#40Personnellement je me souviens très bien du véritable choc éprouvé lors de la sortie du n°1 d'AJ (du moins cette version là) en juin 98 avec le dossier sur le 262garance a écrit : ↑ven. oct. 19, 2018 8:06 amC'est exactement çà, hier soir je ressortais "mon" premier Aèrojournal d'oct-nov 1998, le n°3. Je me souvenais parfaitement de la boutique où je l'avais trouvé dans un village paumé (à bien y réfléchir çà devait être dans un coin de l'Ain - à l'époque il y avait encore une diffusion presse digne de ce nom) et du sentiment de nouveauté que j'éprouvais à lire ces articles historiques sur des sujets et une période qu'auparavant on n'abordait à de très rares exceptions (des articles ponctuellement publiés dans certaines revues) autrement que dans les livres. Aérojournal a été la revue française qui la première a traité régulièrement de la période 20-50 avec acuité et surtout rigueur sans aucune complaisance; et puis en plus il y avait les profils tous plus beau les uns que les autres !
et avec le 520 zébré d'Ezanno derrière.
Outre le fond, la forme était vraiment exceptionnelle avec ses dizaines de profils couleurs et je pense que ce magazine a, de ce point de vue, imposé de nouvelles normes.
Puis il y eut Dogfight, autre concept très novateur qui n'a malheureusement pas fonctionné mais qu'on a plus ou moins retrouvé quelque temps après ailleurs avec la série Duel; sans doute le côté visionnaire de CJE comme j'avais eu l'occasion de lui dire sans autre réponse qu'une sorte de "bof" déçu.
Franchement, je n'y crois toujours pas et je m'attends encore à le voir poster sur le forum une de ses interventions rageuses à l'humour dévastateur...
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Re: CJE ne viendra plus
#41Cette partie de la vie de CJE a été terrible : après l'arrêt d'AJ au n°48 et la liquidation d'Aéro-Editions, suite à un certain procès, il était meurtri et assez esseulé (hormis la garde rapprochée avec JicéM, Mutin, etc).
Dogfight avait été conçu chez Caraktère en 2005, en même temps que LOS - qui sortira bien plus tard. Évidemment, il n'était pas question de faire concurrence à CJE pour lequel j'avais et j'ai un respect infini et une affection éternelle ; il avait besoin de redémarrer quelque-chose et c'est ainsi qu'Aéro-Editions Internationale a vu le jour pour publier ce concept, dans lequel il ne croyait pas vraiment (d'où le "bof" : en fait, il pensait que le mag finirait pas mourir faute d'adversaires intéressants). Au passage parce que la technique "l'emmerdait", il avait fait sauter la partie technique des comparaisons entre les avions "stars" de chaque numéro. Le logo (un clebs mordant une hélice, je crois) était une idée de JM Guillou (qui était venu s'échouer avec nous sur le canapé vert de CJE à Agen, devenant ainsi le profiler de la série). C'est aussi à cette époque que Chris, qui venait de signer un contrat chez eux, a parlé du concept de la revue à Osprey. La série des Duels est née peu après (hum).
Après l'arrêt de Dogfight, nous avons décidé de relancer AJ ensemble chez Caraktère. Malgré les conneries que j'ai pu lire (pas ici), il n'y a pas eu d'opportunisme de la part de Caraktère : d'ailleurs, nous avons servi les anciens abonnés d'AJ, alors que nous n'avions pas perçu le moindre centime. On fait mieux dans le genre "requin".
Bref. Ayez une pensée pour lui mardi matin.
Dogfight avait été conçu chez Caraktère en 2005, en même temps que LOS - qui sortira bien plus tard. Évidemment, il n'était pas question de faire concurrence à CJE pour lequel j'avais et j'ai un respect infini et une affection éternelle ; il avait besoin de redémarrer quelque-chose et c'est ainsi qu'Aéro-Editions Internationale a vu le jour pour publier ce concept, dans lequel il ne croyait pas vraiment (d'où le "bof" : en fait, il pensait que le mag finirait pas mourir faute d'adversaires intéressants). Au passage parce que la technique "l'emmerdait", il avait fait sauter la partie technique des comparaisons entre les avions "stars" de chaque numéro. Le logo (un clebs mordant une hélice, je crois) était une idée de JM Guillou (qui était venu s'échouer avec nous sur le canapé vert de CJE à Agen, devenant ainsi le profiler de la série). C'est aussi à cette époque que Chris, qui venait de signer un contrat chez eux, a parlé du concept de la revue à Osprey. La série des Duels est née peu après (hum).
Après l'arrêt de Dogfight, nous avons décidé de relancer AJ ensemble chez Caraktère. Malgré les conneries que j'ai pu lire (pas ici), il n'y a pas eu d'opportunisme de la part de Caraktère : d'ailleurs, nous avons servi les anciens abonnés d'AJ, alors que nous n'avions pas perçu le moindre centime. On fait mieux dans le genre "requin".
Bref. Ayez une pensée pour lui mardi matin.
Re: CJE ne viendra plus
#42Il est clair qu'il n'y croyait pas vraiment; personnellement j'ai adoré mais il faut autre chose que quelques amateurs passionnés pour faire vivre une entreprise.Vilaincanard a écrit : ↑ven. oct. 19, 2018 9:36 pmDogfight avait été conçu chez Caraktère en 2005, en même temps que LOS - qui sortira bien plus tard. Évidemment, il n'était pas question de faire concurrence à CJE pour lequel j'avais et j'ai un respect infini et une affection éternelle ; il avait besoin de redémarrer quelque-chose et c'est ainsi qu'Aéro-Editions Internationale a vu le jour pour publier ce concept, dans lequel il ne croyait pas vraiment (d'où le "bof" : en fait, il pensait que le mag finirait pas mourir faute d'adversaires intéressants).
Aucun risque qu'on oublie.
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Re: CJE ne viendra plus
#43Il n'y croyait pas et le concept l'emmerdait car il ne se sentait pas assez libre pour composer ses sommaires. Après l'arrêt de Dogfight il m'avait baratiné pour faire des numéros hors-série de Batailles & Blindés dédiés aux avions. J'ai refusé tout en suggérant de relancer Aérojournal : il prétendait ne pas vouloir, préférant partir à la retraite mais ses yeux pétillaient et disaient le contraire : c'était gagné. Le magazine allait revivre. Et j'allais vivre des moments difficiles car CJE n'était pas toujours "facile" (euphémisme). Aujourd'hui, je donnerai tout ce que j'ai pour qu'il m'enquiquine au téléphone :-(
Re: CJE ne viendra plus
#44Je suis étonné que la date de l'enterrement soit aussi lointaine mais oui je penserai à lui et ses proches
J'ai refait tous les calculs... notre idée est irréalisable, il ne nous reste qu'une chose: la réaliser!
Pierre Georges Latécoère
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Re: CJE ne viendra plus
#45L'un d'entre vous m'a contacté pour adresser un message de condoléances à la famille de CJE. N'hésitez pas, je le ferai. Vous pouvez m'écrire sur info@caraktere.com, je transmettrai
Re: CJE ne viendra plus
#46Réaction, hélas, très tardive, 2 mois déjà... J'avais bien d'autres préoccupations ces derniers mois... Mais cela ne m'en a pas moins beaucoup attristé quand j'ai appris la nouvelle
Comme larsenjp et Garance, j'ai ressenti le même choc en découvrant en 1998 Aéro Journal version Aéro Editions, le n° 1, dans la maison de la presse située Cours des 50 Otages à Nantes. Je découvrais alors LA revue ! Celle que j'attendais sans le savoir...
So Long CJE !
Comme larsenjp et Garance, j'ai ressenti le même choc en découvrant en 1998 Aéro Journal version Aéro Editions, le n° 1, dans la maison de la presse située Cours des 50 Otages à Nantes. Je découvrais alors LA revue ! Celle que j'attendais sans le savoir...
So Long CJE !
Re: CJE ne viendra plus
#47Lorsque j'ai vu dans ce post qu'il y avait un nouveau message j'ai pensé aussitôt à Christian, je me suis dit c'est lui qui revient nous dire ... "Eh les nazes !!! attention je vous vois bien de là haut, vous parlez encore de moi dans un autre post"
J'ai refait tous les calculs... notre idée est irréalisable, il ne nous reste qu'une chose: la réaliser!
Pierre Georges Latécoère
Pierre Georges Latécoère